Sur l’eau bleue et profonde
Nous allons voyageant,
Environnant le monde
D’un sillage d’argent,
Des îles de la Sonde,
De l’Inde au ciel brûlé,
Jusqu’au pôle gelé…
Les petites étoiles
Montrent de leur doigt d’or
De quel côté les voiles
Doivent prendre l’essor ;
Sur nos ailes de toiles,
Comme de blancs oiseaux,
Nous effleurons les eaux.
Nous pensons à la terre
Que nous fuyons toujours,
À notre vieille mère,
À nos jeunes amours ;
Mais la vague légère
Avec son doux refrain
Endort notre chagrin.
Le laboureur déchire
Un sol avare et dur ;
L’éperon du navire
Ouvre nos champs d’azur,
Et la mer sait produire,
Sans peine ni travail,
La perle et le corail.
Existence sublime!
Bercés par notre nid,
Nous vivons sur l’abîme
Au sein de l’infini ;
Des flots rasant la cime,
Dans le grand désert bleu
Nous marchons avec Dieu!





Poèmes similaires:
- Les trois matelots de Groix C’étaient trois matelots de Groix. Ils étaient partis tous les trois Pêcher la sole : Les pauvres garçons n’avaient pas Plus de sextant que de […]...
- Les matelots Souffle, souffle, bon vent! Chasse-nous de la terre, Fais-nous bien vite fuir le rivage où s’altère La fierté du marin. A nous la haute mer! […]...
- Matelots! matelots Matelots! matelots! vous déploierez les voiles ; Vous voguerez, joyeux parfois, mornes souvent ; Et vous regarderez aux lueurs des étoiles La rive, écueil ou […]...
- Matelots Vos marins de quinquets à l’Opéra… comique, Sous un frac en bleu-ciel jurent » Mille sabords! » Et, sur les boulevards, le survivant chronique Du […]...
- Qui pleure à ma porte à la fin du jour? Qui pleure à ma porte à la fin du jour? Ouvre : c’est l’Amour. Quel est ce front pâle à ma vitre noire? Ouvre : […]...
- Pourquoi chanter? Quand notre âme est pleine, Nous chantons, enfants! La joie ou la peine Ont besoin des chants. Le chant, lit de mousse, Berce les chagrins […]...
- Le chameau et les bâtons flottants Le premier qui vit un Chameau S’enfuit à cet objet nouveau ; Le second approcha ; le troisième osa faire Un licou pour le Dromadaire. […]...
- Un jour je vis, debout au bord des flots Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants, Passer, gonflant ses voiles, Un rapide navire enveloppé de vents, De vagues et d’étoiles ; […]...
- À ceux qu’on foule aux pieds (Extrait) Ce n’est pas le canon du noir vendémiaire, Ni les boulets de juin, ni les bombes de mai, Qui font la haine éteinte et […]...
- Eveillez-vous, échos de la patrie Eveillez-vous, échos de la patrie, Retentissez à nos joyeux refrains! Chants exhalés de notre âme attendrie, Envolez-vous jusqu’à des cieux sereins! N’envions plus à quelque […]...
- Au Nord Deux vieux marins des mer & du Nord S’en revenaient, un soir d’automne, De la Sicile et de ses îles souveraines, Avec un peuple de […]...
- Côtes de Saintonge À Etienne Clais. Comme un orgue lointain sur une immense grève, Bruit du flot qui recouvre un lit de sable fin, Et toujours recommence et […]...
- L’aigle et la pie L’Aigle, reine des airs, avec Margot la pie, Différentes d’humeur, de langage, et d’esprit Et d’habit, Traversaient un bout de prairie. Le hasard les assemble […]...
- Immensité Voyez le ciel, la terre et toute la nature ; C’est le livre de Dieu, c’est sa grande écriture ; L’homme le lit sans cesse […]...
- Le fils de Louis XI Sur le balcon de fer du noir donjon de Loches, Monseigneur le dauphin Charles de France, en deuil, Dominant la Touraine immense d’un coup d’œil, […]...
- Enfin, puisque c’est Sa demeure Contrerime LIII. – » Enfin, puisque c’est Sa demeure, Le bon Dieu, où est-Y? » – » Chut, me dit-elle : Il est sorti, On […]...
- Survivre – Subsister décrépits, déchus, mais n’être pas Des ombres que le vent chasse, informes, là-bas! N’avoir de chair et d’os que pour souffrir sans cesse […]...
- Baraques de la foire Lion! J’étais pensif, ô bête prisonnière, Devant la majesté de ta grave crinière ; Du plafond de ta cage elle faisait un dais. Nous songions […]...
- L’innocence Si tu veux nous ferons notre maison si belle Que nous y resterons les étés et l’hiver! Nous verrons alentour fluer l’eau qui dégèle, Et […]...
- Si tu le veux bien, divine Ignorante Si tu le veux bien, divine Ignorante, Je ferai celui qui ne sait plus rien Que te caresser d’une main errante. En le geste expert […]...
- Ce soir sur le chemin sonore du coteau Ce soir, sur le chemin sonore du coteau, Nous menons en rêvant notre amour qui frissonne D’une obscure tiédeur sous le même manteau. Ô crépuscule […]...
- Les musiciens ambulants Sans crainte, mon Annette, ah! revoyons le jour. En regardant ton fils que ta peine s’oublie. Comment ne pas chérir sa vie Quand elle appartient […]...
- Le réveil de la muse Muse, réveille-toi, voici les fleurs écloses! C’est la saison des chants, c’est la saison des roses : Je souffre à t’entendre parfois Te plaindre à […]...
- Les saisons au village Monts sublimes! Si l’Hiver glace vos âmes Qui blanchissent dans l’azur, De vos flancs descend l’air pur, L’eau jaillit de vos abîmes. Alouettes! Du Printemps […]...
- À Henry Murger Comme l’autre Ophélie, Dont la douce folie S’endort en murmurant Dans le torrent, Pâle, déchevelée Et dans l’onde étoilée Éparpillant encor Ses tresses d’or, Et […]...
- Trottoir de l’Élysé’-Palace Contrerime XVI. Trottoir de l’Élysé’-Palace Dans la nuit en velours Où nos coeurs nous semblaient si lourds Et notre chair si lasse ; Dôme d’étoiles, […]...
- À Jeanne (I) Je ne te cache pas que j’aime aussi les bêtes ; Cela t’amuse et moi cela m’instruit ; je sens Que ce n’est pas pour […]...
- Les bienfaits de la nuit À Raoul Lafagette. Quand le chagrin, perfide et lâche remorqueur, Me jette en ricanant son harpon qui s’allonge, La Nuit m’ouvre ses bras pieux où […]...
- Départ La mer choque ses blocs de flots, contre les rocs Et les granits du quai, la mer démente, Tonnante et gémissante, en la tourmente De […]...
- Barcarolle Dites, la jeune belle! Où voulez-vous aller? La voile ouvre son aile, La brise va souffler! L’aviron est d’ivoire, Le pavillon de moire, Le gouvernail […]...
- L’Ondine et le Pêcheur Tous les jours, écartant les roseaux et les branches, Près du fleuve où j’habite un pêcheur vient s’asseoir – Car sous l’onde il a vu […]...
- Le fantôme D’un souffle printanier l’air tout à coup s’embaume. Dans notre obscur lointain un spectre s’est dressé, Et nous reconnaissons notre propre fantôme Dans cette ombre […]...
- Ton image en tous lieux peuple ma solitude Ton image en tous lieux peuple ma solitude. Quand c’est l’hiver, la ville et les labeurs d’esprit, Elle s’accoude au bout de ma table d’étude, […]...
- Chanson à boire (Écrite à l’âge de dix-sept ans.) Philosophes rêveurs, qui pensez tout savoir, Ennemis de Bacchus, rentrez dans le devoir : Vos esprits s’en font trop […]...
- Si nos coeurs ont brûlé Si nos coeurs ont brûlé en des jours exaltants D’une amour claire autant que haute, L’âge aujourd’hui nous fait lâches et indulgents Et paisibles devant […]...
- Paysage aimé Hanté de souvenirs, l’âme pleine d’images, Je viens à ta beauté, seul, en pèlerinage, Pays qui me fus bon. De gradin en gradin, de pensée […]...
- Conseils à une belle nonchalante Sans qu’il t’en coûte rien, Lucy, Que l’humble dépense d’un geste, Veux-tu dans ta demeure agreste Couler des jours francs de souci? Chaque matin, à […]...
- Les infidèles Sonnet. Je t’aime, en attendant mon éternelle épouse, Celle qui doit venir à ma rencontre un jour, Dans l’immuable éden, loin de l’ingrat séjour Où […]...
- Mare velivolum Où vont ces vaisseaux aux vives allures Qui, sortant du port, nous disent adieu? Où vont ces vaisseaux aux blanches voilures Que mon œil poursuit […]...
- Notre-Dame d’Amour Qu’attend-il sur la route Ce guerrier voyageur? L’idole de son cœur, C’est la gloire, sans doute? Mais à Notre-Dame d’Amour Il priait l’autre jour. Bien […]...