Celui vraiment était et sage et bien appris
Sonnet CXVII. Celui vraiment était et sage et bien appris, Qui, connaissant du feu la semence divine Être des animants la première origine, De substance […]
Sonnet CXVII. Celui vraiment était et sage et bien appris, Qui, connaissant du feu la semence divine Être des animants la première origine, De substance […]
XXXIII. Que ferai-je, Morel? Dis-moi, si tu l’entends, Ferai-je encore ici plus longue demeurance, Ou si j’irai revoir les campagnes de France, Quand les neiges […]
Sonnet XCIII. Douce mère d’amour, gaillarde Cyprienne, Qui fais sous ton pouvoir tout pouvoir se ranger, Et qui des bords de Xanthe à ce bord […]
Sonnet XCVI. Ô Déesse, qui peut aux princes égaler Un pauvre mendiant qui n’a que la parole, Et qui peut d’un grand roi faire un […]
Sonnet CVII. Où que je tourne l’œil, soit vers le Capitole, Vers les bains d’Antonin ou Dioclétien. Et si quelque œuvre encor dure plus ancien […]
Sonnet LXXXVI. Marcher d’un grave pas et d’un grave sourcil, Et d’un grave sourire à chacun faire fête, Balancer tous ses mots, répondre de la […]
Sonnet XXI. Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur, Ton Du Bellay n’est plus : ce n’est plus qu’une souche Qui dessus un […]
Sonnet XXXV. La nef qui longuement a voyagé, Dillier, Dedans le sein du port à la fin on la serre : Et le boeuf, qui […]
Sonnet XX. Heureux, de qui la mort de sa gloire est suivie, Et plus heureux celui dont l’immortalité Ne prend commencement de la postérité, Mais […]
Sonnet XCII. En mille crespillons les cheveux se friser, Se pincer les sourcils, et d’une odeur choisie Parfumer haut et bas sa charnure moisie, Et […]
Sonnet CXXI. Se fâcher tout le jour d’une fâcheuse chasse, Voir un brave taureau se faire un large tour. Étonné de se voir tant d’hommes […]
Sonnet CIX. Comme un qui veut curer quelque cloaque immonde, S’il n’a le nez armé d’une contresenteur, Étouffé bien souvent de la grand puanteur Demeure […]
Sonnet CXVI. Fuyons, Dilliers, fuyons cette cruelle terre, Fuyons ce bord avare et ce peuple inhumain, Que des dieux irrités la vengeresse main Ne nous […]
Sonnet CXV. Ô que tu es heureux, si tu connais ton heure, D’être échappé des mains de cette gent cruelle, Qui sous un faux semblant […]
Sonnet LXVII. Magny, je ne puis voir un prodigue d’honneur, Qui trouve tout bien fait, qui de tout s’émerveille, Qui mes fautes approuve et me […]
Sonnet. Mon livre (et je ne suis sur ton aise envieux), Tu t’en iras sans moi voir la Cour de mon Prince. Hé, chétif que […]
Sonnet CX. Quand mon Caraciol de leur prison desserre Mars, les vents et l’hiver : une ardente fureur, Une fière tempête, une tremblante horreur Ames, […]
Sonnet X. Ce n’est le fleuve tusque au superbe rivage, Ce n’est l’air des Latins, ni le mont Palatin, Qui ores, mon Ronsard, me fait […]
Sonnet LXX. Si Pirithois ne fût aux enfers descendu, L’amitié de Thésée serait ensevelie, Et Nise par sa mort n’eût la sienne ennoblie, S’il n’eût […]
Sonnet CXIII. Avoir vu dévaler une triple montagne, Apparaître une biche et disparaître soudain, Et dessus le tombeau d’un empereur romain Une vieille carafe élever […]
Sonnet LVXXXIII. Ne pense, Robertet, que cette Rome-ci Soit cette Rome-là qui te soulait tant plaire. On n’y fait plus crédit, comme l’on soulait faire, […]
Sonnet XI. Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire, Bien que de tels trésors l’avarice n’ait soin, Bien que de tels harnais le soldat n’ait […]
Sonnet LIV. Maraud, qui n’es maraud que de nom seulement, Qui dit que tu es sage, il dit la vérité : Mais qui dit que […]
Sonnet CXXII. Cependant qu’au palais de procès tu devises, D’avocats, procureurs, présidents, conseillers, D’ordonnances, d’arrêts, de nouveaux officiers, De juges corrompus, et de telles surprises […]
Sonnet XXXIV. Comme le marinier, que le cruel orage A longtemps agité dessus la haute mer, Ayant finalement à force de ramer Garanti son vaisseau […]
Sonnet XLVII. Si onques de pitié ton âme fut atteinte, Voyant indignement ton ami tourmenté, Et si onques tes yeux ont expérimenté Les poignants aiguillons […]
Sonnet CXXIV. Le roi (disent ici ces bannis de Florence) Du sceptre d’Italie est frustré désormais, Et son heureuse main cet heur n’aura jamais De […]
Sonnet LXXXI. Il fait bon voir, Paschal, un conclave serré, Et l’une chambre à l’autre également voisine D’antichambre servir, de salle et de cuisine, En […]
Sonnet XLV. Ô marâtre nature (et marâtre es-tu bien, De ne m’avoir plus sage ou plus heureux fait naître), Pourquoi ne m’as-tu fait de moi-même […]
Sonnet LXXV. Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux, Vois comme la nature, ainsi que du visage, Nous a faits différents de mœurs […]
Sonnet LXV. Tu ne crains la fureur de ma plume animée, Pensant que je n’ai rien à dire contre toi, Sinon ce que ta rage […]
Sonnet LXVI. Ne t’émerveille point que chacun il méprise, Qu’il dédaigne un chacun, qu’il n’estime que soi, Qu’aux ouvrages d’autrui il veuille donner loi, Et […]
Sonnet LVII. Cependant que tu suis le lièvre par la plaine, Le sanglier par les bois et le milan par l’air, Et que voyant le […]
LVXXXII. Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c’est Rome? Rome est de tout le monde un publique échafaud ; Une scène, un théâtre, auquel rien ne […]
Sonnet LXXVII. Je ne découvre ici les mystères sacrés Des saints prêtres romains, je ne veux rien écrire Que la vierge honteuse ait vergogne de […]
Sonnet LVIII. Le Breton est savant et sait fort bien écrire En français et toscan, en grec et en romain, Il est en son parler […]
Sonnet XXX. Quiconque, mon Bailleul, fait longuement séjour Sous un ciel inconnu, et quiconque endure D’aller de port en port cherchant son aventure, Et peut […]
Sonnet XXVI. Si celui qui s’apprête à faire un long voyage Doit croire celui-là qui a là voyagé, Et qui des flots marins longuement outragé, […]
Sonnet LXXXVII. D’où vient cela, Mauny, que tant plus on s’efforce D’échapper hors d’ici, plus le démon du lieu (Et que serait-ce donc, si ce […]
Sonnet III. N’étant, comme je suis, encore exercité Par tant et tant de maux au jeu de la fortune, Je suivais d’Apollon la trace non […]
(Conseiller du Roi.) Si je n’ai plus la faveur de la Muse, Et si mes vers se trouvent imparfaits, Le lieu, le temps, l’âge où […]
Sonnet LXXIII. Gordes, j’ai en horreur un vieillard vicieux Qui l’aveugle appétit de la jeunesse imite, Et là froid par les ans de soi-même s’incite […]
Sonnet LXXXVIII. Qui choisira pour moi la racine d’Ulysse? Et qui me gardera de tomber au danger Qu’une Circe en pourceau ne me puisse changer, […]
Sonnet IV. Je ne veux feuilleter les exemplaires Grecs, Je ne veux retracer les beaux traits d’un Horace, Et moins veux-je imiter d’un Pétrarque la […]
Sonnet XIII. Maintenant je pardonne à la douce fureur Qui m’a fait consumer le meilleur de mon âge, Sans tirer autre fruit de mon ingrat […]
Sonnet CXXVIII. Ce n’est pas de mon gré, Carle, que mon navire Erre en la mer thyrenne : un vent impétueux Le chasse malgré moi […]
Sonnet L. Sortons, Dilliers, sortons, faisons place à l’envie, Et fuyons désormais ce tumulte civil, Puisqu’on y voit priser le plus lâche et plus vil, […]
Sonnet LXIV. Nature est aux bâtards volontiers favorable, Et souvent les bâtards sont les plus généreux, Pour être au jeu d’amour l’homme plus vigoureux, D’autant […]
Sonnet LXXXV. Flatter un créditeur, pour son terme allonger, Courtiser un banquier, donner bonne espérance, Ne suivre en son parler la liberté de France, Et […]
Sonnet XCI. Ô beaux cheveux d’argent mignonnement retors! Ô front crêpe et serein! et vous, face dorée! Ô beaux yeux de cristal! Ô grand bouche […]
Sonnet XII. Vu le soin ménager dont travaillé je suis, Vu l’importun souci qui sans fin me tourmente, Et vu tant de regrets desquels je […]
Sonnet XCVII. Doulcin, quand quelquefois je vois ces pauvres filles Qui ont le diable au corps, ou le semblent avoir, D’une horrible façon corps et […]
Sonnet XXXVI. Depuis que j’ai laissé mon naturel séjour Pour venir où le Tibre aux flots tortus ondoie, Le ciel a vu trois fois par […]
Sonnet LXXVI. Cent fois plus qu’à louer on se plaît à médire : Pour ce qu’en médisant on dit la vérité, Et louant, la faveur, […]
Sonnet LXIII. Quel est celui qui veut faire croire de soi Qu’il est fidèle ami, mais quand le temps se change, Du côté des plus […]
Sonnet XXIV. Qu’heureux tu es, Baïf, heureux, et plus qu’heureux, De ne suivre abusé cette aveugle déesse, Qui d’un tour inconstant et nous hausse et […]
Sonnet XLVIII. Ô combien est heureux qui n’est contraint de feindre, Ce que la vérité le contraint de penser, Et à qui le respect d’un […]
Sonnet CXXIX. Je vois, Dilliers, je vois seréner la tempête, Je vois le vieux Protée son troupeau renfermer, Je vois le vert Triton s’égayer sur […]
Sonnet XXIX. Je hais plus que la mort un jeune casanier, Qui ne sort jamais hors, sinon aux jours de fête, Et craignant plus le […]
Sonnet XXV. Malheureux l’an, le mois, le jour, l’heure et le point, Et malheureuse soit la flatteuse espérance, Quand pour venir ici j’abandonnai la France […]
LXXIV. Tu dis que Du Bellay tient réputation, Et que de ses amis il ne tient plus de compte : Si ne suis-je seigneur, prince, […]
Sonnet XXXI. Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme celui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et […]
Sonnet CI. Que dirons-nous, Melin, de cette cour romaine, Où nous voyons chacun divers chemins tenir, Et aux plus hauts honneurs les moindres parvenir, Par […]
Sonnet XXXIV. J’aime la liberté, et languis en service, Je n’aime point la cour, et me faut courtiser, Je n’aime la feintise, et me faut […]
Sonnet LII. Si les larmes servaient de remède au malheur, Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter, On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter, Et […]
Sonnet LXVIII. Je hais du Florentin l’usurière avarice, Je hais du fol Siennois le sens mal arrêté, Je hais du Genevois la rare vérité, Et […]
Sonnet LV. Montigné (car tu es aux procès usité) Si quelqu’un de ces dieux, qui ont plus de puissance, Nous promit de tous biens paisible […]
Sonnet CV. De voir mignon du roi un courtisan honnête, Voir un pauvre cadet l’ordre au col soutenir, Un petit compagnon aux états parvenir, Ce […]
Sonnet LXXXIX. Gordes, il m’est avis que je suis éveillé, Comme un qui tout ému d’un effroyable songe Se réveille en sursaut et par le […]
Sonnet VIII. Ne t’ébahis, Ronsard, la moitié de mon âme, Si de ton Du Bellay France ne lit plus rien, Et si avec l’air du […]
Sonnet LXXI. Ce brave qui se croit, pour un jaque de maille, Être un second Roland, ce dissimulateur, Qui superbe aux amis, aux ennemis flatteur, […]
Sonnet IX. France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau […]
Sonnet CIII. Si la perte des tiens, si les pleurs de ta mère, Et si de tes parents les regrets quelquefois, Combien, cruel Amour, que […]
Sonnet XVII. Après avoir longtemps erré sur le rivage Où l’on voit lamenter tant de chétifs de cour, Tu as atteint le bord où tout […]
Sonnet LX. Seigneur, ne pensez pas d’ouïr chanter ici Les louanges du roi, ni la gloire de Guise, Ni celle que se sont les Châtillons […]
XXXII. Je me ferai savant en la philosophie, En la mathématique et médecine aussi : Je me ferai légiste, et d’un plus haut souci Apprendrai […]
Sonnet XV. Panjas, veux-tu savoir quels sont mes passe-temps? Je songe au lendemain, j’ai soin de la dépense Qui se fait chacun jour, et si […]
Sonnet XL. Un peu de mer tenait le grand Dulichien D’Itaque séparé, l’Apennin porte-nue Et les monts de Savoie à la tête chenue Me tiennent […]
Sonnet XXVII. Ce n’est l’ambition, ni le soin d’acquérir, Qui m’a fait délaisser ma rive paternelle, Pour voir ces monts couverts d’une neige éternelle, Et […]
Sonnet XCV. Maudit soit mille fois le Borgne de Libye, Qui, le cœur des rochers perçant de part en part, Des Alpes renversa le naturel […]
Sonnet VI. Las où est maintenant ce mépris de Fortune Où est ce coeur vainqueur de toute adversité, Cet honnête désir de l’immortalité, Et cette […]
Sonnet CXVIII. Quand je vois ces messieurs, desquels l’autorité Se voit ores ici commander en son rang, D’un front audacieux cheminer flanc à flanc, Il […]
Sonnet CXXIII. Nous ne sommes fâchés que la trêve se fasse : Car bien que nous soyons de la France bien loin, Si est chacun […]
Sonnet LI. Mauny, prenons en gré la mauvaise fortune, Puisque nul ne se peut de la bonne assurer, Et que de la mauvaise on peut […]
Sonnet C. Ursin, quand j’oy nommer de ces vieux noms romains, De ces beaux noms connus de l’Inde jusqu’au More, Non les grands seulement, mais […]
Sonnet XXXVIII. Ô qu’heureux est celui qui peut passer son âge Entre pareils à soi! et qui sans fiction, Sans crainte, sans envie et sans […]
Sonnet LIII. Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit Des vieillards ne laissons à faire bonne chère : Vivons, puisque la vie est si […]
Sonnet CXXVI. Tu sois la bienvenue, ô bienheureuse trêve! Trêve que le chrétien ne peut assez chanter, Puisque seule tu as la vertu d’enchanter De […]
Sonnet LXIX. Pourquoi me grondes-tu, vieux matin affamé, Comme si Du Bellay n’avait point de défense? Pourquoi m’offenses-tu, qui ne t’ai fait offense, Sinon de […]
Sonnet XLI. N’étant de mes ennuis la fortune assouvie, Afin que je devinsse à moi-même odieux, M’ôta de mes amis celui que j’aimais mieux, Et […]
Sonnet CIV. Si fruits, raisins et blés, et autres telles choses, Ont leur tronc, et leur cep, et leur semence aussi, Et s’on voit au […]
Sonnet CXIX. Brusquet à son retour vous racontera, Sire, De ces rouges prélats la pompeuse apparence, Leurs mules, leurs habits, leur longue révérence, Qui se […]
Sonnet VII. Cependant que la Cour mes ouvrages lisait, Et que la soeur du roi, l’unique Marguerite, Me faisant plus d’honneur que n’était mon mérite, […]
Sonnet XLIII. Je ne commis jamais fraude ni maléfice, Je ne doutai jamais des points de notre foi, Je n’ai point violé l’ordonnance du roi, […]
Sonnet XVIII. Si tu ne sais, Morel, ce que je fais ici, Je ne fais pas l’amour ni autre tel ouvrage : Je courtise mon […]
Sonnet XIV. Si l’importunité d’un créditeur me fâche, Les vers m’ôtent l’ennui du fâcheux créditeur : Et si je suis fâché d’un fâcheux serviteur, Dessus […]
Sonnet CXIV. Ô trois et quatre fois malheureuse la terre Dont le prince ne voit que par les yeux d’autrui, N’entend que par ceux-là qui […]
Sonnet XXIII. Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux? Jamais ne lira-t-on que cette Idalienne? Ne verra-t-on jamais Mars sans la Cyprienne? Jamais ne verra-t-on […]
Sonnet XXVIII. Quand je te dis adieu, pour m’en venir ici, Tu me dis, mon La Haye, il m’en souvient encore : Souvienne-toi, Bellay, de […]
Sonnet XXXVII. C’était ores, c’était qu’à moi je devais vivre, Sans vouloir être plus que cela que je suis, Et qu’heureux je devais de ce […]