Les Grecs, pour honorer une de leurs Vénus,
Inscrivaient Callipyge au socle de la pierre.
Ils aimaient, par amour de la grande matière,
La vérité des corps harmonieux et nus.
Je ne crois pas aux sots faussement ingénus
A qui l’éclat du beau fait baisser la paupière ;
Je veux voir et nommer la forme tout entière
Qui n’a point de détails honteux ou mal venus.
C’est pourquoi je vous loue, ô blancheurs, ô merveilles,
A ces autres beautés égales et pareilles
Que l’art même, hésitant, tremble de composer ;
Superbes dans le cadre indigne de la chambre,
L’amoureuse nature a, d’un divin baiser,
Sur votre neige aussi mis deux fossettes d’ambre.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Qu’autres que vous soient désirées Fait conjointement avec la duchesse De Bellegarde et le marquis de Racan. 1606. Qu’autres que vous soient désirées, Qu’autres que vous soient adorées, Cela se […]...
- Les Grands Corps de l’État Ces hommes passeront comme un ver sur le sable. Qu’est-ce que tu ferais de leur sang méprisable? Le dégoût rend clément. Retenons la colère âpre, […]...
- Le corps et l’âme Dieu fit votre corps noble et votre âme charmante. Le corps sort de la terre et l’âme aspire aux cieux ; L’un est un amoureux […]...
- Corps et Âmes Heureux les cœurs, les cœurs de sang! Leurs battements peuvent s’entendre ; Et les bras! Ils peuvent se tendre, Se posséder en s’enlaçant. Heureux aussi […]...
- Puisque le corps blessé Stance VII. Puisque le cors blessé, mollement estendu Sur un lit qui se courbe aux malheurs qu’il suporte Me faict venir au ronge et gouster […]...
- Sonnet – En ces temps où le corps En ces temps où le corps éclôt pour s’avilir, Où des races le sang fatigué dégénère, Tu nous épargneras, Suzanne, enfant prospère, De voir en […]...
- La tristesse, langueur du corps humain La tristesse, langueur du corps humain M’attendrissent, me fléchissent, m’apitoient, Ah! surtout quand des sommeils noirs le foudroient. Quand les draps zèbrent la peau, foulent […]...
- À longs filets de sang ce lamentable corps À longs filets de sang ce lamentable corps Tire du lieu qu’il fuit le lien de son âme, Et séparé du coeur qu’il a laissé […]...
- Perdu au jeu Sonnet. Je chéris ma défaite, et mon destin m’est doux, Beauté, charme puissant des yeux et des oreilles : Et je n’ai point regret qu’une […]...
- La besace Jupiter dit un jour : » Que tout ce qui respire S’en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur : Si dans son composé quelqu’un […]...
- L’an se rajeunissait en sa verte jouvence L’an se rajeunissait en sa verte jouvence Quand je m’épris de vous, ma Sinope cruelle ; Seize ans étaient la fleur de votre âge nouvelle, […]...
- Philomèle et Progné Autrefois Progné l’Hirondelle De sa demeure s’écarta, Et loin des villes s’emporta Dans un bois où chantait la pauvre Philomèle. Ma soeur, lui dit Progné, […]...
- L’oreille Elles seraient la nacre au bord des coquillages Si les nacres avaient ces humaines blancheurs ; Elles seraient le rose et le satin des fleurs, […]...
- Oh! pourquoi partir sans adieux Oh! pourquoi partir sans adieux? Pourquoi m’ôter ton doux visage, Tes lèvres chères et tes yeux Où je n’ai pas lu ce présage? Pourquoi sans […]...
- Chanson Si vous n’avez rien à me dire, Pourquoi venir auprès de moi? Pourquoi me faire ce sourire Qui tournerait la tête au roi? Si vous […]...
- Les oiseaux déguisés Tous ceux qui parlent des merveilles Leurs fables cachent des sanglots Et les couleurs de leur oreille Toujours à des plaintes pareilles Donnent leurs larmes […]...
- Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
- L’honnêteté, douceur, rigueur Il ne fallait, maîtresse, autres tablettes Pour vous graver, que celles de mon cœur. Où de sa main, Amour, notre vainqueur Vous a gravée de […]...
- Mais après les merveilles Mais après les merveilles Qui n’ont pas de pareilles De l’épaule et du sein, Faut sur un autre mode Dresser une belle ode Au glorieux […]...
- Dedans des Prez je vis une Dryade Dedans des Prez je vis une Dryade, Qui comme fleur s’assisoyt par les fleurs, Et mignotoyt un chappeau de couleurs, Echevelée en simple verdugade. Des […]...
- Épitaphe du monseigneur le duc d’Orléans 1611. Plus Mars que Mars de la Thrace, Mon père victorieux Aux rois les plus glorieux Ota la première place. Ma mère vient d’une race […]...
- L’idéal Sonnet. Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes, Produits avariés, nés d’un siècle vaurien, Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes, Qui sauront […]...
- La Vendangeuse Toi dont les cheveux doux et longs Se déroulent en onde fière, Comme les flots de ta rivière, Ô belle fille de Châlons! Penche ta […]...
- J’ai fait ce rêve bien souvent J’ai fait ce rêve bien souvent, Qui mettait mon cœur en détresse : L’amour, soufflant comme le vent, Avait emporté ma maîtresse. Mais au matin […]...
- Si des maux renaissants avec ma patience STANCES. 1586. Si des maux renaissants avec ma patience N’ont pouvoir d’arrêter un esprit si hautain, Le temps est médecin d’heureuse expérience ; Son remède […]...
- Pourquoi la renier Pourquoi la renier? Je n’ai pas de colère. Ô mon amour dernier, Ô chose bleue et claire! Pourquoi me souvenir Qu’elle me fût amère? J’aime […]...
- Sentiers où l’herbe se balance – Sentiers où l’herbe se balance, Vallons, coteaux, bois chevelus, Pourquoi ce deuil et ce silence? – Celui qui venait ne vient plus. – Pourquoi […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- Les deux pincettes Fable III, Livre IV. Madame était au bal, monsieur était au jeu, Et leurs gens, comme on l’imagine, Sur le poêle assoupis, s’inquiétaient fort peu […]...
- Le chien à qui on a coupé les oreilles » Qu’ai-je fait pour me voir ainsi Mutilé par mon propre Maître? Le bel état où me voici! Devant les autres chiens oserai-je paraître? Ô […]...