Pour aller en Galice
Expier mes amours,
Demain, sous un cilice,
J’éteindrai mes beaux jours.
Ma fidèle servante,
Ceignez-moi mon manteau ;
Sa couleur représente
La cendre du tombeau.
Adieu ma chevelure,
Tes nœuds sont trop pesants ;
Je rends à la nature
D’inutiles présents.
La joie évanouie
Laisse comme un remord ;
Et, seule dans ma vie,
Je suis triste à la mort.
Ma patronne m’appelle ;
Et, lasse de souffrir,
Je m’en vais auprès d’elle
Achever de mourir.
Sous mes pieds nus, sans doute,
Le chemin sera dur :
Et je vois sur ma route
La demeure d’Arthur.
Penché sur sa fenêtre,
Dira-t-il : » Elle a froid? »
Et, sans me reconnaître,
Priera-t-il Dieu pour moi?
À mon pèlerinage,
Dieu, prêtez votre appui ;
Et placez un nuage
Entre mon âme et lui!
Poèmes similaires:
- Les fleurs Oh! de l’air! des parfums! des fleurs pour me nourrir! Il semble que les fleurs alimentent ma vie ; Mais elles vont mourir…. Ah! je […]...
- Nuit de mai Au couchant lumineux quand le jour se replie, Qu’une planète au ciel déjà peut s’entrevoir, Il fait bon, couple errant sur une onde assouplie, De […]...
- Prière de femme Mon saint amour! Mon cher devoir! Si Dieu m’accordait de te voir, Ton logis fût-il pauvre et noir, Trop tendre pour être peureuse, Emportant ma […]...
- Le dernier rendez-vous Mon seul amour! embrasse-moi. Si la mort me veut avant toi, Je bénis Dieu ; tu m’as aimée! Ce doux hymen eut peu d’instants : […]...
- Les arbres Ô vous qui, dans la paix et la grâce fleuris, Animez et les champs et vos forêts natales, Enfants silencieux des races végétales, Beaux arbres, […]...
- Ma fille C’est beau la vie Belle par toi, De toi suivie, Toi devant moi! C’est beau, ma fille, Ce coin d’azur, Qui rit et brille, Sous […]...
- Prière de l’auteur Prisonnier de guerre et condamné à mort. Lors que ma douleur secrète, D’un cachot aveugle jette Maint soupir empoisonné, Tu m’entends bien sans parole. Ma […]...
- Jamais adieu Ne t’en va pas, reste au rivage ; L’amour le veut, crois-en l’amour. La mort sépare tout un jour : Tu fais comme elle ; […]...
- À une fleur Que me veux-tu, chère fleurette, Aimable et charmant souvenir? Demi-morte et demi-coquette, Jusqu’à moi qui te fait venir? Sous ce cachet enveloppée, Tu viens de […]...
- Tu m’aimes, je ne puis mourir Las de défendre ma jeunesse Contre un mal qui la dévorait, J’allais sans regret, sans tristesse, Quitter un monde sans attrait. Je succombais, mais à […]...
- Moi, je le sais À Mademoiselle Louise Crombach. Vous le saurez! La vie a des abîmes Cachés au loin sous d’innombrables fleurs ; Les rossignols qui chantent à leurs […]...
- Tristesse Au docteur Veyne. Si je pouvais trouver un éternel sourire, Voile innocent d’un coeur qui s’ouvre et se déchire, Je l’étendrais toujours sur mes pleurs […]...
- Tristesse Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage Où Naples réfléchit dans une mer d’azur Ses palais, ses coteaux, ses astres sans nuage, Où l’oranger fleurit sous un […]...
- L’oreiller d’une petite fille Aux petits des oiseaux il donne la pâture, Et sa bonté s’étend sur toute la nature. Athalie. Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma […]...
- La Sincère Ah! c’est vous que je vois Enfin! et cette voix qui parle est votre voix! Pourquoi le sort mit-il mes jours si loin des vôtres? […]...
- Épitaphe d’une vieille femme Quatre lustres et trois printemps Ont rempli ma triste carrière. J’ai vu mourir ma tendre mère ; J’ai vu mourir mes deux enfants ; Hélas! […]...
- Écoute! si je meurs Écoute! si je meurs, je veux mourir en homme! Je veux mourir couché dans ma sérénité, Calme et fier, le regard brillant de plaisir, comme […]...
- Triolets à ma mie Puisque je sais que vous m’aimez, Je n’ai pas besoin d’autre chose. Mes maux seront bientôt calmés, Puisque je sais que vous m’aimez Et que […]...
- Crois-moi Si ta vie obscure et charmée Coule à l’ombre de quelques fleurs, Âme orageuse mais calmée Dans ce rêve pur et sans pleurs, Sur les […]...
- Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse, Pour ce bel oeil, qui me prit à son hain, Pour ce doux ris, pour ce baiser tout […]...
- La chanson des métiers Ceux qui tiennent le soc, la truelle ou la lime, Sont plus heureux que vous, enfants de l’art sublime! Chaque jour les vient secourir Dans […]...
- Vers sans rimes Le bruit de ton aiguille et celui de ma plume Sont le silence d’or dont on parla d’argent. Ah! cessons de nous plaindre, insensés que […]...
- Le soutien des empires Puisque ce monde existe, il sied qu’on le tolère. Sachons considérer les êtres sans colère. Cet homme est le bourgeois du siècle où nous vivons. […]...
- Le coucher d’un petit garçon Regarde : plus de feux, plus de bruit. Tout se tait. La lune tout à l’heure à l’horizon montait, Tandis que tu parlais. Victor Hugo. […]...
- L’oreiller d’un enfant Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête, Plein de plume choisie, et blanc! et fait pour moi! Quand on a peur du vent, […]...
- La mort fervente Mourir dans la buée ardente de l’été, Quand parfumé, penchant et lourd comme une grappe, Le coeur, que la rumeur de l’air balance et frappe, […]...
- Ô mon Dieu, vous m’avez blessé d’amour Ô mon Dieu, vous m’avez blessé d’amour Et la blessure est encore vibrante, Ô mon Dieu, vous m’avez blessé d’amour. Ô mon Dieu, votre crainte […]...
- Le cerf malade En pays pleins de cerfs, un cerf tomba malade. Incontinent maint camarade Accourt à son grabat le voir, le secourir, Le consoler du moins : […]...
- Le réveil Sur ce lit de roseaux puis-je dormir encore? Je sens l’air embaumé courir autour de toi ; Ta bouche est une fleur dont le parfum […]...
- Le bouquet sous la croix D’où vient-il ce bouquet oublié sur la pierre? Dans l’ombre, humide encor de rosée, ou de pleurs, Ce soir, est-il tombé des mains de la […]...