Courtisane au sein dur, à l’oeil opaque et brun
S’ouvrant avec lenteur comme celui d’un boeuf,
Ton grand torse reluit ainsi qu’un marbre neuf.
Fleur grasse et riche, autour de toi ne flotte aucun
Arôme, et la beauté sereine de ton corps
Déroule, mate, ses impeccables accords.
Tu ne sens même pas la chair, ce goût qu’au moins
Exhalent celles-là qui vont fanant les foins,
Et tu trônes, Idole insensible à l’encens.
– Ainsi le Dahlia, roi vêtu de splendeur,
Elève sans orgueil sa tête sans odeur,
Irritant au milieu des jasmins agaçants!





Poèmes similaires:
- À Madame *** Vos narines qui vont en l’air, Non loin de vos beaux yeux quelconques, Sont mignonnes comme ces conques Du bord de mer de bains de […]...
- À Mademoiselle *** Rustique beauté Qu’on a dans les coins, Tu sens bon les foins, La chair et l’été. Tes trente-deux dents De jeune animal Ne vont point […]...
- Ainsi soit-il Je suis devin, mes chers amis ; L’avenir qui nous est promis Se découvre à mon art subtil. Ainsi soit – il! Plus de poète […]...
- À une tulipe Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor, Sur ta tige toujours dressée et triomphante, Le Velasquez eût mis à la main d’une […]...
- Je dédie à tes pleurs, à ton sourire Je dédie à tes pleurs, à ton sourire, Mes plus douces pensées, Celles que je te dis, celles aussi Qui demeurent imprécisées Et trop profondes […]...
- Le baiser Couples fervents et doux, ô troupe printanière! Aimez au gré des jours. – Tout, l’ombre, la chanson, le parfum, la lumière Noue et dénoue l’amour. […]...
- L’impénitent Rôdeur vanné, ton œil fané Tout plein d’un désir satané Mais qui n’est pas l’œil d’un bélître, Quand passe quelqu’un de gentil Lance un éclair […]...
- L’enfant prodigue I. Chez celles dont l’amour est une orange sèche Qui garde un vieux parfum sans le nectar vermeil, J’ai cherché l’Infini qui fait que l’homme […]...
- Idiot Nous lisons dans Legrand du Saulle Que le crétin a du goût pour L’arithmétique… tiens! c’est drôle! Et la musique… du tambour. Qu’il a du […]...
- Les fleurs Oh! de l’air! des parfums! des fleurs pour me nourrir! Il semble que les fleurs alimentent ma vie ; Mais elles vont mourir…. Ah! je […]...
- Laisse couler mes pleurs Laisse couler mes pleurs tendres sur ton visage. Bois-les, je suis ta sœur humaine dans la vie, Le sang coule en ma chair pour être […]...
- Que ton âme soit blanche ou noire Que ton âme soit blanche ou noire, Que fait? Ta peau de jeune ivoire Est rose et blanche et jaune un peu. Elle sent bon, […]...
- Auprès de ce beau teint Sonnet XLII. Auprès de ce beau teint, le lys en noir se change, Le lait est basané auprès de ce beau teint, Du cygne la […]...
- À Mademoiselle Augustine Brohan (Au bas d’un portrait.) J’ai vu ton sourire et tes larmes, J’ai vu ton cœur triste et joyeux : Qui des deux a le plus […]...
- Amarissimes Contrerime XX. Est-ce moi qui pleurais ainsi – Ou des veaux qu’on empoigne – D’écouter ton pas qui s’éloigne, Beauté, mon cher souci? Et (je […]...
- Chant de guerre circassien Du Volga sur leurs bidets grêles Les durs Baskirs vont arriver. Avril est la saison des grêles, Et les balles vont le prouver. Les neiges […]...
- Ô j’ai froid d’un froid de glace Ô! j’ai froid d’un froid de glace Ô! je brûle à toute place! Mes os vont se cariant, Des blessures vont criant ; Mes ennemis […]...
- Enfant, pâle embryon Enfant, pâle embryon, toi qui dors dans les eaux Comme un petit dieu mort dans un cercueil de verre. Tu goûtes maintenant l’existence légère Du […]...
- Le signe On dit que les désirs des mères Pendant qu’elles portent l’enfant, Fussent-ils d’étranges chimères, Le marquent d’un signe vivant ; Que ce stigmate est une […]...
- Luxures Chair! ô seul fruit mordu des vergers d’ici-bas, Fruit amer et sucré qui jutes aux dents seules Des affamés du seul amour, bouches ou gueules, […]...
- Les étoiles bleues Sonnet. Au creux de mon abîme où se perd toute sonde, Maintenant, jour et nuit, je vois luire deux yeux, Amoureux élixirs de la flamme […]...
- Le printemps me plaît Le printemps me plaît… J’erre avec délices Dans les champs joyeux, avec les moineaux ; Je contemple tout : les riches calices, Les insectes d’or […]...
- Auteur aimable autant qu’utile À M. Plasschaert. Qui, en m’expédiant un ouvrage de sa façon, indiquait : À l’auteur de La Feuille… en Europe. Auteur aimable autant qu’utile, Votre […]...
- Le dragon à plusieurs têtes et le dragon à plusieurs queues Un Envoyé du Grand Seigneur Préférait, dit l’Histoire, un jour chez l’Empereur Les forces de son maître à celles de l’Empire. Un Allemand se mit […]...
- Ô femmes! chastetés augustes Ô femmes! chastetés augustes! fiertés saintes! Pudeur, crainte sacrée entre toutes les craintes! Farouche austérité du front pensif et doux! Ô vous à qui je […]...
- Mare velivolum Où vont ces vaisseaux aux vives allures Qui, sortant du port, nous disent adieu? Où vont ces vaisseaux aux blanches voilures Que mon œil poursuit […]...
- Été Et l’enfant répondit, pâmée Sous la fourmillante caresse De sa pantelante maîtresse : » Je me meurs, ô ma bien-aimée! » Je me meurs : […]...
- Une martyre (Dessin d’un maître inconnu.) Au milieu des flacons, des étoffes lamées Et des meubles voluptueux, Des marbres, des tableaux, des robes parfumées Qui traînent à […]...
- Le poète s’en va dans les champs II. Le poète s’en va dans les champs ; il admire. Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ; Et le voyant venir, […]...
- Pour la fête de M. Charles M*** Dans la famille, Autrefois j’arrivais gaiement, Mais aujourd’hui sur ma béquille Je viens un peu moins lestement Dans la famille. Dans la famille, L’amitié choisit […]...
- Le chêne du parc détruit I. Ne me plains pas, me dit l’arbre, Autrefois, autour de moi, C’est vrai, tout était de marbre, Le palais comme le roi. Je voyais […]...
- La pièce de bœuf Fable XVI, Livre III. Sans la pièce de bœuf il n’est point de dîné. Combien, en fait de bœuf, n’a-t-on pas raffiné! En plus de […]...
- Lettres Simples ou parées, quelques qu’elles soient. Les lettres que nous envoyons aux femmes, Les lettres de désir et d’amour et d’espoir, C’est notre moi qui […]...
- Çavitri Pour sauver son époux, Çavitri fit le vœu De se tenir trois jours entiers, trois nuits entières, Debout, sans remuer jambes, buste ou paupières : […]...
- Quand je vais par la rue, où tant de peuple abonde Sonnet XCIX. Quand je vais par la rue, où tant de peuple abonde, De prêtres, de prélats, et de moines aussi, De banquiers, d’artisans, et […]...
- L’orbe d’or L’orbe d’or du soleil tombé des cieux sans bornes S’enfonce avec lenteur dans l’immobile mer, Et pour suprême adieu baigne d’un rose éclair Le givre […]...
- Pour une mascarade Ceux-ci, de qui vos yeux admirent la venue, Pour un fameux honneur qu’ils brûlent d’acquérir Partis des bords lointains d’une terre inconnue, S’en vont au […]...
- À la musique Place de la Gare, à Charleville. Sur la place taillée en mesquines pelouses, Square où tout est correct, les arbres et les fleurs, Tous les […]...
- Veni, Sancte » Esprit-Saint, descendez en » ceux Qui raillent l’antique cantique Où les simples mettent leurs vœux Sur la plus naïve musique. Versez les sept dons […]...
- Le non possumus Pourquoi semer sur notre route Tant de vains dogmes affligeants? L’amour s’enfuit sans qu’on s’en doute, Lorsqu’il voit venir les vieux ans. On chante une […]...