Sonnet.
On leur fait des sonnets, passables quelquefois ;
On baise cette main qu’elles daignent vous tendre ;
On les suit à l’église, on les admire au bois ;
On redevient Damis, on redevient Clitandre ;
Le bal est leur triomphe, et l’on brigue leur choix ;
On danse, on rit, on cause, et vous pouvez entendre,
Tout en valsant, parmi les luths et les hautbois,
Ces belles gazouiller de leur voix la plus tendre :
– La force est tout ; la guerre est sainte ; l’échafaud
Est bon ; il ne faut pas trop de lumière ; il faut
Bâtir plus de prisons et bâtir moins d’écoles ;
Si Paris bouge, il faut des canons plein les forts.
Et ces colombes-là vous disent des paroles
A faire remuer d’horreur les os des morts.
Juillet 1870.
(2 votes, average: 4,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Chant des femmes en Illyrie Pays enchanté, C’est la beauté Qui doit te soumettre à ses chaînes. Là-haut sur ces monts Nous triomphons : L’infidèle est maître des plaines. Chez […]...
- Aux femmes Quand tout se fait petit, femmes, vous restez grandes. En vain, aux murs sanglants accrochant des guirlandes, Ils ont ouvert le bal et la danse […]...
- Dizain de femmes Une de plus que les muses ; Elles sont dix. On croirait, Quand leurs jeunes voix confuses Bruissent dans la forêt, Entendre, sous les caresses […]...
- Tu vis en toutes les femmes Car tu vis en toutes les femmes Et toutes les femmes c’est toi. Et tout l’amour qui soit, c’est moi Brûlant pour toi de mille […]...
- Les femmes sont sur la terre Les femmes sont sur la terre Pour tout idéaliser ; L’univers est un mystère Que commente leur baiser. C’est l’amour qui, pour ceinture, A l’onde […]...
- Ô femmes! chastetés augustes Ô femmes! chastetés augustes! fiertés saintes! Pudeur, crainte sacrée entre toutes les craintes! Farouche austérité du front pensif et doux! Ô vous à qui je […]...
- Aux femmes Et vous, l’ancienne esclave à la caresse amère, Vous le bétail des temps antiques et charnels, Vous, femmes, dont Jésus fit la Vierge et la […]...
- Les femmes et le secret Rien ne pèse tant qu’un secret ; Le porter loin est difficile aux dames ; Et je sais même sur ce fait Bon nombre d’hommes […]...
- Femmes damnées (2) A la pâle clarté des lampes languissantes, Sur de profonds coussins tout imprégnés d’odeur Hippolyte rêvait aux caresses puissantes Qui levaient le rideau de sa […]...
- Femmes damnées (1) Comme un bétail pensif sur le sable couchées, Elles tournent leurs yeux vers l’horizon des mers, Et leurs pieds se cherchant et leurs mains rapprochées […]...
- Beauté des femmes Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles Qui font souvent le bien et peuvent tout le mal, Et ces yeux, où plus rien […]...
- Aux femmes S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre, Qu’une entre vous vraiment comprit sa tâche austère ; Si, dans le sentier rude avançant lentement, […]...
- Aux femmes Noyez dans un regard limpide, aérien, Les douleurs. Ne dites rien de mal, ne dites rien de bien, Soyez fleurs. Soyez fleurs : par ces […]...
- Les femmes sont fleurs Sonnet. Il y a des moments où les femmes sont fleurs ; On n’a pas de respect pour ces fraîches corolles… Je suis un papillon […]...
- Trois femmes à la tête blonde Trois femmes à la tête blonde Pour une mission féconde Ont rayonné sur notre monde : Ève, la Joie et la Beauté ; Maria, la […]...
- Quand Auguste mourut Quand Auguste mourut, Rome, donnant l’exemple, Sur le mont Palatin lui fit bâtir un temple ; Et Livie y dressa des figures d’airain ; Elle […]...
- Aveu d’une femme Savez-vous pourquoi, madame, Je refusais de vous voir? J’aime! Et je sens qu’une femme Des femmes craint le pouvoir. Le vôtre est tout dans vos […]...
- Le petit chien La vanité nous rend aussi dupes que sots. Je me souviens, à ce propos, Qu’au temps jadis, après une sanglante guerre Où, malgré les plus […]...
- Oui, mais ainsi qu’on voit en la guerre civile Sonnet VIII. Oui, mais ainsi qu’on voit en la guerre civile Les débats des plus grands, du faible et du vainqueur De leur douteux combat […]...
- Le lion Sultan Léopard autrefois Eut, ce dit-on, par mainte aubaine, Force bœufs dans ses prés, force Cerfs dans ses bois, Force moutons parmi la plaine. Il […]...
- Les animaux malades de la peste Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu’il faut […]...
- Chanson de Barberine Beau chevalier qui partez pour la guerre, Qu’allez-vous faire Si loin d’ici? Voyez-vous pas que la nuit est profonde, Et que le monde N’est que […]...
- Église de Saint-Augustin Église de Saint-Augustin, Au porche maigre, à l’ample dôme Dont les cloches seraient à Rome Beaucoup mieux qu’ici, le matin, Si ta circonspecte opulence Ignore […]...
- Deux sonnets Sonnet. Deux sonnets partagent la ville, Deux sonnets partagent la cour, Et semblent vouloir à leur tour Rallumer la guerre civile. Le plus sot et […]...
- Avoir vu dévaler une triple montagne Sonnet CXIII. Avoir vu dévaler une triple montagne, Apparaître une biche et disparaître soudain, Et dessus le tombeau d’un empereur romain Une vieille carafe élever […]...
- Le progrès calme et fort, et toujours innocent Le Progrès calme et fort, et toujours innocent, Ne sait pas ce que c’est que de verser le sang. Il règne, conquérant désarmé ; quoi […]...
- Bêtise de la guerre Ouvrière sans yeux, Pénélope imbécile, Berceuse du chaos où le néant oscille, Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons, Toute pleine du bruit furieux […]...
- Angélus de midi Je suis dur comme un juif et têtu comme lui, Littéral, ne faisant le bien qu’avec ennui, Quand je le fais, et prêt à tout […]...
- Défaillance et scrupule I. Mon besoin de songe et de fable, La soif malheureuse que j’ai De quelque autre vie ineffable, Me laisse tout découragé. Quand d’un beau […]...
- La chaude chanson La guitare amoureuse et l’ardente chanson Pleurent de volupté, de langueur et de force Sous l’arbre où le soleil dore l’herbe et l’écorce, Et devant […]...