Il est des jours ingrats où tout est triste et noir,
Où de ce qu’on attend rien n’arrive à son heure,
Où la lyre se tait sous la main qui l’effleure,
Où l’autel ment au prêtre et l’amour à l’espoir ;
De ces jours où tout livre exhale un chant qui pleure,
Où l’esprit cherche en vain et regarde sans voir,
Où le fort n’a de force et le grand de pouvoir
Que pour mieux se sentir petit dans sa demeure.
Que ferons-nous, mon Dieu! dans ces ennuis profonds?
Dans les sables ardents nous cacherons nos fronts,
Jusqu’à ce que sur nous ait passé tout l’orage ;
Puis, oubliant bientôt l’orage et les éclairs,
A cet amour maudit qui tourmente notre âge
Nous jetterons encore et notre âme et nos vers.
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