Sonnet.
C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
(2 votes, average: 4,50 out of 5)
Poèmes similaires:
- Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
- Berceuse Sein maternel au pur contour, Veiné d’azur, gonflé d’amour, Ton lait s’échappe d’une fraise Où la soif de vivre s’apaise, Où l’enfant boit, souriant d’aise. […]...
- La Méridienne du lion Le lion dort, seul sous sa voûte. Il dort de ce puissant sommeil De la sieste, auquel s’ajoute, Comme un poids sombre, le soleil. Les […]...
- Recueillement Sonnet. Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici : Une atmosphère obscure enveloppe […]...
- Dans l’alcôve sombre Beau, frais, souriant d’aise à cette vie amère. SAINTE-BEUVE. Dans l’alcôve sombre, Près d’un humble autel, L’enfant dort à l’ombre Du lit maternel. Tandis qu’il […]...
- Dedans des Prez je vis une Dryade Dedans des Prez je vis une Dryade, Qui comme fleur s’assisoyt par les fleurs, Et mignotoyt un chappeau de couleurs, Echevelée en simple verdugade. Des […]...
- Chant de guerre parisien Le Printemps est évident, car Du coeur des Propriétés vertes, Le vol de Thiers et de Picard Tient ses splendeurs grandes ouvertes! Ô Mai! quels […]...
- Vénus couchée L’été brille ; Phœbus perce de mille traits, En haine de sa sœur, les vierges des forêts, Et dans leurs flancs brûlés de flammes vengeresses […]...
- Lorsque l’enfant paraît Le toit s’égaie et rit. ANDRÉ CHÉNIER. Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller […]...
- Les mains de Jeanne-Marie Jeanne-Marie a des mains fortes, Mains sombres que l’été tanna, Mains pâles comme des mains mortes. – Sont-ce des mains de Juana? Ont-elles pris les […]...
- Les assis Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs, Le sinciput plaqué de hargnosités vagues Comme les […]...
- À M. A. T Sonnet. Ainsi, mon cher ami, vous allez donc partir! Adieu ; laissez les sots blâmer votre folie. Quel que soit le chemin, quel que soit […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- Midi Au zénith aveuglant brûle un globe de flamme, Le ciel entier frémit criblé de flèches d’or. Immobile et ridée à peine la mer dort, La […]...
- En allant à la Chartreuse de Miraflorès Oui, c’est une montée âpre, longue et poudreuse, Un revers décharné, vrai site de Chartreuse. Les pierres du chemin, qui croulent sous les pieds, Trompent […]...
- Le coucou chante Contrerime XIV. Le coucou chante au bois qui dort. L’aurore est rouge encore, Et le vieux paon qu’Iris décore Jette au loin son cri d’or. […]...
- Poison perdu Sonnet. Des nuits du blond et de la brune Pas un souvenir n’est resté Pas une dentelle d’été, Pas une cravate commune ; Et sur […]...
- Ce soir, ta chair malade Ce soir, ta chair malade a des langueurs inertes ; Entre tes doigts fiévreux meurent tes beaux glaïeuls ; Ce soir, l’orage couve, et l’odeur […]...
- La muse vénale Sonnet. Ô muse de mon coeur, amante des palais, Auras-tu, quand Janvier lâchera ses Borées, Durant les noirs ennuis des neigeuses soirées, Un tison pour […]...
- Le mois de mai Lorsqu’Éole a, dans leur caverne, Renfermé les tristes autans, Quand l’oiseau qui chez nous hiverne S’en va regagner ses étangs, Ô doux printemps, ta jeune […]...
- Myrtho Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse, Au Pausilippe altier, de mille feux brillant, À ton front inondé des clartés d’Orient, Aux raisins noirs mêlés […]...
- Quatorze vers à Victor Hugo Sonnet. Ayant tout dit ayant donné toutes les preuves, Ayant tout remué, mers, monts, plaines et fleuves, Dans ses rimes d’airain éternellement neuves Ayant, toutes, […]...
- Bruxelles Plates-bandes d’amarantes jusqu’à L’agréable palais de Jupiter. – Je sais que c’est Toi qui, dans ces lieux, Mêles ton bleu presque de Sahara! Puis, comme […]...
- La Méditerranée La Méditerranée est couchée au soleil ; Des monts chargés de pins, d’oliviers et de vignes Qui font un éternel murmure au sien pareil, Voient […]...
- Dormeuse Si l’enfant sommeille, Il verra l’abeille, Quand elle aura fait son miel, Danser entre terre et ciel. Si l’enfant repose, Un ange tout rose, Que […]...
- La famille du menuisier Le marchand de cercueils vient de trousser ses manches Et rabote en sifflant, les pieds dans les copeaux. L’année est bonne ; il n’a pas […]...
- Le songe Quand autrefois dans cette arène, Où tout mortel suit son chemin, En coureur que la gloire entraîne, Je m’élançais, l’âme sereine, Un flambeau brillant à […]...
- Le guignon Sonnet. Pour soulever un poids si lourd, Sisyphe, il faudrait ton courage! Bien qu’on ait du coeur à l’ouvrage, L’Art est long et le Temps […]...
- I Sonnet I Sonnet Avec la manière de s’en servir. Réglons notre papier et formons bien nos lettres : Vers filés à la main et d’un pied […]...
- Hymne de l’enfant à son réveil Ô père qu’adore mon père! Toi qu’on ne nomme qu’à genoux! Toi, dont le nom terrible et doux Fait courber le front de ma mère! […]...