Miséricorde, ô Cieux, ô Dieux impitoyables
Sonnet III. Miséricorde, ô Cieux, ô Dieux impitoyables, Epouvantables flots, ô vous, pâles frayeurs Qui même avant la mort faites mourir les coeurs, En horreur, […]
Sonnet III. Miséricorde, ô Cieux, ô Dieux impitoyables, Epouvantables flots, ô vous, pâles frayeurs Qui même avant la mort faites mourir les coeurs, En horreur, […]
Sonnet LXXXVII. On ne voit rien au Ciel, en la terre pezante, Au feu, en l’eau, à l’air, qu’en le considérant Mon esprit affligé n’aille […]
Sonnet VII. D’un outrageux combat la fortune et l’amour Me veulent ruiner et me veulent bien faire : L’amour me veut aider, et fortune contraire […]
Sonnet LVIII. Mille baisers perdus, mille et mille faveurs, Sont autant de bourreaux de ma triste pensée, Rien ne la rend malade et ne l’a […]
Mes volages humeurs, plus stériles que belles, S’en vont, et je leur dis : » Vous sentez, hirondelles, S’éloigner la chaleur et le froid arriver. […]
Stance XXI. Amour qui n’est qu’amour, qui vit sans espérance, De soi-même par soi par soi-même agité, Qui naquit éternel vif à l’éternité Qui surpasse […]
Sonnet LXXIII. Nos désirs sont d’amour la dévorante braise, Sa boutique nos corps, ses flammes nos douleurs, Ses tenailles nos yeux, et la trempe nos […]
Stance XIX. Quiconque sur les os des tombeaux effroyables Verra le triste amant, les restes misérables D’un coeur séché d’amour, et l’immobile corps Qui par […]
Sonnet L. Quand du sort inhumain les tenailles flambantes Du milieu de mon corps tirent cruellement Mon coeur qui bat encor’ et pousse obstinément, Abandonnant […]
À Suzanne de Lezay, la femme de l’auteur. J’ai couvert mes plaintes funèbres Sous le voile noir des ténèbres, La nuit a gardé mes ennuis, […]
Stance VIII. Pressé de désespoir, mes yeux flambants je dresse À ma beauté cruelle, et baisant par trois fois Mon poignard nu, je l’offre aux […]
Stance X. Le miel sucré de vostre grâce, Le bel astre de vostre face Meurtrière de tant de cueurs Ne sorte de ma souvenance ; […]
Sonnet LXXXVI. Par ses yeux conquerans fust tristement ravie Ma serve liberté, en la propre saison Que le soleil plus chault reprend sur l’horizon Sa […]
Sonnet LXXXIV. Ores qu’on voit le Ciel en cent mille bouchons Cracheter sur la terre une blanche dragée, Et que du gris hyver la perruque […]
Sonnet IX. Ce qui a esgalé aux cheveulx de la terre Les tours, et les chasteaux qui transpercent les Cieux, Ce qui a renversé les […]
Ode V. Ainsi l’amour et la fortune, Tous deux causes de mes douleurs, Donnent à mes nouveaux malheurs Leur force contraire et commune, Ainsi la […]
Sonnet VIII. Oui, mais ainsi qu’on voit en la guerre civile Les débats des plus grands, du faible et du vainqueur De leur douteux combat […]
Sonnet XX. Nous ferons, ma Diane, un jardin fructueux : J’en serai laboureur, vous dame et gardienne. Vous donnerez le champ, je fournirai de peine, […]
N’est-ce point sans raison que ces champis désirent Etre sur les humains respectés en tous lieux, Car ils sont demi-dieux, puisque leurs pères tirent Leur […]
Sonnet LXXXIX. Diane, ta coutume est de tout déchirer, Enflammer, débriser, ruiner, mettre en pièces, Entreprises, desseins, espérances, finesses, Changeant en désespoir ce qui fait […]
Sonnet XCIV. Si vous voyiez mon coeur ainsi que mon visage, Vous le verriez sanglant, transpercé mille fois, Tout brûlé, crevassé, vous seriez sans ma […]
Stance VII. Puisque le cors blessé, mollement estendu Sur un lit qui se courbe aux malheurs qu’il suporte Me faict venir au ronge et gouster […]
Sonnet XCVI. Je brûle avec mon âme et mon sang rougissant Cent amoureux sonnets donnés pour mon martyre, Si peu de mes langueurs qu’il m’est […]
Sonnet XXXI. Dans le parc de Thalcy, j’ai dressé deux plançons Sur qui le temps faucheur ni l’ennuyeuse estorse Des filles de la nuit jamais […]
Sonnet XLII. Auprès de ce beau teint, le lys en noir se change, Le lait est basané auprès de ce beau teint, Du cygne la […]
Sonnet LXX bis. Ainsi l’amour du Ciel ravit en ces hauts lieux Mon âme sans la mort, et le corps en ce monde Va soupirant […]
Sonnet V. Ronsard si tu as su par tout le monde épandre L’amitié, la douceur, les grâces, la fierté, Les faveurs, les ennuis, l’aise et […]
Sonnet LXXXV. Desja la terre avait avorté la verdure Par les sillons courbez, lors qu’un fascheux hyver Dissipe les beautez, et à son arriver S’accorde […]
Sonnet XCVII. Oui, je suis proprement à ton nom immortel Le temple consacré, tel qu’en Tauroscytie Fut celui où le sang apaisait ton envie : […]
Sonnet XII. Le peintre qui voudrait animer un tableau Du printemps bien fleuri, où y feindre une glace De cristal reluisant, ou l’azur et la […]
Sonnet LXXXIII. Ce doux hiver qui égale ses jours A un printemps, tant il est aimable, Bien qu’il soit beau, ne m’est pas agréable, J’en […]
Sonnet IV. Combattu des vents et des flots, Voyant tous les jours ma mort preste, Et abayé d’une tempeste D’ennemis, d’aguetz, de complotz, Me resveillant […]
Sonner XXIV. Pauvre peintre aveuglé, qu’est-ce que tu tracasses A ce petit portrait où tu perds ton latin, Essayant d’égaler de ton blanc argentin Ou […]
Stance IX. Liberté douce et gracieuse, Des petits animaux le trésor, Ah liberté, combien es-tu plus précieuse Ni que les perles ni que l’or! Suivant […]
À longs filets de sang ce lamentable corps Tire du lieu qu’il fuit le lien de son âme, Et séparé du coeur qu’il a laissé […]
Sonnet I. Accourez au secours de ma mort violente, Amants, nochers experts en la peine où je suis, Vous qui avez suivi la route que […]
Sonnet XCIX. Soupirs épars, sanglots en l’air perdus, Témoins piteux des douleurs de ma gêne, Regrets tranchants avortés de ma peine, Et vous, mes yeux, […]
À l’éclair violent de ta face divine, N’étant qu’homme mortel, ta céleste beauté Me fit goûter la mort, la mort et la ruine Pour de […]
Sonnet XCV. Sort inique et cruel! le triste laboureur Qui s’est arné le dos à suivre sa charrue, Qui sans regret semant la semence menue […]
Sonnet XCIII. Je confesse, j’eu tort, quand d’un accent amer Sans feindre j’esclatay mes passions sans feinte, Je devoy retenir ceste douleur esteincte Sans prodiguer […]
Sonnet X. Bien que la guerre soit âpre, fière et cruelle Et qu’un douteux combat dérobe la douceur, Que de deux camps mêlés l’une et […]
Sonnet XCII. Si mes vers innocents ont fait à leur déçu, Courroucer votre front d’une faute imprudente, C’est l’amour qui par eux votre louange chante […]
Sonnet VI. Hardy j’entreprendray de te rendre éternelle, Targuant de mes escrips ton nom contre la mort, Mais en t’éternisant, je ne travaille fort : […]
Sonnet C. Au tribunal d’amour, après mon dernier jour, Mon coeur sera porté diffamé de brûlures, Il sera exposé, on verra ses blessures, Pour connaître […]
Sonnet XXIII. Si je pouvoy’ porter dedans le sein, Madame, Avec mon amitié celle que j’ayme aussi, Je ne me plongeroy au curieux souci Qui […]
Sonnet II. En un petit esquif éperdu, malheureux, Exposé à l’horreur de la mer enragée, Je disputais le sort de ma vie engagée Avec les […]
Prisonnier de guerre et condamné à mort. Lors que ma douleur secrète, D’un cachot aveugle jette Maint soupir empoisonné, Tu m’entends bien sans parole. Ma […]
Sonnet LXVI. Ô combien le repos devrait être plaisant Après un long chemin, fâcheux et difficile! Ô combien la santé qui tire le débile Hors […]
Ne lisez pas ces vers, si mieux vous n’aimez lire Les escrits de mon coeur, les feux de mon martyre : Non, ne les lisez […]