Au sein d’un asile champêtre
Où Damis trouvait le repos,
Le plus paisible des ruisseaux,
Parmi les fleurs qu’il faisait naître,
Roulait nonchalamment ses flots.
Au campagnard il prit envie
D’emprisonner dans son jardin
Cette eau qui lui donnait la vie.
Il prépare un vaste bassin
Qui reçoit la source étonnée.
Qu’arrive-t-il? un noir limon
Trouble bientôt l’onde enchaînée :
Cette onde se tourne en poison.
La tendre fleur, à peine éclose,
Sur ses bords penche tristement ;
Adieu l’œillet, adieu la rose!
Flore s’éloigne en gémissant.
Ce ruisseau, c’est l’amour volage ;
Ces fleurs vous peignent les plaisirs
Qu’il fait naître sur son passage ;
Des regrets et des vains soupirs
Ce limon perfide est l’image ;
Et pour ce malheureux bassin,
L’on assure que c’est l’hymen.
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