Il vivait, il jouait, riante créature.
Que te sert d’avoir pris cet enfant, ô nature?
N’as-tu pas les oiseaux peints de mille couleurs,
Les astres, les grands bois, le ciel bleu, l’onde amère?
Que te sert d’avoir pris cet enfant à sa mère,
Et de l’avoir caché sous des touffes de fleurs?
Pour cet enfant de plus tu n’es pas plus peuplée,
Tu n’es pas plus joyeuse, ô nature étoilée!
Et le cœur de la mère en proie à tant de soins,
Ce cœur où toute joie engendre une torture,
Cet abîme aussi grand que toi-même, ô nature,
Est vide et désolé pour cet enfant de moins!
Mai 1843.
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