Sonnet.
Ni l’amour ni les dieux! Ce double mal nous tue.
Je ne poursuivrai plus la guêpe du baiser,
Et, las d’approfondir, je veux me reposer
De l’ingrate besogne où mon front s’évertue.
Ni l’amour ni les dieux! Qu’enfin je m’habitue
À ne sentir jamais le désir m’embraser,
Ni l’éternel secret des choses m’écraser!
Qu’enfin je sois heureux! Que je vive en statue,
Comme un Terme habitant sa gaine avec plaisir!
Il emprunte une vie auguste à la nature ;
Une mousse lui fait sa verte chevelure ;
Un liseron lui fait des lèvres sans soupir ;
Une feuille est son cœur ; un lierre ami, ses hanches ;
Et ses yeux souriants sont faits de deux pervenches.
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