Nous renaissons, ma chère Éléonore ;
Car c’est mourir que de cesser d’aimer.
Puisse le nœud qui vient de se former
Avec le temps se resserrer encore!
Devions-nous croire à ce bruit imposteur
Qui nous peignit l’un à l’autre infidèle?
Notre imprudence a fait notre malheur.
Je te revois plus constante et plus belle.
Règne sur moi ; mais règne pour toujours.
Jouis en paix de l’heureux don de plaire.
Que notre vie, obscure et solitaire,
Coule en secret sous l’aile des Amours ;
Comme un ruisseau qui, murmurant à peine,
Et dans son lit resserrant tous ses flots,
Cherche avec soin l’ombre des arbrisseaux,
Et n’ose pas se montrer dans la plaine.
Du vrai bonheur les sentiers peu connus
Nous cacheront aux regards de l’envie ;
Et l’on dira, quand nous ne serons plus,
Ils ont aimé, voilà toute leur vie.
Poèmes similaires:
- Le vendredi à Vêpres Créateur des humains, grand Dieu, souverain maître De ce vaste univers! Qui du sein de la terre à ton ordre vis naître Tant d’animaux divers […]...
- À Ninon Avec tout votre esprit, la belle indifférente, Avec tous vos grands airs de rigueur nonchalante, Qui nous font tant de mal et qui vous vont […]...
- Le lundi à Matines Tandis que le sommeil réparant la Nature Tient enchaînés le travail et le bruit, Nous rompons ses liens, ô clarté toujours pure, Pour te louer […]...
- Le mercredi à Matines Grand Dieu, par qui de rien toute chose est formée ; Jette les yeux sur nos besoins divers, Romps ce fatal sommeil, par qui l’âme […]...
- Marie, baisez-moi ; non, ne me baisez pas Marie, baisez-moi ; non, ne me baisez pas, Mais tirez-moi le coeur de votre douce haleine ; Non, ne le tirez pas, mais hors de […]...
- Les deux voyageurs Le compère Thomas et son ami Lubin Allaient à pied tous deux à la ville prochaine. Thomas trouve sur son chemin Une bourse de louis […]...
- Le mardi à Matines Verbe, égal au Très-Haut, notre unique espérance, Jour éternel de la Terre et des Cieux, De la paisible nuit nous rompons le silence : Divin […]...
- Le réveil de la muse Muse, réveille-toi, voici les fleurs écloses! C’est la saison des chants, c’est la saison des roses : Je souffre à t’entendre parfois Te plaindre à […]...
- Ce soir sur le chemin sonore du coteau Ce soir, sur le chemin sonore du coteau, Nous menons en rêvant notre amour qui frissonne D’une obscure tiédeur sous le même manteau. Ô crépuscule […]...
- À Boulanger Ami, ton dire est vrai ; les peintres dont l’honneur Luit en tableaux sans nombre aux vieilles galeries, S’occupaient assez peu des hautes théories, Et […]...
- Vie antérieure S’il est vrai que ce monde est pour l’homme un exil Où, ployant sous le faix du labeur dur & vil, Il expie en pleurant […]...
- Contentement passe richesse Bon pied, bon œil et bonne dent C’est toute ma fortune ; Des grâces dont chacun veut tant, Je n’ai demandé qu’une : Un cœur […]...
- L’homme À Lord Byron. Toi, dont le monde encore ignore le vrai nom, Esprit mystérieux, mortel, ange, ou démon, Qui que tu sois, Byron, bon ou […]...
- Le chêne du parc détruit (VII) Tout ce temps-là m’importune. Des fadeurs, ou des venins. La grandeur de leur fortune Rapetisse encor ces nains. On a le faux sur la nuque […]...
- En allant à la Chartreuse de Miraflorès Oui, c’est une montée âpre, longue et poudreuse, Un revers décharné, vrai site de Chartreuse. Les pierres du chemin, qui croulent sous les pieds, Trompent […]...
- Le vendredi à Matines Auteur de toute chose, essence en trois unique, Dieu tout-puissant, qui régis l’univers, Dans la profonde nuit nous t’offrons ce cantique ; Écoute-nous, et vois […]...
- J’avais fui la plaine brûlée J’avais fui la plaine brûlée Sur la cime d’un mont serein, Lorsque passa dans la vallée Un poétique pèlerin. J’ouïs venir de la campagne Son […]...
- Ritournelle Dans la plaine blonde et sous les allées, Pour mieux faire accueil au doux messidor, Nous irons chasser les choses ailées, Moi, la strophe, et […]...
- Le moyen de se connaître L’idole qui règne sur nous Voudrait y régner sans partage : Aussi nos travers sont jaloux, Chacun d’eux hait sa propre image. Désires-tu donc aujourd’hui […]...
- La mort du Roi Louis XIII Sonnet. Sous ce marbre repose un monarque sans vice, Dont la seule bonté déplut aux bons François, Et qui pour tout péché ne fit qu’un […]...
- Au Roi, après l’attentat de Meunier Prince, les assassins consacrent ta puissance. Ils forcent Dieu lui-même à nous montrer sa main. Par droit d’élection tu régnais sur la France ; La […]...
- Le mardi à Vêpres Ta sagesse, grand Dieu, dans tes œuvres tracée Débrouilla le chaos ; Et fixant sur son poids la terre balancée, La sépara des flots. Par-là, […]...
- Quoi donc! c’est un arrêt qui n’épargne personne (À l’occasion de la goutte dont Henri le Grand Fut attaqué au mois de janvier 1609.) Quoi donc! c’est un arrêt qui n’épargne personne, Que […]...
- On me l’a dit Désirer sans espoir, Regarder sans rien voir, Se nourrir de ses larmes, S’en reprocher les charmes, S’écrier à vingt ans : » Que j’ai souffert […]...
- À Coquelin Tu ne nous connais pas, mais elle est bien connue Ta vogue et celle des Hading et des Patry. Donc, au rival de Got, salut! […]...
- Si nos coeurs ont brûlé Si nos coeurs ont brûlé en des jours exaltants D’une amour claire autant que haute, L’âge aujourd’hui nous fait lâches et indulgents Et paisibles devant […]...
- Le squelette laboureur I Dans les planches d’anatomie Qui traînent sur ces quais poudreux Où maint livre cadavéreux Dort comme une antique momie, Dessins auxquels la gravité Et […]...
- Le lion Sultan Léopard autrefois Eut, ce dit-on, par mainte aubaine, Force bœufs dans ses prés, force Cerfs dans ses bois, Force moutons parmi la plaine. Il […]...
- Le jeudi à Matines De toutes les couleurs que distinguait la vue ; L’obscure nuit n’a fait qu’une couleur : Juste Juge des cœurs, notre ardeur assidue Demande ici […]...
- Oh! ce bonheur Oh! ce bonheur Si rare et si frêle parfois Qu’il nous fait peur. Nous avons beau taire nos voix Et nous faire comme une tente, […]...