III.
Les deux amants, sous la nue,
Songent, charmants et vermeils… –
L’immensité continue
Ses semailles de soleils.
À travers le ciel sonore,
Tandis que, du haut des nuits,
Pleuvent, poussière d’aurore,
Les astres épanouis,
Tant de feux tombants qui perce
Le zénith vaste et bruni,
Braise énorme que disperse
L’encensoir de l’infini ;
En bas, parmi la rosée,
Étalant l’arum, l’oeillet,
La pervenche, la pensée,
Le lys, lueur de juillet,
De brume à demi noyée,
Au centre de la forêt,
La prairie est déployée,
Et frissonne, et l’on dirait
Que la terre, sous les voiles
Des grands bois mouillés de pleurs,
Pour recevoir les étoiles
Tend son tablier de fleurs.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Les étoiles filantes (II) II. Mais qu’importe! l’herbe est verte, Et c’est l’été! Ne pensons, Jeanne qu’à l’ombre entrouverte, Qu’aux parfums et qu’aux chansons. La grande saison joyeuse Nous […]...
- Les étoiles filantes I. À qui donc le grand ciel sombre Jette-t-il ses astres d’or? Pluie éclatante de l’ombre, Ils tombent…? – Encor! encor! Encor! – lueurs éloignées, […]...
- Étoiles filantes Dans les nuits d’automne, errant par la ville, Je regarde au ciel avec mon désir, Car si, dans le temps qu’une étoile file, On forme […]...
- Étoiles Ses yeux, tout un printemps, éclairèrent ma vie Je marchais ébloui, la tenant par la main. Elle était le rayon, l’étoile du chemin, Et tant […]...
- Le ciel profond reflète en étoiles nos larmes Le ciel profond reflète en étoiles nos larmes, Car nous pleurons, ce soir, de nous sentir trop vivre. La brume est chaude, la plus blanche […]...
- Les étoiles À Mme de P***. Il est pour la pensée une heure… une heure sainte, Alors que, s’enfuyant de la céleste enceinte, De l’absence du jour […]...
- Au roi Louis-Philippe (Après l’arrêt de mort prononcé le 12 juillet 1839). Par votre ange envolée ainsi qu’une colombe! Par ce royal enfant, doux et frêle roseau! Grâce […]...
- Étoiles Étoiles, qui d’en haut voyez valser les mondes, Faites pleuvoir sur moi, de vos paupières blondes, Vos pleurs de diamant ; Lune, lis de la […]...
- Les étoiles ne me sont rien Les étoiles ne me sont rien, Et je ne saurais rien leur dire. Un même éclat qui les vaut bien Fait ton regard et ton […]...
- Puisqu’ici-bas toute âme Puisqu’ici-bas toute âme Donne à quelqu’un Sa musique, sa flamme, Ou son parfum ; Puisqu’ici toute chose Donne toujours Son épine ou sa rose A […]...
- Les étoiles bleues Sonnet. Au creux de mon abîme où se perd toute sonde, Maintenant, jour et nuit, je vois luire deux yeux, Amoureux élixirs de la flamme […]...
- Il pleuvait. Les tristes étoiles Contrerime VI. Il pleuvait. Les tristes étoiles Semblaient pleurer d’ennui. Comme une épée, à la minuit, Tu sautas hors des toiles. – Minuit! Trouverai-je une […]...
- Fleurs d’avril À André Theuriet. Le bouvreuil a sifflé dans l’aubépine blanche ; Les ramiers, deux à deux, ont au loin roucoulé, Et les petits muguets, qui […]...
- La rêverie Au paysage que révèle Le matinal rayon du jour, La brume, gaze du contour, Ajoute une grâce nouvelle : La rêverie est, pour l’esprit, Cette […]...
- Réveil Si tu savais encor te lever de bonne heure, On irait jusqu’au bois, où, dans cette eau qui pleure Poursuivant la rainette, un jour, dans […]...
- L’immortelle, et l’œillet de mer Contrerime XL. L’immortelle, et l’oeillet de mer Qui pousse dans le sable, La pervenche trop périssable, Ou ce fenouil amer Qui craquait sous la dent […]...
- Une tempête Une tempête Approchait, et je vis, en relevant la tête, Un grand nuage obscur posé sur l’horizon ; Aucun tonnerre encor ne grondait ; le […]...
- Inscription Un sculpteur, qui vivait voilà bien trois mille ans, Fit pour le noir Pluton, qu’en leurs cachots brûlants Les ombres ont horreur de voir au […]...
- Nuits de juin L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte La plaine verse au loin un parfum enivrant ; Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte, […]...
- Célébration du 14 juillet dans la forêt Qu’il est joyeux aujourd’hui Le chêne aux rameaux sans nombre, Mystérieux point d’appui De toute la forêt sombre! Comme quand nous triomphons, Il frémit, l’arbre […]...
- Novembre Je suis revenu seul par Landrellec. Voici Qu’au soir tombant l’ajonc s’est encore épaissi Et qu’à force d’errer dans le vent et la brume, Si […]...
- Les dames tranquilles Quelle tranquille bienveillance Près de ces eaux remuées Où le soleil se balance En traversant la feuillée. Seul le rêve voit nos danses Enlacer les […]...
- Baiser rose, baiser bleu Sonnet III. À table, l’autre jour, un réseau de guipure, Comme un filet d’argent sur un marbre jeté, De votre sein, voilant à demi la […]...
- Le ciel pâlit, la terre humide et reposée Le ciel pâlit, la terre humide et reposée Respire. Messager du matin, le vent pur Agite faiblement la vigne sur le mur Et d’une main […]...
- École buissonnière Ma pensée est une églantine Éclose trop tôt en avril, Moqueuse au moucheron subtil Ma pensée est une églantine ; Si parfois tremble son pistil […]...
- Autre guitare Comment, disaient-ils, Avec nos nacelles, Fuir les alguazils? – Ramez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Oublier querelles, Misère et périls? – Dormez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Enchanter les […]...
- Oh! pour remplir de moi Oh! pour remplir de moi ta rêveuse pensée, Tandis que tu m’attends, par la marche lassée, Sous l’arbre au bord du lac, loin des yeux […]...
- À M. David, statuaire D’hommes tu nous fais dieux. RÉGNIER. Oh! que ne suis-je un de ces hommes Qui, géants d’un siècle effacé, Jusque dans le siècle où nous […]...
- Mon bras pressait ta taille frêle Mon bras pressait ta taille frêle Et souple comme le roseau ; Ton sein palpitait comme l’aile D’un jeune oiseau. Longtemps muets, nous contemplâmes Le […]...
- Je l’aime d’amour profond Élégie VI. Nuit et jour, malgré moi, lorsque je suis loin d’elle, A ma pensée ardente un souvenir fidèle La ramène ; – il me […]...