Votre génie est grand, Ami ; votre penser
Monte, comme Élysée, au char vivant d’Élie ;
Nous sommes devant vous comme un roseau qui plie ;
Votre souffle en passant pourrait nous renverser.
Mais vous prenez bien garde, Ami, de nous blesser ;
Noble et tendre, jamais votre amitié n’oublie
Qu’un rien froisse souvent les cœurs et les délie ;
Votre main sait chercher la nôtre et la presser.
Comme un guerrier de fer, un vaillant homme d’armes,
S’il rencontre, gisant, un nourrisson en larmes,
Il le met dans son casque et le porte en chemin,
Et de son gantelet le touche avec caresses ;
La nourrice serait moins habile aux tendresses ;
La mère n’aurait pas une si douce main.
Octobre 1829.





Poèmes similaires:
- À Victor Hugo Je ne vous connais pas, ô bien-aimé poète ; Je n’ai pu contempler la fière et noble tête Où les rayons brûlants et doux du […]...
- À Victor Hugo (En lui envoyant » Sagesse « ) Nul parmi vos flatteurs d’aujourd’hui n’a connu Mieux que moi la fierté d’admirer votre gloire : Votre nom m’enivrait […]...
- À Victor Hugo Ami, d’où nous viens-tu, tremblant, pâle, effaré, Tes blonds cheveux épars et d’un blond plus doré, Comme ceux que Rubens et Rembrandt à leurs anges […]...
- À Victor Hugo De votre amitié, maître, emportant cette preuve Je tiens donc sous mon bras le Rhin. – J’ai l’air d’un fleuve Et je me sens grandir […]...
- À mon ami Victor Hugo Entends-tu ce long bruit doux comme une harmonie, Ce cri qu’à l’univers arrache le génie Trop longtemps combattu, Cri tout d’un coup sorti de la […]...
- À M. Victor Hugo Heureux qui, dans l’essor d’une verve facile, Soumet à ses pensers un langage docile ; Qui ne sent point sa voix expirer dans son sein, […]...
- À Victor Hugo Toi que, dans nos cieux, un nuage Voiturait parmi les hivers ; Et qu’en se crevant, un orage A jeté de ses flancs ouverts : […]...
- À Victor Hugo D’illusions fantastiques Quel doux esprit t’a bercé? Qui t’a dit ces airs antiques, Ces contes du temps passé? Que j’aime quand tu nous chantes Ces […]...
- À Victor Hugo Ô grand charmeur du siècle et des peuples nouveaux, Pourquoi te reléguer dans ces pâles ténèbres, Sous l’oblique faux jour de ces étroits caveaux, Pour […]...
- À Victor Hugo Sur ton front brun comme la nuit, Maître, aucun fil d’argent ne luit, Et nul Décembre sacrilège, Ne met sa neige. Pourtant, dans ton labeur […]...
- Quatorze vers à Victor Hugo Sonnet. Ayant tout dit ayant donné toutes les preuves, Ayant tout remué, mers, monts, plaines et fleuves, Dans ses rimes d’airain éternellement neuves Ayant, toutes, […]...
- À Victor Hugo Dors, Maître, dans la paix de ta gloire! Repose, Cerveau prodigieux, d’où, pendant soixante ans, Jaillit l’éruption des concerts éclatants! Va! la mort vénérable est […]...
- À Victor de Laprade Devant les flots heureux qui baignent les rivages De la douce Provence où vous passiez un jour, Vous avez accordé votre lyre, et ces plages […]...
- L’enfant (Hugo) Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil. Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil, Chio, qu’ombrageaient les charmilles, Chio, qui […]...
- Par un destin dedans mon cœur demeure Par un destin dedans mon cœur demeure L’œil, et la main, et le poil délié, Qui m’ont si fort brûlé, serré, lié, Qu’ars, pris, lassé, […]...
- Hugo Dundas Devant les douze lords de la chambre étoilée, Hugo Dundas fut grand. Du fond d’une tribune une femme voilée L’admirait en pleurant. Nuit, flambeaux, murs […]...
- À Madame du Deffant Hé quoi! vous êtes étonnée Qu’au bout de quatre-vingts hivers, Ma Muse faible et surannée Puisse encor fredonner des vers? Quelquefois un peu de verdure […]...
- Allez en paix Allez en paix, mon cher tourment, Vous m’avez assez alarmée, Assez émue, assez charmée… Allez au loin, mon cher tourment, Hélas! mon invisible aimant! Votre […]...
- En chasse Vous qui craignez vent, pluie ou fièvres, Restez coi, mes mignons! Au lit! au chaud! vous, cœurs de lièvres ; Fusil en main et rire […]...
- Ô laissez-vous aimer À Madame ***. Ô laissez-vous aimer!… ce n’est pas un retour, Ce n’est pas un aveu que mon ardeur réclame ; Ce n’est pas de […]...
- Larmes Larmes aux fleurs suspendues, Larmes de sources perdues Aux mousses des rochers creux ; Larmes d’automne épandues, Larmes de cors entendues Dans les grands bois […]...
- Moi, je le sais À Mademoiselle Louise Crombach. Vous le saurez! La vie a des abîmes Cachés au loin sous d’innombrables fleurs ; Les rossignols qui chantent à leurs […]...
- Je ne suis seulement amoureux de Marie Je ne suis seulement amoureux de Marie, Anne me tient aussi dans les liens d’Amour, Ore l’une me plaît, ore l’autre à son tour : […]...
- Nourri dès le berceau (Sonnet sur une de ses parentes qui mourût Toute jeune entre les mains d’un charlatan.) Nourri dès le berceau près de la jeune Orante, Et […]...
- À Madame M Vous m’envoyez, belle Emilie, Un poulet bien emmailloté ; Votre main discrète et polie L’a soigneusement cacheté. Mais l’aumône est un peu légère, Et malgré […]...
- La reconnaissance Hélas! Que je dois à vos soins! Vous m’apprenez qu’il est perfide, Qu’il trompa mon amour timide : C’est vous qui le jurez du moins… […]...
- Amourette Or que l’hiver roidit la glace épaisse, Réchauffons-nous, ma gentille maîtresse, Non accroupis près le foyer cendreux, Mais aux plaisirs des combats amoureux. Asseyons-nous sur […]...
- Causerie au bal À Madame ***. Et je vous ai revue, et d’espérance avide J’ai rougi ; près de vous un fauteuil était vide ; Et votre œil […]...
- Complainte à sa dame Ne lisez pas ces vers, si mieux vous n’aimez lire Les escrits de mon coeur, les feux de mon martyre : Non, ne les lisez […]...
- À Mlle Fanny de P Ô vous que votre âge défend, Riez! tout vous caresse encore. Jouez! chantez! soyez l’enfant! Soyez la fleur ; soyez l’aurore! Quant au destin, n’y […]...