VI.
Enfin, mort triomphant, il vit sa délivrance,
Et l’océan rendit son cercueil à la France.
L’homme, depuis douze ans, sous le dôme doré
Reposait, par l’exil et par la mort sacré.
En paix! – Quand on passait près du monument sombre,
On se le figurait, couronne au front, dans l’ombre,
Dans son manteau semé d’abeilles d’or, muet,
Couché sous cette voûte où rien ne remuait,
Lui, l’homme qui trouvait la terre trop étroite,
Le sceptre en sa main gauche et l’épée en sa droite,
À ses pieds son grand aigle ouvrant l’œil à demi,
Et l’on disait : C’est là qu’est César endormi!
Laissant dans la clarté marcher l’immense ville,
Il dormait ; il dormait confiant et tranquille.
Jersey, du 25 au 30 novembre 1852.





Poèmes similaires:
- Booz endormi Booz s’était couché de fatigue accablé ; Il avait tout le jour travaillé dans son aire ; Puis avait fait son lit à sa place […]...
- Imité de Cicéron Un serpent, s’élançant du tronc creux d’un vieux chêne Darde son noir venin sur l’aigle ami des dieux. Le noble oiseau s’abaisse et sa serre […]...
- L’aigle et le hibou L’aigle et le chat-huant leurs querelles cessèrent, Et firent tant qu’ils s’embrassèrent. L’un jura foi de roi, l’autre foi de hibou, Qu’ils ne se goberaient […]...
- L’aigle, la laie, et la chatte L’Aigle avait ses petits au haut d’un arbre creux. La Laie au pied, la Chatte entre les deux ; Et sans s’incommoder, moyennant ce partage, […]...
- Vers pour être calomnié Ce soir je m’étais penché sur ton sommeil. Tout ton corps dormait chaste sur l’humble lit, Et j’ai vu, comme un qui s’applique et qui […]...
- À Sylvie Je veux vous peindre, ô belle enchanteresse, Dans un fauteuil ouvrant ses bras dorés, Comme Diane, en jeune chasseresse, L’arc à la main et les […]...
- Le loup devenu berger Un Loup, qui commençait d’avoir petite part Aux Brebis de son voisinage, Crut qu’il fallait s’aider de la peau du Renard, Et faire un nouveau […]...
- La source Un lion habitait près d’une source ; un aigle Y venait boire aussi. Or, deux héros, un jour, deux rois – souvent Dieu règle La […]...
- Cri de guerre du mufti En guerre les guerriers! Mahomet! Mahomet! Les chiens mordent les pieds du lion qui dormait, Ils relèvent leur tête infâme. Ecrasez, ô croyants du prophète […]...
- Les trois oiseaux J’ai dit au ramier : » Pars! et va quand même, Au delà des champs d’avoine et de foin, Me chercher la fleur qui fera […]...
- Mysticis umbraculis Prose des fous. Elle dormait : son doigt tremblait, sans améthyste Et nu, sous sa chemise : après un soupir triste, Il s’arrêta, levant au […]...
- L’écusson Il était une tour, avec porte. L’attique Laissait voir, dans la mousse, un écusson gothique. La tour était massive, et la main d’un Samson, Taillé […]...
- Aline J’ai vu sur la colline, Pieds nus, cheveux au vent, Aline Qui s’en allait rêvant. Les roses éphémères Couronnaient son beau front. Chimères Qui s’évanouiront. […]...
- Ma douleur égoïste Faut-Il que ma douleur aussi soit égoïste? Faut-il que par instants je tressaille surpris De trop souffrir pour moi? – Dans quelle pose triste, Près […]...
- La hache? Non. Jamais La hache? Non. Jamais. Je n’en veux pour personne. Pas même pour ce czar devant qui je frissonne, Pas même pour ce monstre à lui-même […]...
- L’aigle et l’escarbot L’Aigle donnait la chasse à maître Jean Lapin, Qui droit à son terrier s’enfuyait au plus vite. Le trou de l’Escarbot se rencontre en chemin. […]...
- La Tête armée Napoléon mourant vit une Tête armée… Il pensait à son fils déjà faible et souffrant : La Tête, c’était donc sa France bien-aimée, Décapitée aux […]...
- Du songe universel Du songe universel notre pensée est faite ; Et le dragon était consulté du prophète, Et jadis, dans l’horreur des antres lumineux, Entr’ouvrant de leur […]...
- J’étais monté plus haut J’étais monté plus haut que l’aigle et le nuage ; Sous mes pieds s’étendait un vaste paysage, Cerclé d’un double azur par le ciel et […]...
- Le calife a puni les gens de la montagne Le calife a puni les gens de la montagne, Ses soldats sont venus! Allah les accompagne, Car ils n’ont rien laissé de vivant derrière eux. […]...
- L’aigle et la pie L’Aigle, reine des airs, avec Margot la pie, Différentes d’humeur, de langage, et d’esprit Et d’habit, Traversaient un bout de prairie. Le hasard les assemble […]...
- Tout s’en va LA RAISON Moi, je me sauve. LE DROIT Adieu! je m’en vais. L’HONNEUR Je m’exile. ALCESTE Je vais chez les hurons leur demander asile. LA […]...
- Hier au soir Hier, le vent du soir, dont le souffle caresse, Nous apportait l’odeur des fleurs qui s’ouvrent tard ; La nuit tombait ; l’oiseau dormait dans […]...
- Sur un homme populaire Ô peuple! sous ce crâne où rien n’a pénétré, Sous l’auguste sourcil morose et vénéré Du tribun et du cénobite, Sous ce front dont un […]...
- Mes poèmes Mes poèmes! soyez des fleuves! Allez en vous élargissant! Désaltérez dans les épreuves Les coeurs saignants, les âmes veuves, Celui qui monte ou qui descend. […]...
- La mort Telle qu’un moissonneur, dont l’aveugle faucille Abat le frais bleuet, comme le dur chardon, Telle qu’un plomb cruel qui, dans sa course, brille, Siffle, et, […]...
- Le lion Sultan Léopard autrefois Eut, ce dit-on, par mainte aubaine, Force bœufs dans ses prés, force Cerfs dans ses bois, Force moutons parmi la plaine. Il […]...
- Ignorant Je suis bien ignorant, Madame : Je ne sais si j’ai quatre mains, Si je n’ai qu’un corps ou qu’une âme, Ou quatre pieds sur […]...
- La mort de l’aïeul Mon père est mort, voici vingt ans, à Vaugirard. Enfant, je n’ai pas vu partir le corbillard, Mais je sais la tristesse affreuse que dégage […]...
- Rêve d’oiseau À Mademoiselle Bertbe Wells. Sous les fleurs d’églantier nouvellement écloses, Près d’un nid embaumé dans le parfum des roses, Quand la forêt dormait immobile et […]...
- À Madame Caroline Angebert Chanter, mais dans le soir sonore Et pour ses amis seulement, Fuir le bruit qui nous déshonore Et le vil applaudissement ; Brûler, mais conserver […]...
- Le chasseur Je suis enfant de la montagne, Comme l’isard, comme l’aiglon ; Je ne descends dans la campagne Que pour ma poudre et pour mon plomb […]...
- À Victor Hugo Toi que, dans nos cieux, un nuage Voiturait parmi les hivers ; Et qu’en se crevant, un orage A jeté de ses flancs ouverts : […]...
- Le chrétien mourant Qu’entends-je? autour de moi l’airain sacré résonne! Quelle foule pieuse en pleurant m’environne? Pour qui ce chant funèbre et ce pâle flambeau? Ô mort, est-ce […]...
- Les yeux de la femme L’Éden resplendissait dans sa beauté première. Ève, les yeux fermés encore à la lumière, Venait d’être créée, et reposait, parmi L’herbe en fleur, avec l’homme […]...
- La chasse de l’aigle L’aigle noir aux yeux d’or, prince du ciel mongol, Ouvre, dès le premier rayon de l’aube claire, Ses ailes comme un large et sombre parasol. […]...
- La Malade À Alfred Denaut. C’était au milieu de la nuit, Une longue nuit de décembre ; Le feu, qui s’éteignait sans bruit, Rougissait par moments la […]...
- La mort et le malheureux Un Malheureux appelait tous les jours La mort à son secours. O mort, lui disait-il, que tu me sembles belle! Viens vite, viens finir ma […]...
- Ne vous croyez ni grand, ni petit Ne vous croyez ni grand, ni petit! Contemplez. Asseyez-vous le soir sous les cieux étoilés, Sur le penchant d’un mont, près de la mer profonde. […]...
- L’enthousiasme Ainsi, quand l’aigle du tonnerre Enlevait Ganymède aux cieux, L’enfant, s’attachant à la terre, Luttait contre l’oiseau des dieux ; Mais entre ses serres rapides […]...