Sonnet.
Chaque nuit, tourmenté par un doute nouveau,
Je provoque le sphinx, et j’affirme et je nie…
Plus terrible se dresse aux heures d’insomnie
L’inconnu monstrueux qui hante mon cerveau.
En silence, les yeux grands ouverts, sans flambeau,
Sur le géant je tente une étreinte infinie,
Et dans mon lit étroit, d’où la joie est bannie,
Je lutte sans bouger comme dans un tombeau.
Parfois ma mère vient, lève sur moi sa lampe
Et me dit, en voyant la sueur qui me trempe :
» Souffres-tu, mon enfant? Pourquoi ne dors-tu pas?
Je lui réponds, ému de sa bonté chagrine,
Une main sur mon front, l’autre sur ma poitrine :
» Avec Dieu cette nuit, mère, j’ai des combats. «
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