Tableau VII.
D’un air languissant et rêveur
Justine a repris son ouvrage :
Elle brode : mais le bonheur
Laissa sur son joli visage
L’étonnement et la pâleur.
Ses yeux qui se couvrent d’un voile
Au sommeil résistaient en vain :
Sa main s’arrête sur la toile,
Et son front tombe sur sa main.
Dors, et fuis un monde malin :
Ta voix plus douce et moins sonore,
Ta bouche qui s’entr’ouvre encore,
Tes regards honteux et distraits,
Ta démarche faible et gênée,
De cette nuit trop fortunée
Révéleraient tous les secrets.





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