– Naïs, je ne vois plus la couleur de tes bagues…
– Lydé, je ne vois plus les cygnes sur les vagues…
– Naïs, n’entends-tu pas la flûte des bergers?
– Lydé, ne sens-tu pas l’odeur des orangers?
– D’où vient qu’en moi, Naïs, monte un frisson amer
À regarder mourir le soleil sur la mer?
– D’où vient ainsi, Lydé, qu’en frémissant j’écoute
Le bruit lointain des chars qui rentrent sur la route?
Et Naïs et Lydé, les vierges de quinze ans,
Seules sur la terrasse aux parfums épuisants,
Sentent leur cœur trop lourd fondre en larmes obscures
Et, sous leurs fronts penchés mêlant leurs chevelures,
D’une étreinte où la bouche à la bouche s’unit,
Sanglotent doucement dans le soir infini…
(1 votes, average: 5,00 out of 5)Poèmes similaires:
- Le crépuscule du matin La diane chantait dans les cours des casernes, Et le vent du matin soufflait sur les lanternes. C’était l’heure où l’essaim des rêves malfaisants Tord […]...
- Les vierges de Verdun Le prêtre portera l’étole blanche et noire Lorsque les saints flambeaux pour vous s’allumeront. Et de leurs longs cheveux voilant leurs fronts d’ivoire Les jeunes […]...
- Le crépuscule du soir Voici le soir charmant, ami du criminel ; Il vient comme un complice, à pas de loup ; le ciel Se ferme lentement comme une […]...
- Les vierges À Paul Eudel. Le cœur des vierges de vingt ans Est inquiet comme la feuille, Et tout leur corps aspire et cueille Les confidences du […]...
- Crépuscule L’étang mystérieux, suaire aux blanches moires, Frisonne ; au fond du bois la clairière apparaît ; Les arbres sont profonds et les branches sont noires […]...
- Crépuscule À Mademoiselle Marie Laurencin. Frôlée par les ombres des morts Sur l’herbe où le jour s’exténue L’arlequine s’est mise nue Et dans l’étang mire son […]...
- Crépuscule du soir mystique Le Souvenir avec le Crépuscule Rougeoie et tremble à l’ardent horizon De l’Espérance en flamme qui recule Et s’agrandit ainsi qu’une cloison Mystérieuse où mainte […]...
- Crépuscule d’hiver À Madame François Wells. En se couchant au fond de la grande avenue, Le soleil disparaît dans un ciel pourpre et noir ; Et, de […]...
- Crépuscule rustique La profondeur du ciel occidental s’est teinte D’un jaune paille mûre et feuillage rouillé, Et, tant que la lueur claire n’est pas éteinte, Le regard […]...
- Crépuscule sur la Grève La mer, ce soir, est taciturne, Lourde, lisse, lasse, immobile, Comme de l’huile dans une urne ; Et, dans le ciel déjà nocturne, Un puissant […]...
- Douce chanson, claire chanson Douce chanson, claire chanson, Tu sors de mon âme elle-même, Comme la rose hors du buisson Penche sa pourpre qu’elle sème. Tu nais grave comme […]...
- Je vois, Dilliers, je vois seréner la tempête Sonnet CXXIX. Je vois, Dilliers, je vois seréner la tempête, Je vois le vieux Protée son troupeau renfermer, Je vois le vert Triton s’égayer sur […]...
- Deux bons vieux coqs Le cabaret qui n’est pas neuf Est bondé des plus vieux ivrognes Dont rouge brique sont les trognes Entre les grands murs sang de bœuf. […]...
- La lune offensée Sonnet. Ô Lune qu’adoraient discrètement nos pères, Du haut des pays bleus où, radieux sérail, Les astres vont se suivre en pimpant attirail, Ma vieille […]...
- La source Une eau vive étincelle en la forêt muette, Dérobée aux ardeurs du jour ; Et le roseau s’y ploie, et fleurissent autour L’hyacinthe et la […]...
- Symphonie Ô chevrier! ce bois est cher aux Piérides. Point de houx épineux ni de ronces arides ; À travers l’hyacinthe et le souchet épais Une […]...
- Marie, que je sers en trop cruel destin Marie, que je sers en trop cruel destin, Quand d’un baiser d’amour votre bouche me baise, Je suis tout éperdu, tant le coeur me bat […]...
- Le carrosse et la charrette Fable X, Livre IV. » Ma sœur, vois-tu là-bas, là-bas, Vois-tu ce tourbillon s’élever sur la route! Comme il grossit! vers nous comme il vient […]...
- Un jour au mont Atlas Un jour au mont Atlas les collines jalouses Dirent : Vois nos prés verts, vois nos fraîches pelouses Où vient la jeune fille, errante en […]...
- Laissez-moi penser à mon aise Laissez-moi penser à mon aise : Hélas! donnez m’en le loisir. Je devise (1) avecques plaisir, Combien que ma bouche se taise. Quand Mélancolie mauvaise, […]...
- Bon frère et bon fils Le notaire dit : » Jean! il s’agit d’un partage. Votre frère, passé pour mort, Authentiquement vit encor. Vous êtes maintenant deux pour votre héritage. […]...
- L’Âme À Alphonse Thévenin. J’ai dans mon cœur, j’ai sous mon front Une âme invisible et présente : Ceux qui doutent la chercheront ; Je la […]...
- À Marceline Desbordes-Valmore L’amour, dont l’autre nom sur terre est la douleur, De ton sein fit jaillir une source écumante, Et ta voix était triste et ton âme […]...
- Amphise et Melitta Assis au bord du lac où baignent leurs pieds nus, Amphise et Melitta, depuis qu’ils sont venus, Immobiles, les doigts unis les lèvres closes, S’enivrent […]...
- D’où vient que nous voyons à Rome si souvent Sonnet XCVIII. D’où vient que nous voyons à Rome si souvent Ces garces forcener, et la plupart d’icelles N’être vieilles, Ronsard, mais d’âge de pucelles, […]...
- La piqûre De ses fuseaux légèrement blessée, D’où vient qu’Isaure a regardé vers toi? J’allais courir à ses cris empressée, J’allais courir… Mais tu cours mieux que […]...
- Possession Puisque ma bouche a rencontré Sa bouche, il faut me taire. Trêve Aux mots creux. Je ne montrerai Rien qui puisse trahir mon rêve. * […]...
- Un rêve Ballade. La corde nue et maigre, Grelottant sous le froid Beffroi, Criait d’une voix aigre Qu’on oublie au couvent L’Avent. Moines autour d’un cierge, Le […]...
- Comme un père en ses bras Comme un père en ses bras tient une enfant bercée Et doucement la serre, et, loin des curieux, S’arrête au coin d’un mur pour lui […]...
- Votre bouche dit : Baisez-moi Vostre bouche dit : Baisiez moy, Ce m’est avis quant la regarde ; Mais Dangier de trop prés la garde, Dont mainte doleur je reçoy. […]...