Sur le pont-neuf, entouré de badauds,
Un charlatan criait à pleine tête :
Venez, messieurs, accourez faire emplette
Du grand remède à tous les maux :
C’est une poudre admirable
Qui donne de l’esprit aux sots,
De l’honneur aux fripons, l’innocence aux coupables,
Aux vieilles femmes des amants,
Au vieillard amoureux une jeune maîtresse,
Aux fous le prix de la sagesse,
Et la science aux ignorants.
Avec ma poudre, il n’est rien dans la vie
Dont bientôt on ne vienne à bout ;
Par elle on obtient tout, on sait tout, on fait tout ;
C’est la grande encyclopédie.
Vite je m’approchai pour voir ce beau trésor…
C’était un peu de poudre d’or.
(2 votes, average: 4,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Le charlatan Le monde n’a jamais manqué de Charlatans. Cette science de tout temps Fut en Professeurs très fertile. Tantôt l’un en Théâtre affronte l’Achéron : Et […]...
- La Lice et sa compagne Une Lice étant sur son terme, Et ne sachant ou mettre un fardeau si pressant, Fait si bien qu’à la fin sa Compagne consent De […]...
- Aux infidèles À vous qui savez être belles, Favorites du dieu d’amour ; À vous, maîtresses infidèles, Qu’on cherche et qu’on fuit tour à tour ; Salut, […]...
- La vipère et la sangsue La vipère disait un jour à la sangsue : Que notre sort est différent! On vous cherche, on me fuit, si l’on peut on me […]...
- Le chêne du parc détruit (VII) Tout ce temps-là m’importune. Des fadeurs, ou des venins. La grandeur de leur fortune Rapetisse encor ces nains. On a le faux sur la nuque […]...
- Chanson à boire (Écrite à l’âge de dix-sept ans.) Philosophes rêveurs, qui pensez tout savoir, Ennemis de Bacchus, rentrez dans le devoir : Vos esprits s’en font trop […]...
- La chatte métamorphosée en femme Un homme chérissait éperdument sa Chatte ; Il la trouvait mignonne, et belle, et délicate, Qui miaulait d’un ton fort doux. Il était plus fou […]...
- Le Pont Mirabeau Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu’il m’en souvienne La joie venait toujours après la peine. Vienne la nuit sonne […]...
- Dedans des Prez je vis une Dryade Dedans des Prez je vis une Dryade, Qui comme fleur s’assisoyt par les fleurs, Et mignotoyt un chappeau de couleurs, Echevelée en simple verdugade. Des […]...
- Chanson de la plus haute tour Oisive jeunesse A tout asservie, Par délicatesse J’ai perdu ma vie. Ah! Que le temps vienne Où les coeurs s’éprennent. Je me suis dit : […]...
- Ton image en tous lieux peuple ma solitude Ton image en tous lieux peuple ma solitude. Quand c’est l’hiver, la ville et les labeurs d’esprit, Elle s’accoude au bout de ma table d’étude, […]...
- Sisina Sonnet. Imaginez Diane en galant équipage, Parcourant les forêts ou battant les halliers, Cheveux et gorge au vent, s’enivrant de tapage, Superbe et défiant les […]...
- La fable et la vérité La vérité, toute nue, Sortit un jour de son puits. Ses attraits par le temps étaient un peu détruits ; Jeune et vieux fuyaient à […]...
- Premières larmes Pâle sous la céruse et les cheveux trop noirs, L’illustre premier rôle encor jeune aux chandelles, L’homme à femmes, malgré son âge adoré d’elles, Obtient, […]...
- Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- Enfin, puisque c’est Sa demeure Contrerime LIII. – » Enfin, puisque c’est Sa demeure, Le bon Dieu, où est-Y? » – » Chut, me dit-elle : Il est sorti, On […]...
- La belette entrée dans un grenier Damoiselle Belette, au corps long et flouet, Entra dans un Grenier par un trou fort étroit : Elle sortait de maladie. Là, vivant à discrétion, […]...
- Le Cabin Boy Dans un vaisseau qui des terres Fuit toujours le bord lointain, Sur les vagues solitaires Je naquis un beau matin. Le baptême d’une lame Répandue […]...
- Le pin des Landes On ne voit en passant par les Landes désertes, Vrai Sahara français, poudré de sable blanc, Surgir de l’herbe sèche et des flaques d’eaux vertes […]...
- Oh! n’insultez jamais une femme qui tombe Oh! n’insultez jamais une femme qui tombe! Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe! Qui sait combien de jours sa faim a combattu! […]...
- À un ami trahi par sa maîtresse Quoi! tu gémis d’une inconstance? Tu pleures, nouveau Céladon? Ah! le trouble de ta raison Fait honte à ton expérience. Es-tu donc assez imprudent Pour […]...
- Les caresses, ailes de l’âme Les caresses, ailes de l’âme, Par le chemin du souvenir, S’en vont, tremblantes, vers la femme Que l’on n’a pas su retenir. Ô caresses! choses […]...
- L’aigle et la pie L’Aigle, reine des airs, avec Margot la pie, Différentes d’humeur, de langage, et d’esprit Et d’habit, Traversaient un bout de prairie. Le hasard les assemble […]...
- À Jean Racine Racine, plains ma destinée. C’est demain la triste journée, Où le prophète Desmarets, Armé de cette même foudre Qui mit le Port-Royal en poudre, Va […]...
- Éclairage à perte de vue Je tiens ce nuage or et mauve au bout d’un jonc L’ombrelle ou l’oiselle ou la fleur La chevelure Descend des cendres du soleil se […]...
- À son Page Fais rafraîchir mon vin, de sorte Qu’il passe en froideur un glaçon ; Fais venir Jeanne, qu’elle apporte Son Luth pour dire une chanson ; […]...
- Épitaphe du monseigneur le duc d’Orléans 1611. Plus Mars que Mars de la Thrace, Mon père victorieux Aux rois les plus glorieux Ota la première place. Ma mère vient d’une race […]...
- Chanson (II) Est-ce à jamais, folle Espérance, Que tes infidèles appas Empêcheront la délivrance Que me propose le trépas? La raison veut, et la nature, Qu’après le […]...
- Banalité L’océan d’argent couvre tout Avec sa marée incrustante. Nous avons rêvé jusqu’au bout Le legs d’un oncle ou d’une tante. Rien ne vient. Notre cerveau […]...