Qu’entends-je? autour de moi l’airain sacré résonne!
Quelle foule pieuse en pleurant m’environne?
Pour qui ce chant funèbre et ce pâle flambeau?
Ô mort, est-ce ta voix qui frappe mon oreille
Pour la dernière fois? eh quoi! je me réveille
Sur le bord du tombeau!
Ô toi! d’un feu divin précieuse étincelle,
De ce corps périssable habitante immortelle,
Dissipe ces terreurs : la mort vient t’affranchir!
Prends ton vol, ô mon âme! et dépouille tes chaînes.
Déposer le fardeau des misères humaines,
Est-ce donc là mourir?
Oui, le temps a cessé de mesurer mes heures.
Messagers rayonnants des célestes demeures,
Dans quels palais nouveaux allez-vous me ravir?
Déjà, déjà je nage en des flots de lumière ;
L’espace devant moi s’agrandit, et la terre
Sous mes pieds semble fuir!
Mais qu’entends-je? au moment où mon âme s’éveille,
Des soupirs, des sanglots ont frappé mon oreille?
Compagnons de l’exil, quoi! vous pleurez ma mort?
Vous pleurez? et déjà dans la coupe sacrée
J’ai bu l’oubli des maux, et mon âme enivrée
Entre au céleste port!





Poèmes similaires:
- Le poète mourant La coupe de mes jours s’est brisée encor pleine ; Ma vie hors de mon sein s’enfuit à chaque haleine ; Ni baisers ni soupirs […]...
- La mort et le mourant La Mort ne surprend point le sage ; Il est toujours prêt à partir, S’étant su lui-même avertir Du temps où l’on se doit résoudre […]...
- Plainte d’un chrétien Plainte d’un chrétien sur les contrariétés Qu’il éprouve au dedans de lui-même. (Tiré de Saint Paul aux Romains, ch. 7.) Mon Dieu, quelle guerre cruelle! […]...
- L’ormeau de Plainpalais Il est tombé, l’arbre au vaste feuillage, Il est tombé le vieux roi du coteau! Ô mes amis! qu’un regret, qu’un hommage, Suive du moins, […]...
- Bonsoir Sonnet. Et vous viendrez alors, imbécile caillette, Taper dans ce miroir clignant qui se paillette D’un éclis d’or, accroc de l’astre jaune, éteint. Vous verrez […]...
- Vous qui sur mon front toute en larmes Vous qui sur mon front, toute en larmes, Pressez vos yeux pour ne plus voir Les feuilles du berceau de charmes Sur le sable humide […]...
- Chagrin Sonnet. Usez moins avec moi du droit de tout charmer ; Vous me perdrez bientôt si vous n’y prenez garde. J’aime bien a vous voir, […]...
- Souvenir Que voulez-vous de moi, sylphe de ma colline? A mes tristes combats venez-vous m’arracher? Ah! ce n’est plus l’enfant que votre main divine Berçait déjà […]...
- Écrit au bas d’un crucifix Vous qui pleurez, venez à ce Dieu, car il pleure. Vous qui souffrez, venez à lui, car il guérit. Vous qui tremblez, venez à lui, […]...
- Quia pulvis es Ceux-ci partent, ceux-là demeurent. Sous le sombre aquilon, dont les mille voix pleurent, Poussière et genre humain, tout s’envole à la fois. Hélas! le même […]...
- Un oiseau, fauvette ou grive Mars. Un oiseau, fauvette ou grive, je ne sais, Chante amoureusement dans les feuilles nouvelles, Et, transi de rosée encore, sèche ses ailes Au soleil […]...
- Trop tard Sonnet. Nature, accomplis-tu tes œuvres au hasard, Sans raisonnable loi ni prévoyant génie? Ou bien m’as-tu donné par cruelle ironie Des lèvres et des mains, […]...
- Envoi Sonnet. Faites-vous de ces vers un intime entretien, Pardonnez-moi tous ceux où, pour la renommée, J’ai pu chanter l’amour sans vous avoir nommée, Où j’ai […]...
- À Clymène Quoi donc! vous voir et vous aimer Est un crime à vos yeux, Clymène. Et rien ne saurait désarmer Cette rigueur plus qu’inhumaine! Puisque la […]...
- Un jour d’absence Quand l’horloge a sonné le moment du départ, Aucune larme, ami, n’a voilé ton regard! Tu m’as pressé la main… j’ai cru voir un sourire […]...
- Le chant du cygne Cygnes au blanc plumage, au port majestueux, Est-il vrai, dites-moi, qu’un chant harmonieux, De vos jours écoulés rompant le long silence, Lorsque va se briser […]...
- Sérénade Comme la voix d’un mort qui chanterait Du fond de sa fosse, Maîtresse, entends monter vers ton retrait Ma voix aigre et fausse. Ouvre ton […]...
- Le crocodile et l’esturgeon Sur la rive du Nil un jour deux beaux enfants S’amusaient à faire sur l’onde, Avec des cailloux plats, ronds, légers et tranchants, Les plus […]...
- Aux amputés de la guerre A quoi pensez-vous, ô drapeaux De nos dernières citadelles, Vous qui comptez plus de corbeaux Dans notre ciel que d’hirondelles? A quoi penses-tu, laboureur, Qui, […]...
- À Madame *** Madame, il est donc vrai, vous n’avez pas voulu, Vous n’avez pas voulu comprendre mon doux rêve ; Votre voix m’a glacé d’une parole brève, […]...
- À un passant Mon cher enfant que j’ai vu dans ma vie errante, Mon cher enfant, que, mon Dieu, tu me recueillis, Moi-même pauvre ainsi que toi, purs […]...
- La mort Sonnet. Si la vierge vers toi jette sous les ramures Le rire par sa mère à ses lèvres appris ; Si, tiède dans son corps […]...
- Mes yeux, vous m’êtes superflus Chanson pour M. le duc de Bellegarde, amoureux d’une dame De la plus haute condition qui fût en France, et même en Europe. 1616. Mes […]...
- Les femmes et le secret Rien ne pèse tant qu’un secret ; Le porter loin est difficile aux dames ; Et je sais même sur ce fait Bon nombre d’hommes […]...
- Le mort joyeux Sonnet. Dans une terre grasse et pleine d’escargots Je veux creuser moi-même une fosse profonde, Où je puisse à loisir étaler mes vieux os Et […]...
- Le désir Je sais la vanité de tout désir profane. A peine gardons-nous de tes amours défunts, Femme, ce que la fleur qui sur ton sein se […]...
- Ne vous croyez ni grand, ni petit Ne vous croyez ni grand, ni petit! Contemplez. Asseyez-vous le soir sous les cieux étoilés, Sur le penchant d’un mont, près de la mer profonde. […]...
- Ceux qui n’aiment plus Chanson. Qui l’a donc sitôt fauchée, La fleur des moissons? Qui l’a donc effarouchée, La Muse aux chansons? Je n’aime plus! qu’on m’enterre, Le ciel […]...
- Pauvre garçon La Bête féroce. Lui qui sifflait si haut, son petit air de tête, Était plat près de moi ; je voyais qu’il cherchait… Et ne […]...
- À quoi je songe À quoi je songe? – Hélas! loin du toit où vous êtes, Enfants, je songe à vous! à vous, mes jeunes têtes, Espoir de mon […]...
- Nocturne Contrerime IX. Ô mer, toi que je sens frémir A travers la nuit creuse, Comme le sein d’une amoureuse Qui ne peut pas dormir ; […]...
- Dure contrainte de partir XxPour M. le duc de Bellegarde, À madame la princesse de Conti. 1608. Dure contrainte de partir, À quoi je ne puis consentir, Et dont […]...
- Talma Oh! De quelle splendeur brillaient nos jours passés, Quand un autre soleil échauffait la patrie ; Quand nos jeunes lauriers, vers le ciel élancés, Agitaient […]...
- Laetitia rerum Tout est pris d’un frisson subit. L’hiver s’enfuit et se dérobe. L’année ôte son vieil habit ; La terre met sa belle robe. Tout est […]...
- Decenter mori J’ai la mort en moi, non la mort lointaine, Celle qu’on suppose et qui doit venir, Mais la mort déjà fixée et prochaine, Et je […]...
- La mort Quand de la vie essayant le voyage, L’enfant sourit à son naissant destin, La Mort est là ; comme un léger nuage Elle apparaît à […]...
- Le loup et le chien Un Loup n’avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, […]...
- Espérance Sonnet. D’un accueil si flatteur, et qui veut que j’espère, Vous payez ma visite alors que je vous vois, Que souvent à l’erreur j’abandonne ma […]...
- Vendanges Les choses qui chantent dans la tête Alors que la mémoire est absente, Écoutez! c’est notre sang qui chante… Ô musique lointaine et discrète! Écoutez! […]...
- À Glycère Oui, vous m’offrez votre amitié, Pour tous les maux que je vous conte, Mais quoi! c’est trop peu de moitié, Glycère, et je n’ai pas […]...