Beaux jours, vous n’avez qu’un temps,
Et souvent qu’une heure!
Quand gémissent les autans,
Il faut que tout meure. –
Calme-toi, cœur agité ;
Fleurs, oiseaux, joie et santé,
S’en vont! – Dieu demeure.
Doux soleil aux rayons d’or
Égayant la chambre,
Rive où le chagrin s’endort,
Vergers couleur d’ambre,
Lac si pur, contours chéris,
Monts riants, sentiers fleuris,
Adieu! – c’est Novembre.
Ô solitude des bois,
Calme et recueillie,
Aujourd’hui nue et sans voix,
De brouillard remplie,
Mon cœur frémit en secret,
Car en lui monte, ô forêt,
Ta mélancolie!
Frais lointains, aubes de feu,
Chants dans la vallée,
Couchants de pourpre, ciel bleu
Et nuit étoilée,
Adieu! Novembre est vainqueur. –
Tu te voiles dans mon cœur,
Nature voilée!
Tout est gris, morne et désert :
Au ciel, plus de flamme,
Dans les champs, plus rien de vert!
Quel est donc ce drame? –
Nature, en tes traits pâlis,
L’œil humide, hélas! je lis
L’histoire de l’âme.
Mais le printemps reviendra
Guérir qui se traîne!
La beauté refleurira
Sur ton front, ô reine! –
Dans ma nuit, ainsi que toi,
Je veux descendre avec foi,
Nature sereine!