Lisbeth
Le jour, d’un bonhomme sage J’ai l’auguste escarpement ; Je me conforme à l’usage D’être abruti doctement, Je me scrute et me dissèque, Je me […]
Le jour, d’un bonhomme sage J’ai l’auguste escarpement ; Je me conforme à l’usage D’être abruti doctement, Je me scrute et me dissèque, Je me […]
Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil. Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil, Chio, qu’ombrageaient les charmilles, Chio, qui […]
I. DAVID! comme un grand roi qui partage à des princes Les états paternels provinces par provinces, Dieu donne à chaque artiste un empire divers […]
Ô femme, pensée aimante Et coeur souffrant, Vous trouvez la fleur charmante Et l’oiseau grand ; Vous enviez la pelouse Aux fleurs de miel ; […]
VIII. Quand elle prie, un ange est debout auprès d’elle, Caressant ses cheveux des plumes de son aile, Essuyant d’un baiser son oeil de pleurs […]
Est-ce ma faute à moi si vous n’êtes pas grands? Vous aimez les hiboux, les fouines, les tyrans, Le mistral, le simoun, l’écueil, la lune […]
Tout revit, ma bien-aimée! Le ciel gris perd sa pâleur ; Quand la terre est embaumée, Le coeur de l’homme est meilleur. En haut, d’ou […]
Me voici! c’est moi! Rochers, plages, Frais ruisseaux sous l’herbe échappés, Brises qui tout bas aux feuillages Dites des mots entrecoupés ; Nids qu’emplit un […]
Ami, vous revenez d’un de ces longs voyages Qui nous font vieillir vite, et nous changent en sages Au sortir du berceau. De tous les […]
HARMODIUS La nuit vient. Vénus brille. L’ÉPÉE Harmodius, c’est l’heure! LA BORNE DU CHEMIN Le tyran va passer. HARMODIUS J’ai froid, rentrons. UN TOMBEAU Demeure. […]
Tous les bas âges sont épars sous ces grands arbres. Certes, l’alignement des vases et des marbres, Ce parterre au cordeau, ce cèdre résigné, Ce […]
Canaris! Canaris! nous t’avons oublié! Lorsque sur un héros le temps s’est replié, Quand le sublime acteur a fait pleurer ou rire, Et qu’il a […]
Jouissez du repos que vous donne le maître. Vous étiez autrefois des coeurs troublés peut-être, Qu’un vain songe poursuit ; L’erreur vous tourmentait, ou la […]
III. Donc cet homme s’est dit : » Le maître des armées, L’empereur surhumain Devant qui, gorge au vent, pieds nus, les renommées Volaient, clairons […]
Jean Sévère était fort ivre. Ô barrière! ô lieu divin Où Surène nous délivre Avec l’azur de son vin! Un faune habitant d’un antre, Sous […]
À un ami. Jeanne a laissé de son jarret Tomber un joli ruban rose Qu’en vers on diviniserait, Qu’on baise simplement en prose. Comme femme […]
Approchez-vous. Ceci, c’est le tas des dévots. Cela hurle en grinçant un benedicat vos ; C’est laid, c’est vieux, c’est noir. Cela fait des gazettes. […]
Batailles! noirs duels de la force et du droit! Guerres, par le hasard en courant décidées, N’êtes-vous pas souvent funestes aux idées? Que de fois […]
On est Tibère, on est Judas, on est Dracon ; Et l’on a Lambessa, n’ayant plus Montfaucon. On forge pour le peuple une chaîne ; […]
VII. Ô myrrhe! ô cinname! Nard cher aux époux! Baume! éther! dictame! De l’eau, de la flamme, Parfums les plus doux! Prés que l’onde arrose! […]
Oh! pour remplir de moi ta rêveuse pensée, Tandis que tu m’attends, par la marche lassée, Sous l’arbre au bord du lac, loin des yeux […]
Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front, Ceux qui d’un haut. […]
Aimons toujours! Aimons encore! Quand l’amour s’en va, l’espoir fuit. L’amour, c’est le cri de l’aurore, L’amour c’est l’hymne de la nuit. Ce que le […]
Heureux l’homme, occupé de l’éternel destin, Qui, tel qu’un voyageur qui part de grand matin, Se réveille, l’esprit rempli de rêverie, Et, dès l’aube du […]
I. Toujours lui! Lui partout! – Ou brûlante ou glacée, Son image sans cesse ébranle ma pensée. Il verse à mon esprit le souffle créateur. […]
Je ne te cache pas que j’aime aussi les bêtes ; Cela t’amuse et moi cela m’instruit ; je sens Que ce n’est pas pour […]
Un vase, flanqué d’un masque, En faïence de Courtrai, Vieille floraison fantasque Où j’ai mis un rosier vrai, Sur ma fenêtre grimace, Et, quoiqu’il soit […]
(Sur l’air de Malbrouck.) Dans l’affreux cimetière, Paris tremble, ô douleur, ô misère! Dans l’affreux cimetière Frémit le nénuphar. Castaing lève sa pierre, Paris tremble, […]
Parfois c’est un devoir de féconder l’horreur. Il convient qu’un feu sombre éclaire un empereur. J’ai fait Les Châtiments. J’ai dû faire ce livre. Moi […]
J’ai mal dormi. C’est votre faute. J’ai rêvé que, sur des sommets, Nous nous promenions côte à côte, Et vous chantiez, et tu m’aimais. Mes […]
Booz s’était couché de fatigue accablé ; Il avait tout le jour travaillé dans son aire ; Puis avait fait son lit à sa place […]
C’est l’abbé qui fait l’église ; C’est le roi qui fait la tour ; Qui fait l’hiver? C’est la bise. Qui fait le nid? C’est […]
» Vraiment, notre siècle est étrangement délicat. S’imagine-t-il donc que la Cendre des bûchers soit totalement éteinte? qu’il n’en soit pas resté le plus petit […]
Quien no ama, no vive. Oh! qui que vous soyez, jeune ou vieux, riche ou sage, Si jamais vous n’avez épié le passage, Le soir, […]
Murs, ville Et port, Asile De mort, Mer grise Où brise La brise, Tout dort. Dans la plaine Naît un bruit. C’est l’haleine De la […]
À un ami. C’est vrai, pour un instant je laisse Tous nos grands problèmes profonds ; Je menais des monstres en laisse, J’errais sur le […]
Au poète Mérante. I. Ami, viens me rejoindre. Les bois sont innocents. Il est bon de voir poindre L’aube des paysans. Paris, morne et farouche, […]
Nain qui me railles, Gnome aperçu Dans les broussailles, Ailé, bossu ; Face moisie, Sur toi, boudeur, La poésie Tourne en laideur. Magot de l’Inde, […]
Domremy, 182… Moi, que je sois royaliste! C’est à peu près comme si Le ciel devait rester triste Quand l’aube a dit : Me voici! […]
Cette nuit-là Trois amis l’entouraient. C’était à l’Elysée. On voyait du dehors luire cette croisée. Regardant venir l’heure et l’aiguille marcher, Il était là, pensif […]
Une tempête Approchait, et je vis, en relevant la tête, Un grand nuage obscur posé sur l’horizon ; Aucun tonnerre encor ne grondait ; le […]
La lune était sereine et jouait sur les flots. – La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise, La sultane regarde, et la mer […]
IV. Le firmament est plein de la vaste clarté ; Tout est joie, innocence, espoir, bonheur, bonté. Le beau lac brille au fond du vallon […]
À MADEMOISELLE LOUISE B. La musique est dans tout. Un hymne sort du monde. Rumeur de la galère aux flancs lavés par l’onde, Bruits des […]
Chantez ; l’ardent refrain flamboie ; Jurez même, noble ou vilain! Le chant est un verre de joie Dont le juron est le trop-plein. L’homme […]
Le ciel… prodigue en leur faveur les miracles. La postérité de Joseph rentre dans la terre de Gessen ; Et cette conquête, due aux larmes […]
Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses. Je ne suis pas en train de parler d’autres choses. Premier mai! l’amour gai, triste, brûlant, jaloux, […]
Et Jeanne à Mariette a dit : – Je savais bien Qu’en répondant : c’est moi, papa ne dirait rien. Je n’ai pas peur de […]
Un jour, maigre et sentant un royal appétit, Un singe d’une peau de tigre se vêtit. Le tigre avait été méchant ; lui, fut atroce. […]
C’était en juin, j’étais à Bruxelles ; on me dit : Savez-vous ce que fait maintenant ce bandit? Et l’on me raconta le meurtre juridique, […]
Les femmes sont sur la terre Pour tout idéaliser ; L’univers est un mystère Que commente leur baiser. C’est l’amour qui, pour ceinture, A l’onde […]
Pendant que la mer gronde et que les vagues roulent, Et que sur l’horizon les tumultes s’écroulent, Ce veilleur, le poète, est monté sur sa […]
III. Il croula. Dieu changea la chaîne de l’Europe. Il est, au fond des mers que la brume enveloppe, Un roc hideux, débris des antiques […]
Une sorte de verve étrange, point muette, Point sourde, éclate et fait du printemps un poète ; Tout parle et tout écoute et tout aime […]
Je respire où tu palpites, Tu sais ; à quoi bon, hélas! Rester là si tu me quittes, Et vivre si tu t’en vas? A […]
Ô femmes! chastetés augustes! fiertés saintes! Pudeur, crainte sacrée entre toutes les craintes! Farouche austérité du front pensif et doux! Ô vous à qui je […]
VIII. Voilà ce qu’on a vu! l’histoire le raconte, Et lorsqu’elle a fini pleure, rouge de honte. Quand se réveillera la grande nation, Quand viendra […]
La bataille commença. Comment? Par un doux sourire. Elle me dit : – Comme ça, Vous ne voulez pas m’écrire? – Un billet doux? – […]
Il te ressemble ; il est terrible et pacifique. Il est sous l’infini le niveau magnifique ; Il a le mouvement, il a l’immensité. Apaisé […]
Tu ne veux pas aimer, méchante? Le printemps est triste, vois ; Entends-tu ce que l’oiseau chante Dans la sombre douceur des bois? Sans l’amour […]
Xx(Pour Jeanne seule.) I. Je ne me mets pas en peine Du clocher ni du beffroi ; Je ne sais rien de la reine, Et […]
VI. Un mois après, cet homme allait à Notre-Dame. Il entra le front haut ; la myrrhe et le cinname Brûlaient ; les tours vibraient […]
Ah! l’équinoxe cherche noise Au solstice, et ce juin charmant Nous offre une bise sournoise ; L’été de Neustrie est normand! Notre été chicane et […]
Vois, ce spectacle est beau. Ce paysage immense Qui toujours devant nous finit et recommence ; Ces blés, ces eaux, ces prés, ce bois charmant […]
À quoi je songe? – Hélas! loin du toit où vous êtes, Enfants, je songe à vous! à vous, mes jeunes têtes, Espoir de mon […]
II. Le poète s’en va dans les champs ; il admire. Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ; Et le voyant venir, […]
Ô drapeau de Wagram! ô pays de Voltaire! Puissance, liberté, vieil honneur militaire, Principes, droits, pensée, ils font en ce moment De toute cette gloire […]
Que le sort, quel qu’il soit, vous trouve toujours grande! Que demain soit doux comme hier! Qu’en vous, ô ma beauté, jamais ne se répande […]
N’ai-je pas pour toi, belle juive, Assez dépeuplé mon sérail? Souffre qu’enfin le reste vive. Faut-il qu’un coup de hache suive Chaque coup de ton […]
GASTIBELZA, l’homme à la carabine, Chantait ainsi : » Quelqu’un a-t-il connu doña Sabine? Quelqu’un d’ici? Dansez, chantez, villageois! la nuit gagne Le mont Falù […]
Toute espérance, enfant, est un roseau. Dieu dans ses mains tient nos jours, ma colombe ; Il les dévide à son fatal fuseau, Puis le […]
Quoi, frère, tu frémis parce qu’on te déchire! Tu ne connais donc pas la force du sourire! Quand tu te vois honni, hué, sifflé, raillé, […]
C’était du temps que j’étais jeune ; Je maigrissais ; rien ne maigrit Comme cette espèce de jeûne Qu’on appelle nourrir l’esprit. J’étais devenu vieux, […]
Quand cette noble femme eut touché la frontière, Proscrite et fugitive, hélas! mais reine encor, Emportant son grand coeur, sa tristesse humble et fière, Et […]
Tu viens d’incendier la Bibliothèque? – Oui. J’ai mis le feu là. – Mais c’est un crime inouï! Crime commis par toi contre toi-même, infâme! […]
Belgrade et Semlin sont en guerre. Dans son lit, paisible naguère, Le vieillard Danube leur père S’éveille au bruit de leur canon. Il doute s’il […]
Écoute-moi. Voici la chose nécessaire : Être aimé. Hors de là rien n’existe, entends-tu? Être aimé, c’est l’honneur, le devoir, la vertu, C’est Dieu, c’est […]
L’objet est illustre Dans ce temps caduc. Le duc sonne un rustre, Le roi sonne un duc. Siècle étrange! il taille, Sans mêler les rangs, […]
Quand l’eunuque régnait à côté du césar, Quand Tibère, et Caïus, et Néron, sous leur char Foulaient Rome, plus morte, hélas! que Babylone, Le poète […]
Saint-Valery-Sur-Somme. Oh! combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis! Combien ont […]
Dieu prit sa plus molle argile Et son plus pur kaolin, Et fit un bijou fragile, Mystérieux et câlin. Il fit le doigt de la […]
Jeune homme! je te plains ; et cependant j’admire Ton grand parc enchanté qui semble nous sourire, Qui fait, vu de ton seuil, le tour […]
Ô Virgile! ô poète! ô mon maître divin! Viens, quittons cette ville au cri sinistre et vain, Qui, géante, et jamais ne fermant la paupière, […]
Elle prend un miroir, s’y regarde, le jette avec horreur, souffle Son flambeau, et tombe à genoux auprès de son lit. Oh! je suis monstrueuse […]
Mes vers fuiraient, doux et frêles, Vers votre jardin si beau, Si mes vers avaient des ailes, Des ailes comme l’oiseau. Il voleraient, étincelles, Vers […]
I Mets-toi sur ton séant, lève tes yeux, dérange Ce drap glacé qui fait des plis sur ton front d’ange, Ouvre tes mains, et prends […]
Le matin – En dormant. J’entends des voix. Lueurs à travers ma paupière. Une cloche est en branle à l’église Saint-Pierre. Cris des baigneurs. Plus […]
Voyez-vous, un parfum éveille la pensée. Repliez, belle enfant par l’aube caressée, Cet éventail ailé, pourpre, or et vermillon, Qui tremble dans vos mains comme […]
Quand une lueur pâle à l’orient se lève, Quand la porte du jour, vague et pareille au rêve, Commence à s’entr’ouvrir et blanchit à l’horizon, […]
Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe, L’une pareille au cygne et l’autre à la colombe, Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur! […]
Puisqu’ici-bas toute âme Donne à quelqu’un Sa musique, sa flamme, Ou son parfum ; Puisqu’ici toute chose Donne toujours Son épine ou sa rose A […]
I L’année en s’enfuyant par l’année est suivie. Encore une qui meurt! encore un pas du temps ; Encore une limite atteinte dans la vie! […]
Nous sommes frères : la fleur Par deux arts peut être faite. Le poète est ciseleur ; Le ciseleur est poète. Poètes ou ciseleurs, Par […]
V. Quelquefois, sous les plis des nuages trompeurs, Loin dans l’air, à travers les brèches des vapeurs Par le vent du soir remuées, Derrière les […]
I. L’ÉGLISE est vaste et haute. À ses clochers superbes L’ogive en fleur suspend ses trèfles et ses gerbes ; Son portail resplendit, de sa […]
Nous étions, elle et moi, dans cet avril charmant De l’amour qui commence en éblouissement. Ô souvenirs! ô temps! heures évanouies! Nous allions, le coeur […]
– Sentiers où l’herbe se balance, Vallons, coteaux, bois chevelus, Pourquoi ce deuil et ce silence? – Celui qui venait ne vient plus. – Pourquoi […]
Que je prenne un moment de repos? Impossible. Koran, Zend-Avesta, livres sibyllins, Bible, Talmud, Toldos Jeschut, Védas, lois de Manou, Brahmes sanglants, santons fléchissant le […]
Causa tangor ab omni. OVIDE. Souvent, quand mon esprit riche en métamorphoses Flotte et roule endormi sur l’océan des choses, Dieu, foyer du vrai jour […]
On dit que je suis fort malade, Ami ; j’ai déjà l’oeil terni ; Je sens la sinistre accolade Du squelette de l’infini. Sitôt levé, […]