Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor,
Sur ta tige toujours dressée et triomphante,
Le Velasquez eût mis à la main d’une infante
Ton calice lamé d’argent, de pourpre et d’or.
Mais, détestant l’amour que ta splendeur enfante,
Maîtresse esclave, ainsi que la veuve d’Hector,
Sous la loupe d’un vieux, inutile trésor,
Tu t’alanguis dans une atmosphère étouffante.
Tu penses à tes sœurs des grands parcs, et tu peux
Regretter le gazon des boulingrins pompeux,
La fraîcheur du jet d’eau, l’ombrage du platane ;
Car tu n’as pour amant qu’un bourgeois de Harlem,
Et dans la serre chaude, ainsi qu’en un harem,
S’exhalent sans parfum tes ennuis de sultane.
(2 votes, average: 2,50 out of 5)
Poèmes similaires:
- La tulipe Madrigal Au soleil. Bel astre à qui je dois mon être et ma beauté, Ajoute l’immortalité A l’éclat non pareil dont je suis embellie ; […]...
- Morceau à quatre mains Le salon s’ouvre sur le parc Où les grands arbres, d’un vert sombre, Unissent leurs rameaux en arc Sur les gazons qu’ils baignent d’ombre. Si […]...
- Le faune Un vieux faune de terre cuite Rit au centre des boulingrins, Présageant sans doute une suite Mauvaise à ces instants sereins Qui m’ont conduit et […]...
- En plein midi En plein midi, quand l’astre est à plomb sur nos têtes, On se sent la sueur, tiède, perler au front ; Les heures, groupe las, […]...
- Mois de juillet Le ciel flambe et la terre fume, La caille frémit dans le blé ; Et, par un spleen lourd accablé, Je dévore mon amertume. Sous […]...
- Désir dans le spleen Tout vit, tout aime! et moi, triste et seul, je me dresse Ainsi qu’un arbre mort sur le ciel du printemps. Je ne peux plus […]...
- Le presbytère d’Hénouville Sonnet. Vois à loisir ce lieu champêtre ; Les jours y coulent sans ennuis : Tâche, si tu peux, de connaître Tant d’herbes, de fleurs, […]...
- La folle Sonnet. Errante, elle demande aux enfants d’alentour Une fleur qu’elle a vue un jour en Allemagne, Frêle, petite et sombre, une fleur de montagne. Au […]...
- Au gazon foulé par Éléonore Trône de fleurs, lit de verdure, Gazon planté par les amours, Recevez l’onde fraîche et pure Que ma main vous doit tous les jours. Couronnez-vous […]...
- Mesure de la pénétration – Tu veux me comprendre? C’est bien ; Mais le peux-tu? C’est autre chose : Peux-tu me saisir dans ma cause, Et de mon cœur […]...
- Soupir Chanson. La nuit avec amour se penche sur la terre! Le ciel de juin s’enflamme à l’horizon, Et la rosée argente le gazon. Toute ramée […]...
- Carthame chatoyant, cinabre Contrerime XXIII. Carthame chatoyant, cinabre, Colcothar, orpiment, Vous dont j’ai goûté l’ornement Sur la rive cantabre : Orpiment, dont l’éclat soyeux Le soleil qui reflète […]...
- Un pouacre Avec les yeux d’une tête de mort Que la lune encore décharne, Tout mon passé, disons tout mon remords, Ricane à travers ma lucarne. Avec […]...
- Le liseron Aimez le Liseron, cette fleur qui s’attache Au gazon de la tombe, à l’agreste rocher ; Triste et modeste fleur qui dans l’ombre se cache […]...
- Les indolents Bah! malgré les destins jaloux, Mourons ensemble, voulez-vous? – La proposition est rare. – Le rare est bon. Donc mourons Comme dans les Décamérons. – […]...
- Le riche et le pauvre Fable II, Livre II. Penses-y deux fois, je t’en prie ; À jeun, mal chaussé, mal vêtu, Pauvre diable! comment peux-tu Sur un billet de […]...
- Le pin des Landes On ne voit en passant par les Landes désertes, Vrai Sahara français, poudré de sable blanc, Surgir de l’herbe sèche et des flaques d’eaux vertes […]...
- La Véronique Le jour paraît, Zéphir s’éveille, Abandonne le sein des fleurs, Où, s’enivrant de leurs odeurs ; Il sommeillait depuis la veille. Sur son aile il […]...
- Discours à Madame de La Sablière Désormais que ma Muse, aussi bien que mes jours, Touche de son déclin l’inévitable cours, Et que de ma raison le flambeau va s’éteindre, Irai-je […]...
- La fleur renvoyée Adieu, douce pensée, Image du plaisir! Mon âme est trop blessée, Tu ne peux la guérir. L’espérance légère De mon bonheur Fut douce et passagère, […]...
- À une fleur Que me veux-tu, chère fleurette, Aimable et charmant souvenir? Demi-morte et demi-coquette, Jusqu’à moi qui te fait venir? Sous ce cachet enveloppée, Tu viens de […]...
- La rivière de Cassis La Rivière de Cassis roule ignorée En des vaux étranges : La voix de cent corbeaux l’accompagne, vraie Et bonne voix d’anges : Avec les […]...
- Ballade (À propos de deux ormeaux qu’il avait) Mon jardin fut doux et léger Tant qu’il fut mon humble richesse : Mi-potager et mi-verger, Avec quelque […]...
- Fantaisie Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, Un air très-vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul […]...
- Le lendemain du premier jour de mai Le lendemain du premier jour de may, Dedens mon lit ainsi que je dormoye, Au point du jour m’avint que je songay Que devant moy […]...
- Diamant enfumé Il est des diamants aux si rares lueurs Que, pris par les voleurs ou perdus dans la rue, Ils retournent toujours aux rois leurs possesseurs. […]...
- Cependant que tu suis le lièvre par la plaine Sonnet LVII. Cependant que tu suis le lièvre par la plaine, Le sanglier par les bois et le milan par l’air, Et que voyant le […]...
- Nous n’irons plus au bois Nous n’irons plus au bois, les vivres sont coupés! Prud’homme déclarait immorale et cynique Ma longue extase aux pieds d’une maîtresse unique, Dont la grâce […]...
- L’épreuve du talent Oui, l’Art est grand! Ses bois sacrés Te sont ouverts ; courage, adepte! Comme néophyte il t’accepte, Tu peux franchir tous ses degrés. Sa grandeur […]...
- Nouvelle chanson sur un vieil air S’il est un charmant gazon Que le ciel arrose, Où brille en toute saison Quelque fleur éclose, Où l’on cueille à pleine main Lys, chèvrefeuille […]...