Sonnet.
L’azur n’est plus égal comme un rideau sans pli.
La feuille, à tout moment, tressaille, vole et tombe ;
Au bois, dans les sentiers où le taillis surplombe,
Les taches de soleil, plus larges, ont pâli.
Mais l’œuvre de la sève est partout accompli :
La grappe autour du cep se colore et se bombe,
Dans le verger la branche au poids des fruits succombe,
Et l’été meurt, content de son devoir rempli.
Dans l’été de ta vie enrichis-en l’automne ;
Ô mortel, sois docile à l’exemple que donne,
Depuis des milliers d’ans, la terre au genre humain ;
Vois : le front, lisse hier, n’est déjà plus sans rides,
Et les cheveux épais seront rares demain :
Fuis la honte et l’horreur de vieillir les mains vides.
(2 votes, average: 2,50 out of 5)
Poèmes similaires:
- Déclin d’amour Dans le mortel soupir de l’automne, qui frôle Au bord du lac les joncs frileux, Passe un murmure éteint : c’est l’eau triste et le […]...
- L’ange et le rameau Que ce rameau béni protège ta demeure! L’ange du souvenir me l’a donné pour toi : Toi qui n’aimes pas que l’on pleure, Sois heureux, […]...
- L’homme Homme dont la tristesse est écrite d’un bout Du monde à l’autre, et même aux murs de la campagne, Forçat de l’hôpital et malade du […]...
- L’homme À Lord Byron. Toi, dont le monde encore ignore le vrai nom, Esprit mystérieux, mortel, ange, ou démon, Qui que tu sois, Byron, bon ou […]...
- Sois pure comme la rosée Sois pure comme la rosée, Comme le ciel que tu reflètes ; Sois légère aux herbes brisées, Ame tremblante du poète. Colore-toi du sang de […]...
- Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Amour, tu es trop fort, trop foible est ma Raison Pour soustenir le camp d’un si rude adversaire. Va, badine Raison, tu te laisses desfaire […]...
- Le possédé Sonnet. Le soleil s’est couvert d’un crêpe. Comme lui, Ô Lune de ma vie! emmitoufle-toi d’ombre ; Dors ou fume à ton gré ; sois […]...
- Purgatoire J’ai fait ce rêve. J’étais mort. Une voix dit : – Ton âme impie, En un très-misérable fort, Va revivre afin qu’elle expie. Dans le […]...
- À l’éternel madame Sonnet. Mannequin idéal, tête-de-turc du leurre, Eternel Féminin! … repasse tes fichus ; Et viens sur mes genoux, quand je marquerai l’heure, Me montrer comme […]...
- Aumône Prends ce sac, Mendiant! tu ne le cajolas Sénile nourrisson d’une tétine avare Afin de pièce à pièce en égoutter ton glas. Tire du métal […]...
- Douleur muette À Victor Lalotte. Pas de larmes extérieures! Sois le martyr mystérieux ; Cache ton âme aux curieux Chaque fois que tu les effleures. Au fond […]...
- Jeune fille, la grâce emplit tes dix-sept ans Jeune fille, la grâce emplit tes dix-sept ans. Ton regard dit : » Matin, » et ton front dit : » Printemps. » Il semble […]...
- L’esclave et l’oiseau Ouvre ton aile au vent, mon beau ramier sauvage, Laisse à mes doigts brisés ton anneau d’esclavage! Tu n’as que trop pleuré ton élément, l’amour […]...
- Anxiété Silence! reprenons les travaux de mon âge. Que le pinceau docile obéisse à mes doigts, Des lieux que j’ai quittés qu’il retrace l’image, Que ma […]...
- La folle Sonnet. Errante, elle demande aux enfants d’alentour Une fleur qu’elle a vue un jour en Allemagne, Frêle, petite et sombre, une fleur de montagne. Au […]...
- Aux poètes futurs Sonnet. Poètes à venir, qui saurez tant de choses, Et les direz sans doute en un verbe plus beau, Portant plus loin que nous un […]...
- La voix d’une mère Enfant qui seras femme, N’ouvre jamais ton âme Qu’aux modestes vertus ; Que ta charité sainte Berce et calme la plainte Des esprits abattus! Que […]...
- Dialogue Sois ton bourreau toi-même ; N’abandonne le soin de te martyriser A personne, jamais. Donne ton seul baiser Au désespoir ; déchaîne en toi l’âpre […]...
- Sois de bronze et de marbre Sois de bronze et de marbre et surtout sois de chair Certes, prise l’orgueil nécessaire plus cher, Pour ton combat avec les contingences vaines ; […]...
- Repos Sonnet. Ni l’amour ni les dieux! Ce double mal nous tue. Je ne poursuivrai plus la guêpe du baiser, Et, las d’approfondir, je veux me […]...
- La Tourterelle d’Amymone Amymone en ses bras a pris sa tourterelle, Et, la serrant toujours plus doucement contre elle, Se plaît à voir l’oiseau, docile à son désir, […]...
- Au prodigue Sonnet. Le cœur n’est pas fragile, il est fait d’or solide : Plût au dieux que, pareil à l’amphore de grès, Il ne servît qu’un […]...
- Conseil Jeune fille, crois-moi, s’il en est temps encore, Choisis un fiancé joyeux, à l’œil vivant, Au pas ferme, à la voix sonore, Qui n’aille pas […]...
- Madrigal triste I Que m’importe que tu sois sage? Sois belle! et sois triste! Les pleurs Ajoutent un charme au visage, Comme le fleuve au paysage ; […]...
- Printemps passé Comme elle était si jeune et qu’elle était si blonde, Comme elle avait la peau si blanche et l’œil si noir, Je me laissai mener, […]...
- L’ennui Mon cœur est froid, ma tête est vide, Je suis triste, et ne sais pourquoi : Toujours, comme un spectre livide, L’ennui se dresse devant […]...
- La Sincère Ah! c’est vous que je vois Enfin! et cette voix qui parle est votre voix! Pourquoi le sort mit-il mes jours si loin des vôtres? […]...
- Le manoir Mon cœur est un manoir croulant et solitaire, Un vieux manoir perdu de l’antique Occident Entre qui veut! Le vent, la brume et le mystère […]...
- Ô poète inquiet du monde Ô poète inquiet du monde, qui médites, Opposant un front ferme aux grands souffles salés, Souviens-toi que l’amour, docile au pas de l’heure, Ne descend […]...
- À Eugène Grangé La fille du gai Thespis Est tout endormie Et penche son front de lys Sur sa main blêmie. Ses Bacchantes aux doux yeux Ne versent […]...