Sonnet.
Comme d’un cercueil vert en fer blanc, une tête
De femme à cheveux bruns fortement pommadés
D’une vieille baignoire émerge, lente et bête,
Avec des déficits assez mal ravaudés ;
Puis le col gras et gris, les larges omoplates
Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
Puis les rondeurs des reins semblent prendre l’essor ;
La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;
L’échine est un peu rouge, et le tout sent un goût
Horrible étrangement ; on remarque surtout
Des singularités qu’il faut voir à la loupe…
Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ;
– Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
Belle hideusement d’un ulcère à l’anus.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Vénus couchée L’été brille ; Phœbus perce de mille traits, En haine de sa sœur, les vierges des forêts, Et dans leurs flancs brûlés de flammes vengeresses […]...
- Vénus, étoile du soir La nuit vient nous ravir en ses puissants arcanes ; L’ombre avec des frissons envahit les platanes ; De légères vapeurs montent des chemins creux. […]...
- Naissance de Vénus Blanche fille des eaux, elle apparaît au monde Entre le double azur de la mer et des cieux, Être surnaturel, tout jeune et gracieux, Femme […]...
- Vénus Ciel! un fourmillement emplit l’espace noir, On entend l’invisible errer et se mouvoir ; Près de l’homme endormi tout vit dans les ténèbres. Le crépuscule, […]...
- Prosopopée d’une Vénus Hélas! devant le noir feuillage de cet arbre, J’ai le cœur tout glacé dans ma robe de marbre, Et par mes yeux, troués d’ulcères inconnus, […]...
- À Vénus de Milo Ô Vénus de Milo, guerrière au flanc nerveux, Dont le front irrité sous vos divins cheveux Songe, et dont une flamme embrase la paupière, Calme […]...
- Auprès de ce beau teint Sonnet XLII. Auprès de ce beau teint, le lys en noir se change, Le lait est basané auprès de ce beau teint, Du cygne la […]...
- Vœu à Vénus Belle Déesse, amoureuse Chyprine, Mère du Jeu, des Grâces et d’Amour, Qui fais sortir tout ce qui vit au jour, Comme du Tout le germe […]...
- Le Fou et la Vénus Quelle admirable journée! Le vaste parc se pâme sous l’œil brûlant du soleil, comme la jeunesse sous la domination de l’Amour. L’extase universelle des choses […]...
- Vénus Le feuillage lascif et chaud brûle les ailes Des oiseaux dont le chœur éclate dans la nuit ; Le rossignol redit cent fois : les […]...
- Les fourriers d’Eté sont venus Les fourriers d’Eté sont venus Pour appareiller son logis, Et ont fait tendre ses tapis, De fleurs et verdure tissus. En étendant tapis velus, De […]...
- Le boyteus mari de Vénus Ode XXVII. Le boyteus mari de Vénus Aveques ses Cyclopes nus R’alumoir un jour les flammeches De sa forge, à fin d’echaufer Une grande masse […]...
- Idiot Nous lisons dans Legrand du Saulle Que le crétin a du goût pour L’arithmétique… tiens! c’est drôle! Et la musique… du tambour. Qu’il a du […]...
- L’étoile a pleuré rose L’étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles, L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins ; La mer a perlé rousse à […]...
- Dédicace Vous souvient-il, cocodette un peu mûre Qui gobergez vos flemmes de bourgeoise, Du temps joli quand, gamine un peu sure, Tu m’écoutais, blanc-bec fou qui […]...
- Nous jetâmes l’ancre, Madame Contrerime XLVII. Nous jetâmes l’ancre, Madame, Devant l’île Bourbon A l’heure où la nuit sent si bon Qu’elle vous troublait l’âme. (Ô monts, ô barques […]...
- Fleur d’art Sonnet. Oui – Quel art jaloux dans Ta fine histoire! Quels bibelots chers! – Un bout de sonnet, Un coeur gravé dans ta manière noire, […]...
- Riche ventre Riche ventre qui n’a jamais porté, Seins opulents qui n’ont pas allaité, Bras frais et gras, purs de tout soin servile, Beau cou qui n’a […]...
- Été Et l’enfant répondit, pâmée Sous la fourmillante caresse De sa pantelante maîtresse : » Je me meurs, ô ma bien-aimée! » Je me meurs : […]...
- Voyelles Sonnet. A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu […]...
- Duel aux camélias Sonnet. J’ai vu le soleil dur contre les touffes Ferrailler. – J’ai vu deux fers soleiller, Deux fers qui faisaient des parades bouffes ; Des […]...
- Tombeau Sonnet. L’homme qu’on a cru mort, de son sommeil profond S’éveille. Un frisson court dans sa chair engourdie ; Il appelle. Personne! Et sa plainte […]...
- L’idéal Sonnet. Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes, Produits avariés, nés d’un siècle vaurien, Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes, Qui sauront […]...
- Les meules de foin Sonnet. Tout le sol tondu ras des solitudes plates Dans un indéfini recul, toujours plus loin, S’étale montueux de ses meules de foin Où saigne […]...
- De voir mignon du roi un courtisan honnête Sonnet CV. De voir mignon du roi un courtisan honnête, Voir un pauvre cadet l’ordre au col soutenir, Un petit compagnon aux états parvenir, Ce […]...
- L’axe du monde Sonnet. Atlas porte le monde, et, les poings sur les reins, Suant, le front plissé, le sang à la narine ; Il pleure, et dans […]...
- Les chats Sonnet. Les amoureux fervents et les savants austères Aiment également, dans leur mûre saison, Les chats puissants et doux, orgueil de la maison, Qui comme […]...
- L’impénitent Rôdeur vanné, ton œil fané Tout plein d’un désir satané Mais qui n’est pas l’œil d’un bélître, Quand passe quelqu’un de gentil Lance un éclair […]...
- Les assis Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs, Le sinciput plaqué de hargnosités vagues Comme les […]...
- Oraison du soir Sonnet. Je vis assis, tel qu’un ange aux mains d’un barbier, Empoignant une chope à fortes cannelures, L’hypogastre et le col cambrés, une Gambier Aux […]...