Sonnet.
Vague, perdue au fond des sables monotones,
La ville d’autrefois, sans tours et sans remparts,
Dort le sommeil dernier des vieilles Babylones,
Sous le suaire blanc de ses marbres épars.
Jadis elle régnait ; sur ses murailles fortes
La Victoire étendait ses deux ailes de fer.
Tous les peuples d’Asie assiégeaient ses cent portes ;
Et ses grands escaliers descendaient vers la mer…
Vide à présent, et pour jamais silencieuse,
Pierre à pierre, elle meurt, sous la lune pieuse,
Auprès de son vieux fleuve ainsi qu’elle épuisé,
Et, seul, un éléphant de bronze, en ces désastres,
Droit encore au sommet d’un portique brisé,
Lève tragiquement sa trompe vers les astres.
(2 votes, average: 4,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Sur une morte Elle était belle, si la Nuit Qui dort dans la sombre chapelle Où Michel-Ange a fait son lit, Immobile peut être belle. Elle était bonne, […]...
- L’âme de la ville Les toits semblent perdus Et les clochers et les pignons fondus, Dans ces matins fuligineux et rouges, Où, feu à feu, des signaux bougent. Une […]...
- La fête de l’Hôtel de Ville Accourez vite à nos splendides fêtes! Ici banquets, là concert, ailleurs bal. Les diamants rayonnent sur les têtes, Le vin rougit les coupes de cristal. […]...
- Un peu de musique Sonnet. Une musique amoureuse Sous les doigts d’un guitariste S’est éveillée, un peu triste, Avec la brise peureuse ; Et sous la feuillée ombreuse Où […]...
- La Lyre morte Ce que je veux rimer, c’est un conte en sixains. Surtout n’y cherchez pas la trace d’une intrigue. L’air est sans fioriture et le fond […]...
- Le sommeil de Julien C’était l’hiver, et la nature entière Portait son deuil et redoublait le mien ; Je regagnais à pas lents ma chaumière, Les yeux fixés sur […]...
- La mer morte A François-René de Chateaubriand Ô maître! Ô voyageur, dont la voix souveraine Nous saisit et partout sur tes pas nous entraîne, Dont le poudreux bourdon […]...
- Pluviôse, irrité contre la ville entière Sonnet. Pluviôse, irrité contre la ville entière, De son urne à grands flots verse un froid ténébreux Aux pâles habitants du voisin cimetière Et la […]...
- La chanson n’est pas morte Un rimeur de couplets comiques, De la folle et vive chanson Aux oreilles académiques A fait la funèbre oraison. Ingrat, à peine à son aurore, […]...
- Dans cette ville où rien ne rit Dans cette ville où rien ne rit et ne palpite, Comme dans une femme aujourd’hui décrépite, On sent que quelque chose, hélas! a disparu! Les […]...
- La ville Nos coteaux, les plus purs de tous et les plus doux, Que, n’eût été la Grèce, auraient choisis les faunes, Au bas de leurs sentiers […]...
- Les joujoux de la morte La petite Marie est morte, Et son cercueil est si peu long Qu’il tient sous le bras qui l’emporte Comme un étui de violon. Sur […]...
- La ville prise Le meurtre aux mille bras comme un géant se lève ; Les palais embrasés se changent en tombeaux ; Prêtres, femmes, époux, tout tombe sous […]...
- Nature morte Des coucous l’Angélus funèbre A fait sursauter, à ténèbre, Le coucou, pendule du vieux, Et le chat-huant, sentinelle, Dans sa carcasse à la chandelle Qui […]...
- Complies en ville Au sortir de Paris on entre à Notre-Dame. Le fracas blanc vous jette aux accords long-voilés, L’affreux soleil criard à l’ombre qui se pâme Qui […]...
- Le ciel est plus gris qu’une feuille morte Le ciel est plus gris qu’une feuille morte Qui traîna longtemps dans la boue et l’eau ; Les rameaux menus que le vent emporte Sont […]...
- Sur le bal de l’hôtel-de-ville Ainsi l’hôtel de ville illumine son faîte. Le prince et les flambeaux, tout y brille, et la fête Ce soir va resplendir sur ce comble […]...
- Le rat de ville et le rat des champs Autrefois le Rat de ville Invita le Rat des champs, D’une façon fort civile, A des reliefs d’ortolans. Sur un tapis de Turquie Le couvert […]...
- La grande ville La » grande ville « . Un tas criard de pierres blanches Où rage le soleil comme en pays conquis. Tous les vices ont leur tanière, […]...
- Quelquefois sur le seuil de pierre Quelquefois sur le seuil de pierre J’écoute, pensive, le chant Des martinets, delà lumière Et des guêpes brunes du champ. Le jour dans sa ronde […]...
- Extase Mon cœur dans le silence a soudain tressailli, Comme une onde que trouble une brise inquiète ; Puis la paix des beaux soirs doucement s’est […]...
- Octobre est doux Sonnet. Octobre est doux. – L’hiver pèlerin s’achemine Au ciel où la dernière hirondelle s’étonne. Rêvons… le feu s’allume et la bise chantonne. Rêvons… le […]...
- Je vis sans rêve, sans pensée Parfois de crépuscule pleine Avec la lune sur le cœur, J’ai l’âme flottante et sereine Du jour qui meurt. Je vis sans rêve, sans pensée, […]...
- Musique sur l’eau Oh! Écoute la symphonie ; Rien n’est doux comme une agonie Dans la musique indéfinie Qu’exhale un lointain vaporeux ; D’une langueur la nuit s’enivre, […]...
- L’écureuil La lune au ciel brille ; Chut! dans la charmille Écureuil trotte sans bruit… Pouf! d’un fusil le feu luit. Demi-mort, dans l’ombre Du feuillage […]...
- Les seuils Les soirs d’été, sous les mûriers où l’on s’attable On reste après souper, l’air étant délectable, Pour oublier l’ardeur et les travaux du jour. La […]...
- Épitaphe (Sur la mort de Mademoiselle Élisabeth Ranquet, Femme de M. Du Chevreul, Écuyer, Seigneur d’Esturnville.) Sonnet. Ne verse point de pleurs sur cette sépulture, Passant […]...
- La coupe Sonnet. Au temps des Immortels, fils de la vie en fête, Où la Lyre élevait les assises des tours, Un artisan sacré modela mes contours […]...
- Pudentiane Sonnet. Attouchez, sans toucher. On est dévotieuse, Ni ne retient à son escient. Mais On pâme d’horreur d’être : luxurieuse De corps et de consentement!… […]...
- A la nuit Derrière les brouillards blancs comme une fumée, La lune, œil endormi qui se souvient du jour, Me sourit, et sa flamme embellit le contour Du […]...