Voici trois ans qu’est morte ma grand’mère,
La bonne femme, – et, quand on l’enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D’une douleur bien vraie et bien amère.
Moi seul j’errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j’étais proche
De son cercueil, – quelqu’un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d’autres émotions,
Des biens, des maux, – des révolutions, –
Ont dans les murs sa mémoire effacée.
Moi seul j’y songe, et la pleure souvent ;
Depuis trois ans, par le temps prenant force,
Ainsi qu’un nom gravé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant!
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- La veillée du nègre Le soleil de la nuit éclaire la montagne ; Sur le sable désert faut-il encore rester? Doucement dans mes bras laisse-moi t’emporter ; Bon maître, […]...
- Lassitude Puisque le hasard m’y ramène, Pour mon malheur ou pour mon bien, Je veux que tu saches combien Ma maîtresse fut inhumaine. Pour l’oublier, j’ai […]...
- À la Reine Marie de Médicis (II) (Sur la mort de Mgr. le duc d’Orléans, son second fils.) 1611. Consolez-vous, madame ; apaisez votre plainte : La France, à qui vos yeux […]...
- Je vous ai promis mon baiser Je vous ai promis mon baiser pour ce soir, En revanche vous m’avez promis la récompense Certes imméritée, et voici que j’y pense! Et depuis […]...
- Le sacre (Sur l’air de Malbrouck.) Dans l’affreux cimetière, Paris tremble, ô douleur, ô misère! Dans l’affreux cimetière Frémit le nénuphar. Castaing lève sa pierre, Paris tremble, […]...
- L’amateur d’horloges Sans cesse autour de six pendules, De deux montres, de trois cadrans, Lutin, depuis trente et quatre ans, Occupe ses soins ridicules. Mais à ce […]...
- Las! Mort, qui t’a fait si hardie Las! Mort, qui t’a fait si hardie De prendre la noble Princesse Qui était mon confort, ma vie, Mon bien, mon plaisir, ma richesse! Puisque […]...
- Quoi donc! c’est un arrêt qui n’épargne personne (À l’occasion de la goutte dont Henri le Grand Fut attaqué au mois de janvier 1609.) Quoi donc! c’est un arrêt qui n’épargne personne, Que […]...
- Le mistral Ce vent, qui jette aux flots les galets de la grève, Pour sortir de son outre avec de longs cris sourds, Brusquement, sans attendre aucun […]...
- Bournemouth Le long bois de sapins se tord jusqu’au rivage, L’étroit bois de sapins, de lauriers et de pins, Avec la ville autour déguisée en village […]...
- Recueillement Sonnet. Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici : Une atmosphère obscure enveloppe […]...
- Ma douleur est au cœur de ma vie Ainsi que ma douleur est au cœur de ma vie, Ta douleur, bien-aimée, est au cœur de la mienne ; Et, comme mon chagrin saigne […]...
- Les trois matelots de Groix C’étaient trois matelots de Groix. Ils étaient partis tous les trois Pêcher la sole : Les pauvres garçons n’avaient pas Plus de sextant que de […]...
- Depuis que j’ai laissé mon naturel séjour Sonnet XXXVI. Depuis que j’ai laissé mon naturel séjour Pour venir où le Tibre aux flots tortus ondoie, Le ciel a vu trois fois par […]...
- Résignation Depuis un temps difforme, imprécis et mauvais, On subissait le poids du malheur, on savait Que du soi de jadis on n’était plus que l’ombre, […]...
- Je veus lire en trois jours l’Iliade d’Homere Je veus lire en trois jours l’Iliade d’Homere, Et pour-ce, Corydon, ferme bien l’huis sur moy. Si rien me vient troubler, je t’asseure ma foy […]...
- À Madame X (En lui envoyant une pensée.) Au temps où vous m’aimiez (bien sûr?), Vous m’envoyâtes, fraîche éclose, Une chère petite rose, Frais emblème, message pur. Elle […]...
- Testament expliqué par Esope Si ce qu’on dit d’Esope est vrai, C’était l’Oracle de la Grèce : Lui seul avait plus de sagesse Que tout l’Aréopage. En voici pour […]...
- Solus eris Tout est fini : la nuit surgit, le malheur règne. Le toit s’est écroulé sur l’hôte confiant, Et près du moribond immobile et qui saigne […]...
- Ô si chère de loin Ô si chère de loin et proche et blanche, si Délicieusement toi, Méry, que je songe À quelque baume rare émané par mensonge Sur aucun […]...
- Je ne te conterai de Bologne et Venise Sonnet LXXVIII. Je ne te conterai de Bologne et Venise, De Padoue et Ferrare et de Milan encore, De Naples, de Florence, et lesquelles sont […]...
- Antéros Tu demandes pourquoi j’ai tant de rage au cœur Et sur un col flexible une tête indomptée ; C’est que je suis issu de la […]...
- Le point noir Quiconque a regardé le soleil fixement Croit voir devant ses yeux voler obstinément Autour de lui, dans l’air, une tache livide. Ainsi, tout jeune encore […]...
- La balance de Minos Minos, ne pouvant plus suffire Au fatigant métier d’entendre et de juger Chaque ombre descendue au ténébreux empire, Imagina, pour abréger, De faire faire une […]...
- À Hélène de Mecklembourg Le vieux palais attend la princesse saxonne Qui des derniers Capets veut sauver les enfants ; Charlemagne, attentif à ses pas triomphants, Crie à Napoléon […]...
- La jalousie Mélancolie est au fond de mon cœur ; De chants joyeux n’ai pas la fantaisie ; Plaintes, soupirs, accents de la douleur, Voilà les chants […]...
- C’était sur un chemin crayeux Contrerime LVIII. C’était sur un chemin crayeux Trois châtes de Provence Qui s’en allaient d’un pas qui danse Le soleil dans les yeux. Une enseigne, […]...
- L’absence Huit jours sont écoulés depuis que dans ces plaines Un devoir importun a retenu mes pas. Croyez à ma douleur, mais ne l’éprouvez pas. Puissiez-vous […]...
- L’improvisation Des vers, à loi, rimeur intarissable? A toi des vers? C’est un projet de fou! C’est au désert jeter un grain de sable ; Sur […]...
- Les papillons I. De toutes les belles choses Qui nous manquent en hiver, Qu’aimez-vous mieux? – Moi, les roses ; – Moi, l’aspect d’un beau pré vert […]...