Quand mon doigt, au hasard, tournait la blanche page
Du livre où votre cœur se recueille et s’endort,
Et qui mêle sans cesse à son doux chant de mort
Le souvenir plus doux de votre premier âge,
Je ne sais quelle grave et consolante image
De ce monde où notre âme attend un meilleur sort,
A d’austères pensers m’attirait sans effort,
Et détournait mes yeux de la terrestre plage.
Mais quand vous avez dit avec tant de douleur :
» – Celle qui nous fut chère, et qui fut notre sœur,
Nous laissant tous en deuil, hier, s’en est allée ; «
Le livre, tout-à-coup, s’est fermé sous ma main,
Car votre voix, Madame, incertaine et voilée,
Disait bien mieux que lui : – le repos est plus loin!
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Ô combien le repos devrait être plaisant Sonnet LXVI. Ô combien le repos devrait être plaisant Après un long chemin, fâcheux et difficile! Ô combien la santé qui tire le débile Hors […]...
- Ô si chère de loin Ô si chère de loin et proche et blanche, si Délicieusement toi, Méry, que je songe À quelque baume rare émané par mensonge Sur aucun […]...
- Ô vous, comme un qui boite au loin, Chagrins et Joies Ô vous, comme un qui boite au loin, Chagrins et Joies, Toi, cœur saignant d’hier qui flambes aujourd’hui, C’est vrai pourtant que c’est fini, que […]...
- Repos Sonnet. Ni l’amour ni les dieux! Ce double mal nous tue. Je ne poursuivrai plus la guêpe du baiser, Et, las d’approfondir, je veux me […]...
- La vie de loin Sonnet. Ceux qui ne sont pas nés, les peuples de demain, Entendent vaguement, comme de sourds murmures, Les grands coups de marteaux et les grands […]...
- Las de l’amer repos Las de l’amer repos où ma paresse offense Une gloire pour qui jadis j’ai fui l’enfance Adorable des bois de roses sous l’azur Naturel, et […]...
- Le repos Le plaisir mystique et païen, L’amour, la beauté, le désir Ont fait plus de mal que de bien À mon âme qui s’en revient Lasse […]...
- Des montagnes très loin Des montagnes très loin paraissent toutes proches. La grève se déroule à l’ombre des sapins, Et la haute marée ensevelit les roches. Les astres allumés […]...
- De loin Du bonheur qu’ils rêvaient toujours pur et nouveau Les couples exaucés ne jouissent qu’une heure. Moins ému, leur baiser ne sourit ni ne pleure ; […]...
- Bien loin d’ici C’est ici la case sacrée Où cette fille très parée, Tranquille et toujours préparée, D’une main éventant ses seins, Et son coude dans les coussins, […]...
- Au loin Ancres abandonnées sous des hangars maussades, Porches de suie et d’ombre où s’engouffrent des voix, Pignons crasseux, greniers obscurs, mornes façades Et gouttières régulières, au […]...
- Comment aurait-elle pu Comment aurait-elle pu, Quand je le pouvais à peine, Renouer le fil rompu De notre vie incertaine? Les baisers sont des baisers. Les caresses, des […]...
- La fontaine Il est une claire fontaine, Qui murmure nonchalamment Non loin d’un cabaret flamand. Le soir, dès que l’ombre incertaine A jeté ses voiles flottants Sur […]...
- Souvenez-vous de moi Grâce au hasard qui sur nous règne en maître, Ici nos pas ont pu se rencontrer. Je pars demain, et pour jamais peut-être Dans son […]...
- À un sous-lieutenant Vous portez, mon bel officier, Avec une grâce parfaite, Votre sabre à garde d’acier ; Mais je songe à notre défaite. Cette pelisse de drap […]...
- Dors-tu Et toi, dors-tu quand la nuit est si belle, Quand l’eau me cherche et me fuit comme toi, Quand je te donne un cœur longtemps […]...
- Ton souvenir est comme un livre Ton Souvenir est comme un livre bien aimé, Qu’on lit sans cesse, et qui jamais n’est refermé, Un livre où l’on vit mieux sa vie, […]...
- Dégoût Il est des jours ingrats où tout est triste et noir, Où de ce qu’on attend rien n’arrive à son heure, Où la lyre se […]...
- La vipère et la sangsue La vipère disait un jour à la sangsue : Que notre sort est différent! On vous cherche, on me fuit, si l’on peut on me […]...
- Circoncision Petit Jésus qui souffrez déjà dans votre chair Pour obéir au premier précepte de la Loi, Or, nous venons en ce jour saintement doux-amer, Vous […]...
- Notre-Dame de Paris Ce poème vivant, seconde Notre-Dame, Qui doit se voir encore debout à l’horizon, Quand l’autre qui l’inspire et dont il prend le nom, Aura dans […]...
- Raccommodement Nous renaissons, ma chère Éléonore ; Car c’est mourir que de cesser d’aimer. Puisse le nœud qui vient de se former Avec le temps se […]...
- Madame, autour de vous tant de grâce étincelle Mens blanda in corpore blando. Madame, autour de vous tant de grâce étincelle, Votre chant est si pur, votre danse recèle Un charme si vainqueur, […]...
- Côtes de Saintonge À Etienne Clais. Comme un orgue lointain sur une immense grève, Bruit du flot qui recouvre un lit de sable fin, Et toujours recommence et […]...
- Dans l’interminable ennui de la plaine Dans l’interminable Ennui de la plaine La neige incertaine Luit comme du sable. Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune. On croirait voir vivre […]...
- Ce sera par un clair jour d’été Donc, ce sera par un clair jour d’été ; Le grand soleil, complice de ma joie, Fera, parmi le satin et la soie, Plus belle […]...
- La lampe du poète Abaissons nos yeux sur la ville : Comme son front luit et scintille Un soir d’hiver quand le jour fuit! La jeune fille qui s’apprête […]...
- Vous m’avez dit, tel soir Vous m’avez dit, tel soir, des paroles si belles Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous, Soudain nous ont aimés et que […]...
- Le chant du cygne Cygnes au blanc plumage, au port majestueux, Est-il vrai, dites-moi, qu’un chant harmonieux, De vos jours écoulés rompant le long silence, Lorsque va se briser […]...
- À Mademoiselle *** Oui, femmes, quoi qu’on puisse dire, Vous avez le fatal pouvoir De nous jeter par un sourire Dans l’ivresse ou le désespoir. Oui, deux mots, […]...