Le chemin des pleurs
À Madame Cousinery. Lorsque, portant sa croix, Jésus de Nazareth, Traîné sur le Calvaire, en gravissait la côte, Trébuchant dans sa robe écarlate, il pleurait […]
À Madame Cousinery. Lorsque, portant sa croix, Jésus de Nazareth, Traîné sur le Calvaire, en gravissait la côte, Trébuchant dans sa robe écarlate, il pleurait […]
À Francis Magnard. Le présent, le passé, l’avenir d’une femme, Des gens fort sérieux prétendent tout avoir. Ils prendraient volontiers son image au miroir, Au […]
À Madame François Wells. En se couchant au fond de la grande avenue, Le soleil disparaît dans un ciel pourpre et noir ; Et, de […]
À L. G. de Bellée. Au fond d’un lointain souvenir, Je revois, comme dans un rêve, Entre deux rocs, sur une grève, Une langue de […]
À Madame de Bertha. Par un soir ténébreux de l’arrière-saison. Dans un coup de rafale une graine emportée, Tombant contre les murs d’une haute prison, […]
À Édouard Leconte. Au coucher du soleil, toute la forêt semble Dans le recueillement : touffes de chênes roux, Petits genévriers, maigres buissons de houx, […]
J’aime tes belles mains longues et paresseuses, Qui, pareilles au lis, n’ont jamais travaillé, Mais savent le secret des musiques berceuses Qui parlent à voix […]
À François Coppèe. I. Lorsque Dante, égaré dans un âpre chemin, Marchait, sans le savoir, aux ténébreux abîmes, Virgile, comme un frère, y vint prendre […]
Sein maternel au pur contour, Veiné d’azur, gonflé d’amour, Ton lait s’échappe d’une fraise Où la soif de vivre s’apaise, Où l’enfant boit, souriant d’aise. […]
À Henri Brisson. Quand l’astre de la nuit sur nos forêts se lève. Endormi sur la mousse, au parfum des fraisiers, Je fis, au clair […]
À Jules Breton. Le soleil s’est levé rouge comme une sorbe Sur un étang des bois : – il arrondit son orbe Dans le ciel […]
Combien connaissez-vous d’hommes vraiment heureux Sur le globe terrestre? – A part moi, quand je songe Aux élus qui du ciel ont tout reçu pour […]
Vous qui dormiez en paix dans le sein de la terre, Au vaste champ des morts, heureux d’être oubliés, On fouille vos cercueils dans leur […]
À Gabriel Audiat. Pourquoi donc m’en irais-je aux pays transalpins, Quand tout charme les yeux dans ma forêt de pins? Pourquoi fuir en ingrat cet […]
À madame Ernest Courbet. LE PAPILLON. Où t’endors-tu, le soir, pauvre petite abeille, Butineuse des fleurs, qui t’en vas picorant Dès la pointe du jour, […]
À D.-U.-N. Maillart. Dans un cher souvenir de vos jeunes années, Ne regrettez-vous pas ces hautes cheminées Où l’âtre, réjoui par un grand feu de […]
Ô grand charmeur du siècle et des peuples nouveaux, Pourquoi te reléguer dans ces pâles ténèbres, Sous l’oblique faux jour de ces étroits caveaux, Pour […]
À Joseph Boulmier. Le rossignol n’est pas un froid et vain artiste Qui s’écoute chanter d’une oreille égoïste, Émerveillé du timbre et de l’ampleur des […]
À Georges Lafenestre. LE PEINTRE. À quoi donc penses-tu, mon pauvre statuaire, D’une rêveuse main tenant ton ébauchoir? Reviens-tu de pétrir un masque mortuaire? As-tu […]
À Philippe Gille. I. Deux ramiers voyageurs, emperlés de rosée, Ont abattu leur vol au bord de ma croisée Ouverte à l’orient… Je les ai […]
Nous revenions d’un long voyage, Las de la mer et las du ciel. Le banc d’azur du cap Fréhel Fut salué par l’équipage. Bientôt nous […]
À Jules Claretie. LES NAGEURS. Ô filles de la mer, loin des bords égarées, Quand les flots s’empourpraient aux lueurs du couchant, Nous avons entendu […]
À Adolphe Brisson. Je mourrai sans avoir la petite maison Qui voit sa claire image aux bords d’une eau courante Sous l’abri de la haute […]
À Cyprien Girerd. LE POÈTE. Philosophe aussi pur que les sages antiques, Si tu daignes m’entendre, écoute et réponds-moi Les poètes n’ont plus les accents […]
À Madame Fernand Barthe. LA CÉTOINE-EMERAUDE. Quand la lune apparaît, silencieuse amie, Dans le cœur embaumé d’une rose endormie Je me blottis sans crainte et […]
À Leconte de Lisle. I. Quand on vieillit, on aime à lire l’Odyssée, Comme on aimait, enfant, Robinson Crusoé, Le berceau de Moïse et l’arche […]
À Adolphe Magu. Les amoureux ne vont pas loin : On perd du temps aux longs voyages. Les bords de l’Yvette ou du Loing Pour […]
À Henri Chantavoine. Au printemps de la jeune et belle Antiquité, Quand le maître des Dieux laissait le jour éclore, Aux bords de l’Orient, d’où […]
À Théodore de Banville. Le char s’en va, conduit par quatre chevaux blancs, Sans taches, deux de front, tous quatre ressemblants. L’hiver a déroulé son […]
À Armand Silvestre. I. Le sourire est en fleur sur les lèvres des belles, Dans la saison d’avril et des robes nouvelles. – Salut, ô […]
Lace tes brodequins, ma belle, et partons vite. Noue en un seul bouquet tes cheveux châtain-clair. Nous irons par les bois. – Le ciel bleu […]
I. Le prêtre avait béni l’enfant qu’on enterrait… – Trois vieilles sœurs buvaient au fond d’un cabaret. Depuis dix ans les sœurs ne s’étaient rencontrées […]
LA CIGALE ET LA FOURMI SUR UN TABLEAU DE H. BACON. À Félix Jeantet. Au mois d’août, vers la fin d’une claire vesprée, L’ombre des […]
À Charles Deulin. Elle sort de son lit, la Marne aux eaux boueuses. Les saules ébranchés que l’on voit sur deux rangs, Pris dans le […]
À Madame Sureau-Bellet. I. L’hirondelle frileuse au loin s’était enfuie. Sous les dernières fleurs, les papillons mouraient. Près des étangs voilés où crépitait la pluie, […]
À Henri Boutet. Deux grands bœufs vendéens à robe jaune pâle, Traînant un lourd charroi d’arbres mal équarris, Que mène un fier garçon tout bronzé […]
À madame Hector Calot. I. À mi-juin, quand les fruits rougissent dans nos bois, Pour le bec des oiseaux quand la cerise est mûre, Le […]
Dans un siècle de fer, de houille et de vapeur, La vie est rude, hélas! pour le paysagiste. Si la gloire est souvent un mirage […]
Si je suis reine au bal dans ma robe traînante, Noyant mon petit pied dans un flot de velours, Je suis belle en sortant de […]
À Léo Joubert. Là-bas, vers l’horizon du frais pays herbeux Où la rivière, lente et comme désœuvrée, Laisse boire à son gué de longs troupeaux […]
À Léonce Bénédite. Dans ma vieille forêt, au canton des fougères, Sur un chêne tombé je m’arrête souvent ; Le regard se complaît à ces […]
À André Theuriet. Le bouvreuil a sifflé dans l’aubépine blanche ; Les ramiers, deux à deux, ont au loin roucoulé, Et les petits muguets, qui […]
À Mademoiselle Marguerite Coutanseau. La neige tombe en paix sur Paris qui sommeille, De sa robe d’hiver à minuit s’affublant. Quand la ville surprise au […]
À Francis Blin. Las du rail continu, du sifflet des machines, Conduit par mes deux pieds, comme un simple marcheur, J’aime à vivre en plein […]
À David Sauvageot. I. Les cygnes migrateurs qui passent dans les airs, Pèlerins de haut vol, fiers de leurs ailes grandes, Sont tout surpris de […]
À Léo Hector Claretie. Tu dois venir de loin, pauvre petit troupier, Mince, pâle, amaigri, traînant ta jambe lasse? – Je viens de Ploërmel (la […]
À Saint-René Taillandier. I. En décembre les jours sont de courte durée, Notre zone brumeuse est à peine éclairée : À la pointe du Raz, […]
À Gustave Godard. Le soleil du matin tombe en bruine d’or À travers les rideaux de blanche mousseline : C’est comme un fin brouillard de […]
Bonne étoile et bon vent, fortuné voyageur, Qui t’en vas sous le ciel des îles Borromées, Où de grands orangers, aux bords du lac Majeur, […]
À Etienne Clais. Comme un orgue lointain sur une immense grève, Bruit du flot qui recouvre un lit de sable fin, Et toujours recommence et […]
Petite zingarelle à voix d’or, tu nous charmes, Et nous ouvrons l’oreille à tes enchantements. Ton accent pur va droit à la source des larmes […]
À Gustave Droz. La petite Sara, la brune guitariste, Qui se recueille au bruit de sa robe en marchant, Possède une vois d’or dans un […]
À Joseph Bertrand. Quand un ardent soleil s’éleva de la plaine, Tous les glorieux morts n’étaient pas enterrés : Habits galonnés d’or et capotes de […]
À Jules de Blanzay. Dans les eaux sans reflet d’une boueuse mare, Le froid soleil d’hiver, brusquement descendu, Comme un astre honteux de sa lumière […]
À Alfred Barthe. En pays de Saintonge, où nos meilleures vignes Sont, comme au champ d’honneur, mortes en droites lignes, Sous le fléau terrible, on […]
À Mademoiselle Bertbe Wells. Sous les fleurs d’églantier nouvellement écloses, Près d’un nid embaumé dans le parfum des roses, Quand la forêt dormait immobile et […]
À Ernest Chesneau. J’aime à suivre le bord des petites rivières Qui cheminent sans bruit dans les bas-fonds herbeux. À leur fil d’argent clair viennent […]
À Ernest Benjamin. LE POÈTE. En quel temps vivons – nous, mon pauvre philosophe? LE PHILOSOPHE. Dans un siècle d’argent qui bientôt doit finir. LE […]
À Sainte-Beuve. LE BERGER. Étoile du berger, si tu voulais m’entendre, Toi qui brilles là-haut comme un pur diamant ; Où mon œil n’atteint pas, […]
À Jules Berge. C’est un dimanche soir. – Un large clair de lune Étale son argent sur la grève et la dune. La mer baisse… […]
À Alex de Bertha. L’absent qu’on n’osait plus attendre est revenu. Sans bruit il a poussé la porte. Son chien, aveugle et sourd, au flair […]