Quot libras in duce summo? JUVENAL. C’est une chose grande et que tout homme envie D’avoir un lustre en soi qu’on répand sur sa vie, […]

I. Bien! pillards, intrigants, fourbes, crétins, puissances! Attablez-vous en hâte autour des jouissances! Accourez! place à tous! Maîtres, buvez, mangez, car la vie est rapide. […]

VI. Enfin, mort triomphant, il vit sa délivrance, Et l’océan rendit son cercueil à la France. L’homme, depuis douze ans, sous le dôme doré Reposait, […]

Viens! – une flûte invisible Soupire dans les vergers. – La chanson la plus paisible Est la chanson des bergers. Le vent ride, sous l’yeuse, […]

Au fond du parc qui se délabre, Vieux, désert, mais encor charmant Quand la lune, obscur candélabre, S’allume en son écroulement, Un moineau-franc, que rien […]

I. Ô soldats de l’an deux! ô guerres! épopées! Contre les rois tirant ensemble leurs épées, Prussiens, autrichiens, Contre toutes les Tyrs et toutes les […]

Jeanne parle ; elle dit des choses qu’elle ignore ; Elle envoie à la mer qui gronde, au bois sonore, À la nuée, aux fleurs, […]

Ô mon enfant, tu vois, je me soumets. Fais comme moi : vis du monde éloignée ; Heureuse? non ; triomphante? jamais. — Résignée! — […]

Je l’avais saisi par la bride ; Je tirais, les poings dans les noeuds, Ayant dans les sourcils la ride De cet effort vertigineux. C’était […]

Par-dessus l’horizon aux collines brunies, Le soleil, cette fleur des splendeurs infinies, Se penchait sur la terre à l’heure du couchant ; Une humble marguerite, […]

Mères en deuil, vos cris là-haut sont entendus. Dieu, qui tient dans sa main tous les oiseaux perdus, Parfois au même nid rend la même […]

V. Le nom grandit quand l’homme tombe ; Jamais rien de tel n’avait lui. Calme, il écoutait dans sa tombe La terre qui parlait de […]

Les champs n’étaient point noirs, les cieux n’étaient pas mornes. Non, le jour rayonnait dans un azur sans bornes Sur la terre étendu, L’air était […]

Près du pêcheur qui ruisselle, Quand tous deux, au jour baissant, Nous errons dans la nacelle, Laissant chanter l’homme frêle Et gémir le flot puissant […]

Je me fais paysan comme eux. Cela te fâche? Non. Le cercle où chacun se courbe sur sa tâche, L’homme tissant la paille et la […]

Enfants, beaux fronts naïfs penchés autour de moi, Bouches aux dents d’émail disant toujours : Pourquoi? Vous qui, m’interrogeant sur plus d’un grand problème, Voulez […]

L’aube naît, et ta porte est close! Ma belle, pourquoi sommeiller? À l’heure où s’éveille la rose Ne vas-tu pas te réveiller? Ô ma charmante, […]

On dit : – Soyez prudents. – Puis vient ce dithyrambe :  » – … Qui veut frapper Néron Rampe, et ne se fait pas […]

I. Par ses propres fureurs le Maudit se dévoile ; Dans le démon vainqueur on voit l’ange proscrit ; L’anathème éternel, qui poursuit son étoile, […]

Je lisais Platon. – J’ouvris La porte de ma retraite, Et j’aperçus Lycoris C’est-à-dire Turlurette. Je n’avais pas dit encor Un seul mot à cette […]

Donc un homme a vécu qui s’appelait Varron, Un autre Paul-Emile, un autre Cicéron ; Ces hommes ont été grands, puissants, populaires, Ont marché, précédés […]

Matelots! matelots! vous déploierez les voiles ; Vous voguerez, joyeux parfois, mornes souvent ; Et vous regarderez aux lueurs des étoiles La rive, écueil ou […]

Ouvrière sans yeux, Pénélope imbécile, Berceuse du chaos où le néant oscille, Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons, Toute pleine du bruit furieux […]

Oh! quand je dors, viens auprès de ma couche, Comme à Pétrarque apparaissait Laura, Et qu’en passant ton haleine me touche… – Soudain ma bouche […]

Ce ne sont qu’horizons calmes et pacifiques ; On voit sur les coteaux des chasses magnifiques ; Le reste du pays, sous le ciel gris […]

Flebile nescio quid. OVIDE. Oh! pourquoi te cacher? Tu pleurais seule ici. Devant tes yeux rêveurs qui donc passait ainsi? Quelle ombre flottait dans ton […]

Tandis qu’au loin des nuées, Qui semblent des paradis, Dans le bleu sont remuées, Je t’écoute, et tu me dis :  » Quelle idée as-tu […]

I. En ce temps-là, du ciel les portes d’or s’ouvrirent ; Du Saint des Saints ému les feux se découvrirent ; Tous les cieux un […]

La satire à présent, chant où se mêle un cri, Bouche de fer d’où sort un sanglot attendri, N’est plus ce qu’elle était jadis dans […]

Puisque nos heures sont remplies De trouble et de calamités ; Puisque les choses que tu lies Se détachent de tous côtés ; Puisque nos […]

Je m’étais endormi la nuit près de la grève. Un vent frais m’éveilla, je sortis de mon rêve, J’ouvris les yeux, je vis l’étoile du […]

Il songe. Il s’est assis rêveur sous un érable. Entend-il murmurer la forêt vénérable? Regarde-t-il les fleurs? regarde-t-il les cieux? Il songe. La nature au […]

Quand vous vous assemblez, bruyante multitude, Pour aller le traquer jusqu’en sa solitude, Vous excitant l’un l’autre, acharnés furieux, – Ne le sentez-vous pas? – […]

C’est le moment crépusculaire. J’admire, assis sous un portail, Ce reste de jour dont s’éclaire La dernière heure du travail. Dans les terres, de nuit […]

Hymne aux morts de juillet. Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie. Entre les […]

Beau, frais, souriant d’aise à cette vie amère. SAINTE-BEUVE. Dans l’alcôve sombre, Près d’un humble autel, L’enfant dort à l’ombre Du lit maternel. Tandis qu’il […]

Pourquoi donc s’en est-il allé, le doux amour? Ils viennent un moment nous faire un peu de jour, Puis partent. Ces enfants, que nous croyons […]

Jeanne songeait, sur l’herbe assise, grave et rose ; Je m’approchai : – Dis-moi si tu veux quelque chose, Jeanne? – car j’obéis à ces […]

– Qu’a donc l’ombre d’Allah? disait l’humble derviche ; Son aumône est bien pauvre et son trésor bien riche! Sombre, immobile, avare, il rit d’un […]

Dante écrit deux vers, puis il sort ; et les deux vers Se parlent. Le premier dit : – Les cieux sont ouverts. Cieux! je […]

Ô les tendres propos et les charmantes choses Que me disait Aline en la saison des roses! Doux zéphyrs qui passiez alors dans ces beaux […]

Jules, votre château, tour vieille et maison neuve, Se mire dans la Loire, à l’endroit où le fleuve, Sous Blois, élargissant son splendide bassin, Comme […]

Vicomte de Foucault, lorsque vous empoignâtes L’éloquent Manuel de vos mains auvergnates, Comme l’océan bout quand tressaille l’Etna, Le peuple tout entier s’émut et frissonna […]

Quand le vieux monde dut périr, sombre damné, Quand l’empire romain d’horreur fut couronné, Chaque vice vint faire au monstre une caresse ; Luxure, Gourmandise, […]

Si vous continuez d’être ainsi toute pâle Dans notre air étouffant, Si je vous vois entrer dans mon ombre fatale, Moi vieillard, vous enfant ; […]

Pourquoi t’exiler, ô poète, Dans la foule où nous te voyons? Que sont pour ton âme inquiète Les partis, chaos sans rayons? Dans leur atmosphère […]

I. Mon âme est faite ainsi que jamais ni l’idée, Ni l’homme, quels qu’ils soient, ne l’ont intimidée ; Toujours mon cœur, qui n’a ni […]

Il est des jours abjects où, séduits par la joie Sans honneur, Les peuples au succès se livrent, triste proie Du bonheur. Alors des nations, […]

(Extrait) Ce n’est pas le canon du noir vendémiaire, Ni les boulets de juin, ni les bombes de mai, Qui font la haine éteinte et […]

Toujours, même en un désastre, Les yeux étaient éblouis, Le grand Louis, c’était l’astre ; Dieu, c’était le grand Louis. Bossuet était fort pleutre, Racine […]

V. Ce n’est pas à moi, ma colombe, De prier pour tous les mortels, Pour les vivants dont la foi tombe, Pour tous ceux qu’enferme […]

Si je n’étais captive, J’aimerais ce pays, Et cette mer plaintive, Et ces champs de maïs, Et ces astres sans nombre, Si le long du […]

Dieu. À travers ce qu’on sent confusément bruire, C’est lui qui fait trembler, c’est lui qui fait reluire L’oeil sous le cil baissé, l’eau sous […]

Ô toi d’où me vient ma pensée, Sois fière devant le Seigneur! Relève ta tête abaissée, Ô toi d’où me vient mon bonheur! Quand je […]

Parfois, lorsque tout dort, je m’assieds plein de joie Sous le dôme étoilé qui sur nos fronts flamboie ; J’écoute si d’en haut il tombe […]

Certes, une telle mort, ignorée ou connue, N’importe pas au siècle, et rien n’en diminue ; On n’en parle pas même et l’on passe à […]

À M. Louis Boulanger. Away! – Away! – (En avant! En avant!) BYRON, Mazeppa. I. Ainsi, quand Mazeppa, qui rugit et qui pleure, A vu […]

Jadis je vous disais :  » Vivez, régnez, Madame! Le salon vous attend! le succès vous réclame! Le bal éblouissant pâlit quand vous partez! Soyez […]

L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte La plaine verse au loin un parfum enivrant ; Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte, […]

Amour!  » Loi,  » dit Jésus.  » Mystère,  » dit Platon. Sait-on quel fil nous lie au firmament? Sait-on Ce que les mains de Dieu […]

Fuyez au mont inabordable! Fuyez dans le creux du vallon! Une nation formidable Vient du côté de l’aquilon. Ils auront de bons capitaines, Ils auront […]

Courtisans! attablés dans la splendide orgie, La bouche par le rire et la soif élargie, Vous célébrez César, très bon, très grand, très pur ; […]

J’ai ri d’abord. J’étais dans mon champ plein de roses. J’errais. Âme attentive au clair-obscur des choses, Je vois au fond de tout luire un […]

On lit dans les Annales de la propagation de la Foi :  » Une lettre de Hong-Kong (Chine), en date du 24 juillet 1832, nous […]

Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres, Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ; Maintenant que je suis […]

Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne Ne sont jamais allés à l’école une fois, […]

Oh! vous dont le travail est joie, Vous qui n’avez pas d’autre proie Que les parfums, souffles du ciel, Vous qui fuyez quand vient décembre, […]

V. Où sont-ils? Sur les quais, dans les cours, sous les ponts, Dans l’égout, dont Maupas fait lever les tampons, Dans la fosse commune affreusement […]

Un jour, Dieu sur sa table Jouait avec le diable Du genre humain haï. Chacun tenait sa carte L’un jouait Bonaparte, Et l’autre Mastaï. Un […]

Oui, je suis le rêveur; je suis le camarade Des petites fleurs d’or du mur qui se dégrade, Et l’interlocuteur des arbres et du vent. […]

Seule au pied de la tour d’où sort la voix du maître Dont l’ombre à tout moment au seuil vient apparaître, Prête à voir en […]

III. Les deux amants, sous la nue, Songent, charmants et vermeils… – L’immensité continue Ses semailles de soleils. À travers le ciel sonore, Tandis que, […]

Personne pour toi. Tous sont d’accord. Celui-ci, Nommé Gladstone, dit à tes bourreaux : merci! Cet autre, nommé Grant, te conspue, et cet autre, Nommé […]

Aux environs de Paris. Midi chauffe et sèche la mousse ; Les champs sont pleins de tambourins ; On voit dans une lueur douce Des […]

J’ai vu pendant trois jours de haine et de remords L’eau refléter des feux et charrier des morts Dans une grande et noble ville. Le […]

Præbete aures, vos qui continetis multitu – dines Et placetis vobis in turbis nationum, quoniam non Custodistis legem justitiæ, ne – que secundum Voluntatem Dei […]

Tu vois cela d’ici. Des ocres et des craies ; Plaines où les sillons croisent leurs mille raies, Chaumes à fleur de terre et que […]

Ô Georges, tu seras un homme. – Tu sauras A qui tu dois ton coeur, à qui tu dois ton bras, Ce que ta voix […]

Parfois, lorsque tout dort, je m’assieds plein de joie Sous le dôme étoilé qui sur nos fronts flamboie ; J’écoute si d’en haut il tombe […]

C’était le sept août. Ô sombre destinée! C’était le premier jour de leur dernière année. Seuls dans un lieu royal, côte à côté marchant, Deux […]

Mourir sans vider mon carquois! Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange Ces bourreaux barbouilleurs de lois!… André Chénier, Lambes.  » Le vent […]

C’est l’hiver. Ô villes folles, Dansez! Dans le bal béant Tourbillonnent les paroles De la joie et du néant. L’homme flotte dans la voie Où […]

I. J’errais. Que de charmantes choses! Il avait plu ; j’étais crotté ; Mais puisque j’ai vu tant de roses, Je dois dire la vérité. […]

Sonnet. On leur fait des sonnets, passables quelquefois ; On baise cette main qu’elles daignent vous tendre ; On les suit à l’église, on les […]

IX. Oh! bien loin de la voie Où marche le pécheur, Chemine où Dieu t’envoie! Enfant, garde ta joie! Lis, garde ta blancheur! Sois humble! […]

Aux petits incidents il faut s’habituer. Hier on est venu chez moi pour me tuer. Mon tort dans ce pays c’est de croire aux asiles. […]

III. Prie encor pour tous ceux qui passent Sur cette terre des vivants! Pour ceux dont les sentiers s’effacent À tous les flots, à tous […]

Ce siècle a la forme D’un monstrueux char. Sa croissance énorme Sous un nain césar, Son air de prodige, Sa gloire qui ment, Mêlent le […]

Si vous n’avez rien à me dire, Pourquoi venir auprès de moi? Pourquoi me faire ce sourire Qui tournerait la tête au roi? Si vous […]

Il lui disait : – Vos chants sont tristes. Qu’avez-vous? Ange inquiet, quels pleurs mouillent vos yeux si doux? Pourquoi, pauvre âme tendre, inclinée et […]

Une femme m’a dit ceci : – J’ai pris la fuite. Ma fille que j’avais au sein, toute petite, Criait, et j’avais peur qu’on n’entendît […]

Un immense frisson émeut la plaine obscure. C’est l’heure où Pythagore, Hésiode, Epicure, Songeaient ; c’est l’heure où, las d’avoir, toute la nuit, Contemplé l’azur […]

Ora pro nobis! I. Ma fille, va prier! – Vois, la nuit est venue. Une planète d’or là-bas perce la nue ; La brume des […]

Ainsi l’hôtel de ville illumine son faîte. Le prince et les flambeaux, tout y brille, et la fête Ce soir va resplendir sur ce comble […]

Au retour des beaux jours, dans ce vert floréal Où meurent les Danton trahis par les Réal, Quand l’étable s’agite au fond des métairies, Quand […]

I. En ces temps-là c’était une ville tombée Au pouvoir des Anglais, maîtres des vastes mers, Qui, du canon battue et de terreur courbée, Disparaissait […]

VII. Une nuit, – c’est toujours la nuit dans le tombeau, – Il s’éveilla. Luisant comme un hideux flambeau, D’étranges visions emplissaient sa paupière ; […]

– Qu’es-tu, passant? Le bois est sombre, Les corbeaux volent en grand nombre, Il va pleuvoir. – Je suis celui qui va dans l’ombre, Le […]

Oh primavera! gioventù dell’ anno! Oh gioventù, primavera della vita! Ô mes lettres d’amour, de vertu, de jeunesse, C’est donc vous! Je m’enivre encore à […]

France! à l’heure où tu te prosternes, Le pied d’un tyran sur ton front, La voix sortira des cavernes Les enchaînés tressailleront. Le banni, debout […]