Sonnet.
Quand on a tant aimé, c’est un rude réveil!
Tu t’es cru dans un nid semblable aux nids des haies,
Caché, sûr et profond. Vain songe! Tu t’effraies
D’avoir osé dormir ce dangereux sommeil.
La foi, bonne ou mauvaise, a donc un front pareil!
Tu ne veux même plus croire les larmes vraies ;
Et si l’amitié cherche à te panser tes plaies,
Ton désespoir viril arrache l’appareil.
Tu goûtes l’âcreté de l’insulte récente :
Gonflé de sa douleur en niant qu’il la sente,
Ton grand cœur se console à la bien soutenir.
Mais, si tu veux garder vivace ta rancune,
Marche au soleil, et fuis les pâles clairs de lune,
Et crains plus que la mort ton plus doux souvenir.
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