Sonnet.
Quand, pourpre de plaisir, Mars en tes bras faiblit,
Ô Vénus, et, laissant retomber son grand buste,
Livre au coussin sa tête olympienne et fruste,
Il s’endort, brute et dieu, ton égal en ton lit.
Mais, ni brute ni Dieu, l’homme y veille et pâlit.
À cet amant jamais ta couche ne s’ajuste :
Son front et le chevet, comme au lit de Procuste,
Y sont en éternel et meurtrier conflit.
Vénus, ne descends plus, si tu ne nous attires
Que pour faire de nous tes profanes satyres
Ou tes vains soupirants, mais tes époux non pas,
Si la compagne en toi, pour nos rêves placée
Ou déesse trop haut ou femelle trop bas,
Nous fuit, jamais atteinte ou toujours dépassée.
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- À Jeanne (I) Je ne te cache pas que j’aime aussi les bêtes ; Cela t’amuse et moi cela m’instruit ; je sens Que ce n’est pas pour […]...
- Évolution Quand je me hasarde à descendre Jusques aux bas-fonds du désir, À l’heure où l’on pèse la cendre Que laisse après soi le plaisir ; […]...
- L’amour et sa mère Quand la belle Vénus, sortant du sein des mers, Promena ses regards sur la plaine profonde, Elle se crut d’abord seule dans l’univers ; Mais […]...
- Les fourriers d’Eté sont venus Les fourriers d’Eté sont venus Pour appareiller son logis, Et ont fait tendre ses tapis, De fleurs et verdure tissus. En étendant tapis velus, De […]...
- La Dernière Fête galante Pour une bonne fois séparons-nous, Très chers messieurs et si belles mesdames. Assez comme cela d’épithalames, Et puis là, nos plaisirs furent trop doux. Nul […]...
- Pandore Quand Pandore eut reçu la vie, Chaque dieu de ses dons s’empressa de l’orner. Vénus, malgré sa jalousie, Détacha sa ceinture et vint la lui […]...
- Ne nous plaignons pas Va, ne nous plaignons pas de nos heures d’angoisse. Un trop facile amour n’est pas sans repentir ; Le bonheur se flétrit, comme une fleur […]...
- L’art sauveur Sonnet. S’il n’était rien de bleu que le ciel et la mer, De blond que les épis, de rose que les roses, S’il n’était de […]...
- Si j’étais Dieu Si j’étais Dieu, la mort serait sans proie, Les hommes seraient bons, j’abolirais l’adieu, Et nous ne verserions que des larmes de joie, Si j’étais […]...
- L’examen de minuit La pendule, sonnant minuit, Ironiquement nous engage A nous rappeler quel usage Nous fîmes du jour qui s’enfuit : – Aujourd’hui, date fatidique, Vendredi, treize, […]...
- Piété hardie Sonnet. Vrai Dieu, si quelque part dans un monde écarté J’eusse grandi tout seul, nourri par une chèvre, Sans maîtres, bégayant du cœur et de […]...
- Amours d’oiseaux À Philippe Gille. I. Deux ramiers voyageurs, emperlés de rosée, Ont abattu leur vol au bord de ma croisée Ouverte à l’orient… Je les ai […]...
- Ma fiancée L’épouse, la compagne à mon cœur destinée, Promise à mon jeune tourment, Je ne la connais pas, mais je sais qu’elle est née ; Elle […]...
- Marie, qui voudrait votre beau nom tourner Marie, qui voudrait votre beau nom tourner, Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie, Faites cela vers moi dont votre nom vous prie, Votre amour […]...
- À une Arlésienne J’avais de plus d’une fillette Au charmant costume arlésien, Provoqué l’œillade coquette, Cherchant ce que chacun souhaite : Le grand mal qui fait tant de […]...
- Sonnet astronomique Alors que finissait la journée estivale, Nous marchions, toi pendue à mon bras, moi rêvant À ces mondes lointains dont je parle souvent. Aussi regardais-tu […]...
- Souhait Sonnet. Par moments je souhaite une esclave au beau corps, Sans ouïe et sans voix, pour toute bien-aimée. À son oreille close, aux rougeurs de […]...
- Enfantillage Madame, vous étiez petite, J’avais douze ans ; Vous oubliez vos courtisans Bien vite! Je ne voyais que vous au jeu Parmi les autres ; […]...
- À Lamartine Le temps heureux n’est plus où rayonnait la Grèce, Où Périclès vivait, étoile du plein jour! Où les peuples, ardents de force et de jeunesse, […]...
- Chant séculaire Notre Eldorado, Mes amis, enfin doit éclore : Malgré mon bandeau, Je vois une nouvelle aurore. Aux cieux extasiés Tout est pourpre et rosiers : […]...
- Deux vers d’Alcée Quel était ton désir et ta crainte secrète? Quoi! le vœu de ton cœur, ta Muse trop discrète Rougit-elle de l’exprimer? Alcée, on reconnaît l’amour […]...
- L’aube spirituelle Sonnet. Quand chez les débauchés l’aube blanche et vermeille Entre en société de l’Idéal rongeur, Par l’opération d’un mystère vengeur Dans la brute assoupie un […]...
- La Malade À Alfred Denaut. C’était au milieu de la nuit, Une longue nuit de décembre ; Le feu, qui s’éteignait sans bruit, Rougissait par moments la […]...
- Dernière entrevue Attends, nous allons dire adieu : Ce mot seul désarmera Dieu. Les voilà ces feuilles brûlantes Qu’échangèrent nos mains tremblantes, Où l’amour répandit par flots […]...
- Le coin de l’amitié L’Amour, l’Hymen, l’Intérêt, la Folie, Aux quatre coins se disputent nos jours. L’Amitié vient compléter la partie, Mais qu’on lui fait de mauvais tours! Lorsqu’aux […]...
- La face de la bête est terrible La face de la bête est terrible ; on y sent L’Ignoré, l’éternel problème éblouissant Et ténébreux, que l’homme appelle la Nature ; On a […]...
- Jour d’Orient Ce fut un jour pareil à ce beau jour Que, pour tout perdre, incendiait l’amour! C’était un jour de charité divine Où dans l’air bleu […]...
- Le goût du néant Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte, L’Espoir, dont l’éperon attisait ton ardeur, Ne veut plus t’enfourcher! Couche-toi sans pudeur, Vieux cheval dont le pied […]...
- La Méditerranée La Méditerranée est couchée au soleil ; Des monts chargés de pins, d’oliviers et de vignes Qui font un éternel murmure au sien pareil, Voient […]...
- Les corps Les Grecs, pour honorer une de leurs Vénus, Inscrivaient Callipyge au socle de la pierre. Ils aimaient, par amour de la grande matière, La vérité […]...