Pour venir t’aimer, ma chère,
Je franchis les blancs ruisseaux,
Et j’ai l’âme si légère
Que j’ai pitié des oiseaux.
Quel temps fait-il donc? Il gèle,
Mais je me crois au printemps.
Entends-tu, mademoiselle?
Tu m’as rendu mes vingt ans.
Tu m’as rendu ma jeunesse.
Ce cœur que je croyais mort,
Je veux pour toi qu’il renaisse ;
Écoute, comme il bat fort!
Quelle heure est-il? Tu déjeunes ;
Prends ce fruit et mords dedans.
C’est permis, nous sommes jeunes,
Et j’en mange sur tes dents.
Parle-moi, dis-moi des choses.
Je n’écoute pas, je vois
S’agiter tes lèvres roses
Et je respire ta voix.
Je t’aime et je t’aime encore ;
A tes pieds je viens m’asseoir.
Laisse-moi faire ; j’adore
Le tapis de ton boudoir!
(1 votes, average: 5,00 out of 5)
Poèmes similaires:
- Aubade L’aube est bien tardive à naître, Il a gelé cette nuit ; Et déjà sous ta fenêtre Mon fol amour m’a conduit. Je tremble, mais […]...
- Conseils à une parisienne Oui, si j’étais femme, aimable et jolie, Je voudrais, Julie, Faire comme vous ; Sans peur ni pitié, sans choix ni mystère, A toute la […]...
- L’orgie parisienne ou Paris se repeuple Ô lâches, la voilà! Dégorgez dans les gares! Le soleil essuya de ses poumons ardents Les boulevards qu’un soir comblèrent les Barbares. Voilà la Cité […]...
- Aubade chantée à Lætare un an passé C’est le printemps viens-t’en Pâquette Te promener au bois joli Les poules dans la cour caquètent L’aube au ciel fait de roses plis L’amour chemine […]...
- L’étranger Sonnet. Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu? Ton cœur ne trouve rien qui l’enchaîne ou ravisse, Ta pensée et tes sens, […]...
- Si Pirithois ne fût aux enfers descendu Sonnet LXX. Si Pirithois ne fût aux enfers descendu, L’amitié de Thésée serait ensevelie, Et Nise par sa mort n’eût la sienne ennoblie, S’il n’eût […]...
- Son retour Hélas! Je devrais le haïr! Il m’a rendu le mal de l’âme, Ce mal plein de pleurs et de flamme, Si triste, si lent à […]...
- Les dents Derrière l’épaisseur et le pur incarnat Des lèvres, qu’en passant fait palpiter l’haleine, On entrevoit les dents découvertes à peine, Comme une aube à travers […]...
- L’imprudence Comme une fleur à plaisir effeuillée Pâlit, tombe et s’efface une brillante erreur. Ivre de toi, je rêvais le bonheur : Je rêvais, tu m’as […]...
- Un soir d’octobre L’automne et le soleil couchant! Je suis heureux! Du sang sur de la pourriture! L’incendie au zénith! La mort dans la nature! L’eau stagnante, l’homme […]...
- J’ai rêvé de toi cette nuit J’ai rêvé de toi cette nuit : Tu te pâmais en mille poses Et roucoulais des tas de choses… Et moi, comme on savoure un […]...
- Énigme Du repos des humains implacable ennemie, J’ai rendu mille amants envieux de mon sort. Je me repais de sang, et je trouve ma vie Dans […]...
- Combats intimes Seras-tu de l’amour l’éternelle pâture? À quoi te sert la volonté, Si ce n’est point, ô cœur, pour vaincre ta torture, Et dans la paix […]...
- La chasse au renard Fable XVII, Livre II. À qui diable en veut cet Anglais? Il sort du lit avant l’aurore, Laisse dormir sa femme, éveille ses valets, Et […]...
- Une grande dame Belle » à damner les saints « , à troubler sous l’aumusse Un vieux juge! Elle marche impérialement. Elle parle – et ses dents font un […]...
- Qu’en avez-vous fait Vous aviez mon coeur, Moi, j’avais le vôtre : Un coeur pour un coeur ; Bonheur pour bonheur! Le vôtre est rendu, Je n’en ai […]...
- L’aube tricolore Hier, j’ai surpris l’aurore à son premier éveil, Quand le nid est muet encore sur la branche. Là-haut, le sombre azur. Plus bas, la brume […]...
- Triolets fantaisistes Sidonie a plus d’un amant, C’est une chose bien connue Qu’elle avoue, elle, fièrement. Sidonie a plus d’un amant Parce que, pour elle, être nue […]...
- Blessure rouverte Ô mon cœur, es-tu donc si débile et si lâche, Et serais-tu pareil au forçat qu’on relâche Et qui boite toujours de son boulet traîné? […]...
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines Sonnet XC. Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines Pour couvrir leur trahison d’une humble privauté, Ni pour masquer leur teint d’une fausse beauté, […]...
- L’historien Parfois l’historien qui sonde Les grands règnes évanouis, Ou sur les horizons du monde Fixe ses regards éblouis, Voyant dans quelle nuit profonde Les esprits […]...
- Vie antérieure S’il est vrai que ce monde est pour l’homme un exil Où, ployant sous le faix du labeur dur & vil, Il expie en pleurant […]...
- L’exilé Dans le ciel bleu l’étoile blanche, Pur diamant, Au sein des nuits parle et s’épanche Au firmament ; La brise fait sa confidence Au clair […]...
- L’un vainqueur ou l’autre battu L’un vainqueur ou l’autre battu, Ces beaux soldats qui vous ont faite Gardaient jusque dans la défaite Le sourire de leur vertu. Vous, pour avoir […]...
- Le serpent et la lime On conte qu’un serpent, voisin d’un horloger (C’était pour l’horloger un mauvais voisinage), Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger, N’y rencontra pour tout […]...
- La fiancée A ma belle patrie Fais mes adieux, Amour ; La reverrai-je un jour, Cette France chérie? Toi qui m’as su charmer, Parle pour moi, mon […]...
- Épitaphe de mademoiselle de Conti (À mademoiselle de Conti, Marie de Bourbon, Morte douze ou quatorze jours après sa naissance.) 1610. Tu vois, passant, la sépulture D’un chef-d’œuvre si précieux […]...
- Chant éthiopien À Émile Wroblewski. Apportez-moi des fleurs odorantes, Pour me parer, compagnes errantes, Pour te charmer, ô mon bien-aimé. Déjà le vent s’élève embaumé. Le vent […]...
- Ne vous contentez pas, madame, d’être belle Ne vous contentez pas, madame, d’être belle. Notre cœur vieillit mal s’il ne se renouvelle. Il faut songer, penser, lire, avoir de l’esprit. Être, pendant […]...
- Amour, tu sembles Amour tu sembles au phalange qui point Lui de sa queue, et toi de ta quadrelle : De tous deux est la pointure mortelle, Qui […]...