Dans les tours de Bothwell, prisonnier autrefois,
Plus d’un brave oubliait (tant cette Clyde est belle!)
De pleurer son malheur et sa cause fidèle.
Moi-même, en d’autres temps, je vins là ; – Je vous vois
Dans ma pensée encor, flots courants, sous vos bois!
Mais, quoique revenu près des bords que j’appelle,
Je ne puis rendre aux lieux de visite nouvelle.
– Regret! – Passé léger, m’allez-vous être un poids?…
Mieux vaut remercier une ancienne journée,
Pour la joie au soleil librement couronnée,
Que d’aigrir son désir contre un présent jaloux.
Le Sommeil t’a donné son pouvoir sur les songes,
Mémoire ; tu les fais vivants et les prolonges ;
Ce que tu sais aimer est-il donc loin de nous?





Poèmes similaires:
- Le château de l’espérance Ta pâle chevelure ondoie Parmi les parfums de ta peau Comme folâtre un blanc drapeau Dont la soie au soleil blondoie. Las de battre dans […]...
- Le château du Souvenir La main au front, le pied dans l’âtre, Je songe et cherche à revenir, Par delà le passé grisâtre, Au vieux château du Souvenir. Une […]...
- Le château-fort À quoi pensent ces flots, qui baisent sans murmure Les flancs de ce rocher luisant comme une armure? Quoi donc! n’ont-ils pas vu dans leur […]...
- Le château de cartes Un bon mari, sa femme et deux jolis enfants Coulaient en paix leurs jours dans le simple ermitage Où, paisibles comme eux, vécurent leurs parents. […]...
- À M. A. T Sonnet. Ainsi, mon cher ami, vous allez donc partir! Adieu ; laissez les sots blâmer votre folie. Quel que soit le chemin, quel que soit […]...
- L’inquiet désir Voici l’été encor, la chaleur, la clarté, La renaissance simple et paisible des plantes, Les matins vifs, les tièdes nuits, les journées lentes, La joie […]...
- La bonne journée Ce jour, je l’ai passé ployé sur mon pupitre, Sans jeter une fois l’œil à travers la vitre. Par Apollo! Cent vers! Je devrais être […]...
- L’attente (II) Olivier, je t’attends! déjà l’heure est sonnée ; Je viens de tressaillir comme au bruit de tes pas : Le soleil qui s’éteint va clore […]...
- Prière Me voici devant Vous, contrit comme il le faut. Je sais tout le malheur d’avoir perdu la voie Et je n’ai plus d’espoir, et je […]...
- L’impossible Qui me rendra ces jours où la vie a des ailes, Et vole, vole ainsi que l’alouette aux cieux, Lorsque tant de clarté passe devant […]...
- Se voir le plus possible Sonnet. Se voir le plus possible et s’aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un […]...
- Caliste, en cet exil j’ai l’âme (À la vicomtesse d’Auchy.) 1608. Caliste, en cet exil j’ai l’âme si gênée, Qu’au tourment que je souffre il n’est rien de pareil ; Et […]...
- Le chien qui porte à son cou le dîné de son maître Nous n’avons pas les yeux à l’épreuve des belles, Ni les mains à celle de l’or : Peu de gens gardent un trésor Avec des […]...
- Le soir (II) Sur la musique de Garni. En vain l’aurore, Qui se colore, Annonce un jour Fait pour l’amour ; De ta pensée Tout oppressée, Pour te […]...
- 1er janvier Enfant, on vous dira plus tard que le grand-père Vous adorait ; qu’il fit de son mieux sur la terre, Qu’il eut fort peu de […]...
- Printemps du Nord Linotte Qui frigotte, Dis, que veux-tu de moi? Ta note, Qui tremblote, Me met tout en émoi. Journée Illuminée, Soleil riant d’avril, En quel songe […]...
- Prosopopée d’Ostende (Imitée du latin de Hugues Grotius.) 1604. Trois ans déjà passés, théâtre de la guerre, J’exerce de deux chefs les funestes combats, Et fais émerveiller […]...
- Un grand chemin ouvert Sonnet. Un grand chemin ouvert, une banale route À travers vos moissons ; tout le jour, au soleil Poudreuse ; dont le bruit vous ôte […]...
- Versons ces roses près ce vin Verson ces roses pres ce vin, De ce vin verson ces roses, Et boyvon l’un à l’autre, afin Qu’au coeur noz tristesses encloses Prennent en […]...
- Ballade des souris Où trouver la côte et la mer Groënland, Afrique, Islande, Espagne, Où je pourrais m’en aller fier, Moi qui n’ai pas trouvé mon pair? J’ai […]...
- Si ce n’est pas l’amour Imitation de Pétrarque. Si ce n’est pas l’amour, quel feu bride en mes veines? Ou quel est cet amour dont je me sens saisir? Si […]...
- Fatalité Sonnet. Que n’ai-je appris l’amour sous un regard moins beau! Je n’aurais pas traîné si longtemps sur la terre Cet âpre souvenir, le seul que […]...
- Chevaux de bois Contrerime XXXII. À Pau, les foires Saint-Martin, C’est à la Haute Plante. Des poulains, crinière volante, Virent dans le crottin. Là-bas, c’est une autre entreprise. […]...
- Le chien de chasse Fable II, Livre III. Médor est un vrai chien de race, Des mieux nés et des mieux appris ; Il n’a pas d’égal, soit qu’il […]...
- À Jean Racine Racine, plains ma destinée. C’est demain la triste journée, Où le prophète Desmarets, Armé de cette même foudre Qui mit le Port-Royal en poudre, Va […]...
- La géante Sonnet. Du temps que la Nature en sa verve puissante Concevait chaque jour des enfants monstrueux, J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante, Comme aux […]...
- Réversibilité Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse, La honte, les remords, les sanglots, les ennuis, Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le […]...
- À Théophile Gautier Sonnet. Maître, qui du grand art levant le pur flambeau, Pour consoler la chair besoigneuse et fragile, Redis la gloire antique à cette exquise argile, […]...
- Oui, j’aimai, je chantai A madame Élyse de G*** Oui, j’aimai, je chantai, dès ma saison première, Ce fluide élément, Ces espaces d’azur où l’âme, heureuse et fière, Plane […]...
- Saules pleureurs Chanson. Elle passe comme le vent, Ma jeunesse douce et sauvage! Ma joie est d’y penser souvent : Elle passe comme le vent, Mon cœur […]...
- Chanson pour avril Toute la nuit la pluie légère A glissé par jets et par bonds. Viens respirer au bois profond L’odeur de la verdure amère. Ton coeur […]...
- L’invitation Le rythme séducteur nous appelle ; venez Lui répondre en mes bras, jeune fille inconnue. Valsons légèrement de tous côtés cernés, Et qu’en nous la […]...
- L’enfant et les deux chiens Fable XV, Livre I. Pauvre Turc! qu’il est bon! le charmant caractère! S’écriait un enfant en promenant sa main Sur un dogue enchaîné qui, dit-on, […]...
- La chanson de ma Mie L’eau, dans les grands lacs bleus Endormie, Est le miroir des cieux : Mais j’aime mieux les yeux De ma mie. Pour que l’ombre parfois […]...
- La joie Sonnet. Pour une heure de joie unique et sans retour, De larmes précédée et de larmes suivie, Pour une heure tu peux, tu dois aimer […]...
- Je t’apporte ma joie Je t’apporte, ce soir, comme offrande, ma joie D’avoir plongé mon corps dans l’or et dans la soie Du vent joyeux et franc et du […]...
- Réponse Ce que je te suis te donne du doute? Ma vie est à toi, si tu la veux, toute. Et loin que je sois maître […]...
- L’auberge Murs blancs, toit rouge, c’est l’Auberge fraîche au bord Du grand chemin poudreux où le pied brûle et saigne, L’Auberge gaie avec le Bonheur pour […]...
- Les deux amis Deux vrais Amis vivaient au Monomotapa : L’un ne possédait rien qui n’appartînt à l’autre : Les amis de ce pays-là Valent bien, dit-on, ceux […]...
- Deux sonnets Sonnet. Deux sonnets partagent la ville, Deux sonnets partagent la cour, Et semblent vouloir à leur tour Rallumer la guerre civile. Le plus sot et […]...