Hélas! combien de fois j’ai déjà vu le cierge
S’allumer tristement auprès d’un cher cercueil,
Et suivi l’huissier noir qui frappe de sa verge
Le pavé de l’église aux tentures de deuil!
Notre existence brève est une étroite berge,
Et nous des naufragés sur ce rebord d’écueil ;
À chaque instant, un flot en prend un qu’il submerge :
Et nous nous déchirons dans la haine et l’orgueil!
(2 votes, average: 4,00 out of 5)Poèmes similaires:
- Dissuasion Fermez discrètement les vitres sur la rue Et laissez retomber les rideaux alentour, Pour que le grondement de la ville bourrue Ne vienne pas heurter […]...
- À ma nièce Victoire Douce Victoire, aimable enfant, Dont l’air heureux, l’âge innocent, La joie et l’abandon, la naïve tendresse, Et la candeur et la finesse, Semblent rendre à […]...
- À mes amis Rions, chantons, ô mes amis, Occupons-nous à ne rien faire, Laissons murmurer le vulgaire, Le plaisir est toujours permis. Que notre existence légère S’évanouisse dans […]...
- Les matelots Sur l’eau bleue et profonde Nous allons voyageant, Environnant le monde D’un sillage d’argent, Des îles de la Sonde, De l’Inde au ciel brûlé, Jusqu’au […]...
- Dieu Dieu. À travers ce qu’on sent confusément bruire, C’est lui qui fait trembler, c’est lui qui fait reluire L’oeil sous le cil baissé, l’eau sous […]...
- Le Christ au tombeau Seigneur, Seigneur! Se peut-il que l’on meure? Quittez enfin cette étroite demeure, Venez à nous! Christ, Fils de Dieu, né du sein d’une femme, Qu’attend […]...
- Au bord de la Marne C’est régate à Joinville. On tire le pétard. Les cinq canots, deux en avant, trois en retard, Partent, et de soleil la rivière est criblée. […]...
- Brise marine La chair est triste, hélas! et j’ai lu tous les livres. Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue […]...
- La mort d’un ami Il n’est plus, il n’est plus! Ô Dieu, tu le voulus : Courbons-nous vers la terre. Il n’est plus, et nos yeux Ne reverront qu’aux […]...
- Adieu Oui, j’ai quitté ce port tranquille, Ce port si longtemps appelé, Où loin des ennuis de la ville, Dans un loisir doux et facile, Sans […]...
- Ô tragiques instants du départ Ô tragiques instants du départ, heure amère Où toute véritable amante se sent mère Et, mesurant sa force à son amour pour nous, Nous berce […]...
- Si je n’aimais que toi en toi Si je n’aimais que toi en toi Je guérirais de ton visage, Je guérirais bien de ta voix Qui m’émeut comme lorsqu’on voit, Dans le […]...
- Octobre à son manteau d’azur fourré Octobre à son manteau d’azur fourré de vair Arbore ce matin les joyaux de l’hiver. Le ruisseau fume, un fin brouillard couvre la berge, Le […]...
- Lassitude Il est de ces longs jours d’indicible malaise Où l’on voudrait dormir du lourd sommeil des morts ; De ces heures d’angoisse où l’existence pèse […]...
- Au détour de la rue étroite Contrerime LVI. Au détour de la rue étroite S’ouvre l’ombre et la cour Où Diane en plâtre, et qui court N’a que la jambe droite. […]...
- Ode I. Le Temps ne surprend pas le sage, Mais du Temps le sage se rit, Car lui seul en connaît l’usage : Des plaisirs que […]...
- Vie antérieure S’il est vrai que ce monde est pour l’homme un exil Où, ployant sous le faix du labeur dur & vil, Il expie en pleurant […]...
- En bateau L’étoile du berger tremblote Dans l’eau plus noire et le pilote Cherche un briquet dans sa culotte. C’est l’instant, Messieurs, ou jamais, D’être audacieux, et […]...
- Soir d’été Une tendre langueur s’étire dans l’espace ; Sens-tu monter vers toi l’odeur de l’herbe lasse? Le vent mouillé du soir attriste le jardin ; L’eau […]...
- Sonnet impressionniste Quelle âme revêtir dans cette forêt vierge Qui va, grimpant les monts, au ciel donner assaut, Où la terre a gardé l’empreinte d’un sursaut Par […]...
- Survivre – Subsister décrépits, déchus, mais n’être pas Des ombres que le vent chasse, informes, là-bas! N’avoir de chair et d’os que pour souffrir sans cesse […]...
- À mon ami Alfred T Dans mes jours de malheur, Alfred, seul entre mille, Tu m’es resté fidèle où tant d’autres m’ont fui. Le bonheur m’a prêté plus d’un lien […]...
- N’envions rien Ô femme, pensée aimante Et coeur souffrant, Vous trouvez la fleur charmante Et l’oiseau grand ; Vous enviez la pelouse Aux fleurs de miel ; […]...
- Chemin de halage Aux deux rives de l’eau, paysage tremblant, Sur la berge encaissée où leur ampleur tient juste, Des arbres, dont le tronc au sol rude s’incruste […]...
- Souvenir Déjà la nuit s’avance, et du sombre Orient Ses voiles par degrés dans les airs se déploient. Sommeil, doux abandon, image du néant, Des maux […]...
- La mémoire de l’homme est une pierre dure La mémoire de l’homme est une pierre dure, Et le poète y rompt son outil et son cœur Sans qu’il ait pu graver de strophe […]...
- L’angoisse Nature, rien de toi ne m’émeut, ni les champs Nourriciers, ni l’écho vermeil des pastorales Siciliennes, ni les pompes aurorales, Ni la solennité dolente des […]...
- La chanson des ingénues Nous sommes les Ingénues Aux bandeaux plats, à l’œil bleu, Qui vivons, presque inconnues, Dans les romans qu’on lit peu. Nous allons entrelacées, Et le […]...
- Arpège L’âme d’une flûte soupire Au fond du pare mélodieux ; Limpide est l’ombre où l’on respire Ton poème silencieux, Nuit de langueur, nuit de mensonge, […]...
- Carqueiranne Je les avais jadis visités, ces rivages Où le cristal des eaux reflète un ciel si pur, Où la terre embaumée abonde en fleurs sauvages, […]...